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Les produits anniversaires qui commémorent un groupe ou un album particulièrement marquant d’une discographie sont un genre mercantile que seules les grosses écuries aux légions de fans hystériques et collectionneurs invétérés peuvent se permettre. Aujourd’hui, amis lecteurs leather fetish, je vais vous parler d’Helloween, groupe phare de la scène happy-speed mélodique teutonne qui compte déjà deux albums anniversaires dans sa discographie.Vous avez sûrement pris connaissance de la sortie en 2009 d’une relecture symphonique, acoustique ou décalée de son best of, Unarmed, pour les 25 ans du groupe, mais cet album déjà controversé compte un grand frère passé assez inaperçu Metal Jukebox. Qui se rappelle de nos jours qu’en 1999, Helloween avait 15 ans et tenait à célébrer l’évènement par une compilation de reprises ? Qui, personne??  Revenons alors à 1999, un temps si proche et si éloigné en même temps puisque Heavylaw n’existait pas encore, la gauche était au pouvoir et l’idée d’un ministère de l’émigration et de l’identité nationale aurait été digne d’une mauvaise science fiction mégretiste. A l’époque, les citrouilles comptaient encore dans leur rang, Roland Grapow à la guitare (Masterplan) et Uli Kush(Masterplan, Beautiful Sin) à la batterie.. Toute une époque vous dis-je, que ce Metal Jukebox n’a pas marqué au fer rouge, loin de là mais dont l’authenticité est tout aussi valable que Unarmed.  L’objet de cet album de reprises est de découvrir les grands groupes qui ont inspiré, influencé ou tout simplement plu à la formation teutonne. La plupart des titres sont d’ailleurs extérieurs au métal si on excepte Scorpions et son He ‘s a woman, She ‘is a man et relève plus du rock (Bowie, Jethro Tull, Faith No More)élargi à ses sphéres pop, disco ou variétoche internationale (Abba, Alex Harvey). Outre le choix des morceaux retenus, c’est le type de titre qui intéresse l’auditeur. Les adaptations sont elles des hommages fidèles à l’œuvre originale ou des relectures à la sauce Helloween de titres d’un autre genre ?  Evidemment ce sont les titres de secondes partie qui sont les plus intéressants mais hélas les moins nombreux de ce Metal Jukebox. Si les reprises fidèles de Faith No More et d’Abba (Lay on your love on me) sont en effet très sympathiques ou même plaisants pour l’adaptation fidèle du Space Oddity de Bowie, elles en demeurent assez classiques et convenues. Qui, à part Gorgoroth, Monster Magnet et Undecover Slut n’a pas fait aujourd’hui sa reprise disco ?? De Turisas à Heavenly en passant par Yngwie Malmsteen ou Time Requiem, les formations à s’être frotté à cet exercice sont légions et laissent supposer que les ponts entre le disco et le métal sont bien supérieurs au seul intérêt commun pour les coiffures improbables et le goût pour la fête. Pour From Out Of Nowhere de l’album The Real Thing sorti en 1989, la voix de Deris se colle à une reprise trop fidèle à l’originale sans la touche personnelle indispensable de Mike Patton qui grandit formidablement ce titre. Par contre Deris est impérial dans l’exécution du Major tom, personnage clé de l’œuvre du caméléon.  Heureusement pour d’autres titres, Helloween se montre plus original en revisitant des titres rock ou pop dans une veine power mélodique. La transformation d’un titre douceret des Beatles en tube désarmant de power metal (on est loin de Beatallica) est tout à fait sympathique (All My Loving) de même que la réussite indéniable de ce Metal Jukebox est l’adaptation survitaminée de Hocus Phocus titre magique de Focus.. Vous savez ce titre repris récemment pendant le Mondial dans une publicité d’une multinationale célèbre pour son logo en forme de signe de ponctuation et sa tendance à sous payer outrageusement sa myriade de sous traitants asiatiques, cet hymne percutant et décalé à base de chant tyrolien et d’une guitare qui dans la version des citrouilles est encore plus abrasive et mélodique que l’original est un pur régal. La fin d’ album aborde des titres moins connus et plus dispensables à l’exception du Juggernaut de Franck Marino.Helloween s’est donc fait plaisir avec ce Jukebox hétéroclite qui n’est cependant pas aussi métal qu’annoncé. Cet album commémoratif est donc à prendre pour ce qu’il est, une parenthèse surprenante dans la carrière des citrouilles. A réserver aux fans.

0 Comments 02 novembre 2010
Whysy

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