Voilà un groupe qui monte dans mon estime. J’apprécie particulièrement la démarche de Machinemade God qui n’hésite pas à transformer sa musique, initialement très « core », pour aujourd’hui se rapprocher d’un univers plus fouillé, riche, mélodique ou pour ainsi dire : plus intéressant. Cependant cela n’équivaut en rien à une quelconque remise en question car le groupe, au demeurant très jeune, semble encore se chercher musicalement. Voilà donc une tentative salutaire d’éviter la stagnation artistique tout en surprenant son auditoire. Belle présence d’esprit !

Toutefois Machinemade God n’a pas bouleversé sa base musicale solide. Des riffs rythmiques très bien écrits et déployés avec intelligence et un certain talent. Il faut avouer que le groupe possède une approche intéressante dans la manière d’allier parties brutales et mélodiques. Deux mondes bien distincts semblent cohabiter au sein des chansons. Un contraste intéressant, ici parfaitement intégré et assumé, qui permet à nos allemands non seulement d’offrir un travail réussi, mais également de se permettre quelques fantaisies. Production allemande oblige, le son est d’une grande qualité et parvient à sublimer les excellentes chansons. Comme beaucoup de groupes d’outre-rhin, la musique se montre ici bien plus virulente et extrême que leurs homologues américains. Un nouvel album qui prouve une fois de plus que le clivage Europe/Amérique n’est qu’une affaire de goût.

Il parait évident que l’on ne recherche pas l’originalité mais l’efficacité, et de ce point de vue nous sommes servis. Machinemade God propose des chansons souvent courtes qui s’articulent autour de couplets agressifs et de refrains très catchy (parmi les plus réussis du style). Voilà l’une des nouveautés de « Masked » : le chant clair. Un chant, assuré par l’un des guitaristes, qui occupe la quasi-totalité des chansons, majoritairement lors des refrains n’hésitant jamais à prendre une place plus importante : « Melancholy ». L’autre changement majeur provient de la manière même d’aborder la musique. Le disque présente des chansons plus matures et surtout plus musicales. Ainsi les mélodies sont davantage développées et l’on assiste même à quelques solis fort bien négociés. Ne vous laissez toutefois pas berner par l’introduction symphonique de « Forgiven » : nous sommes face à une formation extrême. Une formation extrême qui sait l’espace de quelques instants se montrer tendre et douce au travers de deux instrumentaux forts réussis : « Who, If Not Us ? » & « And Even Though You’re Gone ».

Machinemade God propose cette année un second disque qui saura surprendre les amateurs du précédent effort « The Infinity Complex ». Un disque qui saura également captiver ceux qui ne sont pas forcément réceptifs au metalcore par son concentré de puissance brute, de riffs bétons, et de refrains mélodiques inimitables. Régalez-vous des lignes de chant sur « Forgiven » , « For You » , « Place Taken » ou ma toute préférée : « Voices » . « Masked » est un concentré de puissance qui a su gommer les défauts de son prédécesseur tout en étoffant la musique du combo. Du tout bon !

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