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Avec cet album, Summoning commence à émerger des sphères obscures du Black Metal cru développé sur son premier opus. La production est bien meilleure, et le clavier se taille une bonne part dans les compositions, ce qui n’était absolument pas le cas sur Lugburz mais sera le cas pour tous les opus suivants, donnant même au groupe sa marque de fabrique. Contrairement à ses successeurs, Minas Morgul comprend par instant des parties de percussions assez rapides. Je pense que cela est lié à l’héritage black du groupe. Cela contribue à varier et intensifier les morceaux, donc j’approuve ce choix.  L’album s’ouvre sur une étrange introduction, très joliment intitulée «Soul Wandering », littéralement, le vagabondage de l’âme. Morceau déjà assez ambiant, sonnant de façon étrange, assez électronique, et qui permet au néophyte de découvrir un peu l’univers du groupe.  Mais les choses ne commencent vraiment qu’avec le second titre, intitulé «Lugburz », comme l’album précédent. L’introduction rappelle très fort le « Nightshade forests » de l’album suivant : cri black puissant et profond sur fond de claviers atmosphériques, de riffs puissants et majestueux et de percussions très travaillées, avec une belle résonance. En bref, du Summoning pur jus !! Quelques coups de tonnerre retentissent et contribuent à renforcer un aspect dramatique. Vraiment, le chemin parcouru en un seul album par le groupe est impressionnant. Ecoutez moi ces accélérations instrumentales à la 3ème minute du morceau !! C’est puissant, épique, mais jamais ne tombe dans le bourrin. La voix est également mieux placée que sur le premier opus et largement plus audible… dans tous les sens du terme.  Le troisième morceau, «The passing of grey company», commence très étrangement avec ce clavecin ténébreux au son étrange. Mais l’aspect médiéval est très bien rendu, et percussions et guitares se greffent sur le thème avec pertinence. En fait, cette introduction est jouissive, malgré un petit côté kitsch, je suis conquis !! Ce titre est s’impose à l’évidence comme un pilier de l’album. Mais le manque d’expérience du groupe se ressent par instants : voix approximatives, transitions maladroites… Enfin ce ne sont que des détails, qui ne priment en rien sur la qualité musicale. "Morthonc" se présente comme une ballade avec un tempo lent, et des mélodies que je qualifierais presque de… tendres avant que des accélérations bien venues ne se fassent entendre. Les voix sont plus que jamais écorchées et gémissantes par contre, à la Lugburz.  "Marching Homewards" développe une douce mélodie, avec toujours des guitares puissantes. Encore une transition trop abrupte mais excellente avec un piano simpliste à la 7ème minute avec les instru qui se regreffent après par-dessus…  Encore une transition bien électro, sombre mais très courte «Orthanc » : pas mal, surprenant, avec de nouveau un aspect assez kitsch avec ce petit bourdonnement répété mais l’ensemble reste tout de même plaisant. Très belle intro (décidément elles sont très soignées et variées sur l’album) pour "Ungolianth" : solo de synthé beaux mais pas encore parfaits non plus (2ème minute) effet planant tout de même mais bon… le manque de maturité du groupe reste assez flagrant par instants. "Dagor Bragollach" s’ouvre avec une introduction sublime, qui me rappelle Samael avec ces sons de piano virevoltant. Mais la dessus vient se greffer une voix black trafiquée tout simplement très laide et désagréable. Le résultat s’avère très décevant. Autrement dit, musicalement parlant c’est magnifique mais les parties vocales gâchent la majesté de l’ensemble..  "Through the forest of Dol Guldur" me rappelle pour sa mélodie d’introduction le «Tears of time » de Crematory, mais c’est sûrement une coïncidence amusante… La voix est de nouveau plus agréable. Le morceau est également rapide pour du Summoning. Surprenant, mais très joli. Encore une introduction calme et très belle pour "The legend of the master ring". La voix est placée en retrait. Les claviers développent de douces nappes ultra simplistes mais néanmoins jolies. On s’aperçoit aussi que le chanteur a du souffle et est capable de tenir de longues notes !!!!! Décidemment un très beau titre, probablement le meilleur de l'album, tout à fait dans l’esprit de l’album suivant. "Dor daedeloth" commence lentement, avec solennité. Le morceau s’avère un peu longuet mais séduisant. Seul bémol, la conclusion, trop abrupte je trouve pour une fin d’album.  Au final, cet album, bien qu’approximatif à plusieurs niveaux, n’en est pas moins intéressant et indispensable à tout fan du groupe, même s’il est plus ancré que ses successeurs à la scène black Metal à proprement parler. Le groupe ne maîtrise pas encore tout son art, et le son n’est pas aussi bon que dans les albums suivants, mais Summoning est déjà un maître des ambiances Tolkiennesques. Un passage obligé vers les albums suivants, eux légendaires…  Gounouman

0 Comments 28 mars 2006
Whysy

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