J’aurais pu faire le coup du kangourou pour vous faire deviner l’origine australienne du groupe. J’aurais pu vous faire le coup de l’ogre mangeur d’enfant pour appuyer le style musical extrême du combo. J’aurais également pu faire le coup de la femme fatale pour mettre en relief la vocaliste, féminine mais mortelle. Et puis finalement j’aurais pu vous faire le coup des superlatifs pour vous faire croire que ce 1er disque « Metamorphose » est réussi… mais ce n’est pas le cas.

Nouvel essai...

Finalement je ne sais même pas s’il s’agit d’un vocaliste ou d’une vocaliste. Le groupe semble s’être perdu dans les méandres du web car aucun site, juste un misérable MySpace parle d’eux. Après avoir renvoyé une charmante vocaliste extrême nommée Jaxx, le groupe accueille dans ses rangs Dodds dont on ne connaît pas le sexe. Dommage, mais en y réfléchissant, cela n’a pas grand intérêt.

Ce premier album se présente comme un recueil de chansons encore à l’étude. On sent un manque de finition notamment au niveau des transitions, des harmonies et de la grande homogénéité de l’ensemble. Toutes les compositions se ressemblent étrangement et aucune ne semble meilleure que l’autre. On pourrait pointer du doigt une recherche mélodique un poil rapide pour un métal, finalement, trop rythmique. Moredhel ne propose rien qui n’ait jamais été entendu et les chansons, sans réelles mélodies, semblent bien pauvres. Je pense que « Forever Mine » en est le parfait exemple : une chanson groovy et entraînante certes, mais un peu facile. D’autres telles « Vile Kin » manque carrément d’intérêt à mes yeux. Le groupe tente alors d’apporter de la texture à ses chansons par l’ajout de sons électroniques et de claviers pas toujours très inspirés. Les introductions de « Feed » & « Fragile Mind » semblent bien inutiles. D’autant plus si le groupe possède un niveau technique tout à fait satisfaisant comme le soulignent les quelques solis, il serait dommage de se brider ! Alors oui ! « Metamorphose » est un album musicalement très limité et facile. De ce fait il ne survivra pas à l’épreuve du temps. D’ailleurs une seule écoute semble suffire pour en faire le tour, et déjà voir un certain ennui s’installer. Mais ce groupe possède un atout…

A l’origine la vocaliste s’appelait Jaxx, elle était capable d’alterner entre un growl très profond et des vocalises « opératiques » à la manière d’une soprano « du pauvre ». Cette dualité vocale semble avoir inspiré le groupe et même après le départ de cette vocaliste, on retrouve son influence au gré des chansons. Cela constitue peut-être le seul maigre attrait de ce premier album. Des chansons comme « Voice Of Certainty » et « My Own Betrayal » sont les plus réussies car elles sont les seules à jouir de cette schizophrénie vocale. Entre couplets gueulés dans un style très virulent, et refrains « opératiques » sur fond de cavalcade de double pédale, il y a du potentiel !

Au final Moredhel livre ici un album à l’inspiration largement insuffisante, mais dont la promesse vocale ne demande qu’à être développée. Pour une première livraison il me faut aussi insister sur la qualité de la production, impersonnelle peut-être, mais assurément puissante. « Metamorphose » ennuie par son manque de surprise, ses lacunes mélodiques malgré sa relative courte durée (39 minutes). Dommage.

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