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Si comme moi vous ne connaissiez pas Tomorrow’s Eve avant de poser les yeux sur cette chronique et bien sachez que le groupe en est à son troisième album. Les allemands se lancent donc dans la suite de son précédent album. C’est donc sans surprise que ce nouvel effort s’intitule Mirror Of Creation 2. Le premier volet de ces concept-albums a vu naitre des tensions au sein du groupe. Le chanteur, et la section rythmique quittèrent donc la formation.
Alors c’est plein d’espoir que Tomorrow's Eve  revient avec un line up tout frais, renforcé par Martin LeMar au chant, Chris Doer à la basse et Tom Diener à la batterie. Le groupe se dote également d’un nouveau label à savoir Lion Music. Ce qui nous promet d’avance une production puissante, propre et claire.


L’histoire, en quelques mots, est celle d’un homme se réveillant, amnésique. Le pauvre homme. Comme si ce désordre psychologique et cette perte de repères ne suffisaient pas, l’homme se trouve salement amoché et se rend donc à l’hôpital. Personne ne le recherche et son identité reste inconnue. Une doctoresse le recueille et tente de l’aider à retrouver la mémoire. Mais plus il se rappelle de son passé plus il souhaite le fuir, doux paradoxe n’est-il pas ? Mais petit à petit il comprend qu’il n’était pas un homme ordinaire. Il faisait partie d’une expérience dans laquelle la doctoresse l’ayant recueilli était impliquée. Mais avec le temps les deux êtres se sont épris l’un de l’autre.

Voici donc un autre concept album faisant intervenir la psychologie, les sentiments qui viennent presque à chaque fois tirailler les acteurs et les auditeurs par la même occasion.
La musique du groupe se présente comme une combinaison de rythmes progressifs (à comprendre saccadés), efficaces dotés d’un son puissant et terriblement heavy, d’un chant puissant plutôt grave et très mis en avant. Le clavier reste en retrait mais n’en est pas moins talentueux et d’une importance cruciale pour les morceaux. Les compositions se veulent assez directes, seules The Eve Suite et le final Trials Of Man bousculeront le compteur avec leur neuf et dix sept minutes respectives.

Les rythmiques rappelleront par de brefs moments Pain Of Salvation ou le Dream Theater de Train of Thought ou Pull Me Under notamment avec Amnesia (même le clavier nous rappelle les américains sur cette chanson). Mais peut-on vraiment le reprocher ? Pour cette piste je dirais oui parce que c’est assez flagrant aux oreilles de l’adorateur de DT que je suis mais… j’avoue que l’album est tellement bien fait qu’on aurait tendance à dire c’est bon pour cette fois-ci.
L’album s’ouvre avec grande majesté aux sons des claviers et des lourdes guitares qui feront forcément réagir l’auditeur. D’autant que ce titre d’ouverture (toujours Amnesia) est suffisamment divers et nous présente un album qui vaut le détour.

Le chanteur se révèle impérial, il s’adapte sans mal à des parties agressives comme Pain qui est un morceau bref mais dont la puissance ferait pâlir certains groupes de heavy. Ce morceau est renforcé mélodiquement par de bref violons que l’on retrouvera sporadiquement tout au long de l’album. Mais LeMar sait également faire passer des émotions plus tristes, plus fragiles comme sur la très brève Eye For An Eye où il se livre à un duo avec le piano ou  bien encore The Eve Suite.

On a également droit à quelques « guests » comme Jenny Klos (Cheeno) et Vivien Lalu sur Not From This World qui semble se composer d’une partie avec un duo entre LeMar et Klos puis une partie instrumentale mettant à profit les talents de guitariste de Rainer Grund et de claviériste de Vivien Lalu. L’invité est certes talentueux mais il n’enlèvera rien à Oliver Schwickert qui derrière ses claviers enchantera l’album et l’animera mélodiquement. Et oui, il n’y a qu’un guitariste ce qui réduit un peu la dose de guitare.

Le point fort de cet album est sans nul doute sa capacité à se placer à la charnière du prog et du heavy. Le groupe ne se montre pas trop gourmand et n’étale pas trop longuement les thèmes nés des breaks. On obtient donc une musique complexe, réservant de multiples surprises mélodiques et rythmiques et ce n’est pas Rebirth qui me fera dire le contraire. On allie ici la puissance du heavy à des structures et rythmiques progressives qui ont le bénéfice d’anéantir la prévisibilité du heavy tout en conservant le côté direct. Mais bien sûr il faudra plusieurs écoutes pour se rappeler de la finesse de chaque morceau.


Tomorrow’s Eve nous livre là un album bien fait percutant, prenant. Cela dit, il ne révolutionne pas le style par une originalité hors pair, il ira même chercher du côté de quelques groupes références de discrets éléments. Au final, on pourra apprécier sans mal cet album qui résiste plutôt bien à la concurrence et mérite l’achat même si ce n’est pas non plus un indispensable. L’album manque de peu le 8. Sans doute les paroles permettraient de dépasser cette frontière. Encore une fois c’est la dure loi de la chronique de concept-album sans paroles.

Dreamer


PS: Et voici un lien vers l'histoire Ici.

0 Comments 04 février 2007
Whysy

Whysy

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