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La sensation est de retour. Fraîchement débarqué il y a quelques années, Amaranthe a su se faire remarquer grâce à plusieurs éléments. Une musique typée indus metal simple et efficace, beaucoup de sonorités electro, de synthés disco et la présence de trois chanteurs, deux vois masculines chant clair et growl puis une voix claire féminine. Au diable la complexité, l'intellectualisation ou bien la recherche d'authenticité, Amaranthe a trouvé une recette encore peu utilisée et a réussi à suffisamment bien l'exploiter pour présenter ces temps-ci son troisième album après avoir joué aux quatre coins du monde (même si la Terre est ronde). Et bien sûr, à succès fulgurant, montée en puissance des détracteurs. Les arguments sont très simples : c'est pour les djeunz de quinze ans et les filles qui mettent du biactol. En effet, l'aspect immédiat de la musique d'Amaranthe et la simplicité de ces mélodies sont rédhibitoires pour les amateurs de belles choses qui attendent un minimum de richesse dans la musique.

Et ça, Amaranthe n'en a pas grand chose à faire. Troisième album, toujours dans le même filon et cette fois-ci le titre est "Massive Addictive". Le message est clair "on joue pour ceux qui aimeront, pas pour les autres". Et n'allez pas attendre une quelconque révolution musicale. Dès l'entame de l'album par Dynamite, on est servi. Voix un peu trafiquées, mélodies exclusivement jouées par les claviers, la guitare reste cantonnée à un rôle rythmique à part un court solo, les trois chants se répondent, le refrain est bien travaillé et en à peine plus de trois minutes tout est dit. Le chant hurlé est porté par un autre bonhomme que sur les précédents albums mais on ne vous l'aurait pas dit, vous ne l'auriez pas remarqué...

Et ne comptez pas sur la suite pour changer grand chose. En effet, tous les morceaux durent entre trois et quatre minutes, tous comptent sur leur refrain pour vous faire mémoriser la piste, tous affichent une simplicité et une volonté d'aller à l'essentiel nette et assumée. Prenez Digital World, un tube en puissance, Massive Addictive, "un refrain pour les gouverner tous", An Ordinary Abnormality, très rapide et presque death sans tous ces claviers, ne cherchez pas à vous prendre la tête, le mot d'ordre est de se laisser aller et de hocher la tête.

Après, que dire de plus ? Les morceaux ont la fâcheuse tendance à sonner de la même façon et à se reposer sur le même moule de construction donc en faire un inventaire ne sera pas très utile. Pour être franc, c'est la diversité du chant qui donne son relief aux morceaux et amène de la vigueur à l'album. On peut cela dit remarquer l'excellent single Drop Dead Cynical que n'aurait pas renié Pain.

Et c'est un peu là le point principal à retenir. On a tendance à se focaliser sur l'image et la musique easy-listening du groupe et un peu à tort les stigmatiser alors que de même morceaux chez d'autres groupes n'auraient entrainé aucune levée de bouclier. Peut-être qu'Amaranthe souffre de son rapprochement avec la vague metalcore dans laquelle le groupe est arrivé et détourne les regards sur le fait que le groupe propose au final une musique simple et légère, n'essaie pas de se donner une genre et ne triche pas.

Car malgré son apparent manque d'ambition musicale, le groupe possède une prod de qualité, ses membres récitent leur partition à la perfection et les chanteurs brillent par leur justesse.

Alors oui, Amaranthe ne présente pas la musique la plus recherchée et a clairement choisi comme filon un propos qui se veut immédiat. Lignes vocales taillées pour la radio, structures simples, mélodies accrocheuses, Amaranthe reste cohérent dans son approche et ça ne plaira pas à tout le monde. Pour autant "Massive Addictive" demeure un bon album sans réel remplissage. Si sa simplicité lui confère une durée de vie un peu faible, cet album n'a pas à rougir par rapport à ce qui se fait dans le milieu. Attention toutefois à ne pas lasser.

L'album dans une coquille de noix : Britney Spears a aussi le droit de faire du metal.

0 Comments 05 octobre 2014
Whysy

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