Vous recherchez quelque chose ?

Il n'y a pas si longtemps je lisais sur un grand Webzine, dont je tairais le nom, la chronique d'un album de Sinner intitulé «The End Of Sanctuary» qui m'avait marqué par sa pochette issue d'un croisement en laboratoire entre «Full Metal Jacket» et le Ku Klux Klan (allez voir vous-mêmes si vous ne me croyez pas). Quelques mois plus tard je me retrouve à prendre en charge la chronique du nouveau disque de cette formation dont je ne connais à peu près rien...

C'est seulement après quelques recherches rapides que je découvrais à ma grande stupéfaction que ladite formation n'était en fait ni plus ni moins qu'une authentique institution du Metal Allemand, dirigée par le légendaire Matt Sinner (Primal Fear), qui a fait ses débuts en 1982 et qui depuis ne cesse d'abreuver régulièrement la scène d'une production de qualité irréprochable : dans un style hybride issu de l'accouplement incongrue d'un Motörhead sévèrement burné avec un Judas Priest légèrement maniéré (remarque connaissant les tendances de Rob Halford et l'incontinence de Lemmy ça ne m'étonne qu'à moitié).

Je me retrouvais alors un peu dans la situation de l'alpiniste fier et arrogant, qui, enorgueilli par ses quelques trophées régionaux s'en va affronter l'Everest et se rend compte que sa maigre assurance n'est rien de plus qu'un château de cartes qui ne demande qu'à s'écrouler au premier souffle de vent. Voilà que mon inexpérience métallique se rappelait une nouvelle fois douloureusement à ma mémoire en mettant sur ma route un autre de ces géants immortels que je n'avais pas su repérer auparavant. J'étais alors dans l'obligation de me repentir, et de sabrer impitoyablement tous les malotrus qui viendraient à manquer de respect à cette institution vivante.

J'ai encore en mémoire cette chronique sérieuse , pourtant rédigée par un chroniqueur sérieux, qui affirmait pêle-mêle que Sinner plagiait Primal Fear dans les grandes largeurs, et que ce groupe n'était réservé qu'aux fans absolus de Primal Fear. C'est légèrement amusant quand l'on sait que Primal Fear fut fondé en 1998, soit 17 ans après les premiers pas de Sinner sur la scène Metal. C'est un peu comme si j'accusais Iron Maiden de copier honteusement le projet solo de Bruce Dickinson, on risquerait de me rire au nez, alors je rétablis la réalité historique de manière irréfutable : s'il y a filiation entre Primal Fear et Sinner, c'est bien à ces derniers qu'il faut reconnaître la primauté, ancienneté oblige... mais venons-en à la chronique.

Comme souvent avec ce genre de groupe, la critique n'est pas facile, surtout avec un groupe aussi peu médiatique et reconnu que Sinner. Matt Sinner n'a plus grand chose à prouver, il assure quasiment l'intégralité du travail : production, écriture, chant et basse, et 12 compositions de grande qualité, savant mélange de Hard Rock burné et de pur Heavy Metal allemand. Le retour aux sources est flagrant est totalement jouissif, je vous mets au défi de vous ennuyer une seule seconde en écoutant ce «Mask Of Sanity». Pour le reste à n'en pas douter Sinner fait du Sinner et ne cherche aucunement ni à innover, ni à révolutionner son style, mais qu'importe de tels albums sauront toujours se faire apprécier à leur juste valeur. Surtout avec des titres aussi catchy que «The Sign», «Baby Please Don't Go» ou «The Other Side», et des refrains aussi dévastateurs que «Diary Of Evil», «Last Man Standing» ou l'imparable «Badlands».

Je ne doute pas que les inconditionnels de Matt Sinner trouveront facilement leur compte ici, pour ma part je découvre avec un plaisir enfantin ce savant mélange de Motörhead et de Accept. L'équilibre est parfait, le résultat moderne et séduisant, tout en étant emprunt de nostalgie. Bref Matt Sinner réalise un travail remarquable, et pour ma part je vais de ce pas jeter une oreille sur le reste de la discographie...

SMAUG...

0 Comments 25 février 2007
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus