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Afin de vous présenter MK II, le nouvel album de Masterplan, un chroniqueur en manque d’inspiration vous sortirait le couplet habituel, vous expliquant que "le cap du 3ème album est un moment crucial dans la carrière d’un groupe", qu’il s’agit incontestablement de l’ "album de la maturité", et, en guise de conclusion, qu’ "il augure du meilleur pour l’avenir du groupe, faisant de lui une nouvelle référence du Heavy Metal" !
Seulement voilà... je suis terriblement en manque d’inspiration ! Alors, je vous prie de me croire si je vous dis que "le cap du 3ème album est un moment crucial dans la carrière d’un groupe", qu’il s’agit incontestablement de l’ "album de la maturité", et, au final, qu’ "il augure du meilleur pour l’avenir du groupe, faisant de lui une nouvelle référence du Heavy Metal" !

Plus sérieusement, il est vrai que le 3ème album est toujours une étape importante chez un groupe, car il montre si ce dernier est capable de se défaire de ses influences (parfois trop pesantes) et de proposer une musique plus personnelle mais toujours addictive. Or, dans le cas de Masterplan, cet album de la maturité était déjà paru avec la première réalisation du groupe qui nous offrait une musique à la fois personnelle et ô combien accrocheuse.
Alors qui de ce troisième album ?

Et bien finalement, pas grand-chose ! Du moins, musicalement parlant… car les plus grands changements intervenus au sein du microcosme Masterplan ont été d’ordre personnel plus que musical. En effet, exit le charismatique (mais visiblement instable) chanteur Jorn Lande et le co-fondateur et batteur du groupe Uli Küsch. Ils se voient désormais remplacés par Mike Dimeo (Riot) et Mike Terrana (ex-Rage). Difficile cependant de dire si le groupe a gagné ou perdu au change… Car si le sieur Terrana est, à l’évidence, un cogneur remarquable et parfaitement capable de reprendre la suite derrière les fûts, il semblait légitime de se poser des questions concernant Mike Dimeo, dont la tâche consiste à nous faire oublier Jorn Lande, excusez du peu !
Et c’est de ce point de vue là, que ce nouvel album pêche un peu… du moins au début ! En effet, lors des premières écoutes de ce MK II, l’ombre de Lande continue de planer (probablement parce que les titres ont été écrits pour lui à l’époque) et il est impossible de ne pas comparer les prouesses de Dimeo avec celles de son prédécesseur. Or, et c’est une lapalissade, Dimeo n’est pas Lande ! Attention, je ne dis pas qu’il soit mauvais, bien au contraire : il possède une voix chaude et puissante, gorgée de feeling, capable de monter dans les aigus (ce qui manquait parfois à Lande, d’ailleurs), … bref, il est excellent ! Mais il est inévitable que l’auditeur, lors des premières écoutes, cherche à comparer ces deux chanteurs. Ainsi, je ne saurai que trop vous conseiller de passer outre ce préjugé, et d’apprécier pleinement la performance de Dimeo qui, vous vous en apercevrez au fur et à mesure des écoutes, s’avère être un putain de chanteur !

Pour le reste, Masterplan continue dans la voie qu’il s’est fixé depuis son premier album éponyme et qu’il a magistralement poursuivi sur le suivant, Aeronautics. On retrouve donc avec un réel plaisir ce Heavy Metal teinté de Rock où mélodie et émotion restent les maîtres mots de l’ensemble. A ce titre, les deux ‘singles’ de l’album (Lost and Gone et Keeps me Burning) ne me contrediront pas et rassureront immédiatement les fans du combo.
MK II est visiblement placé sous le signe de la variété. Le groupe sait y faire pour proposer des mid-tempo gorgés de feeling (Heart of Darkness, Trust In You), et quand il accélère la cadence (Warrior's Cry, Masterplan), il donne naissance à de véritables brûlots de Heavy/Speed où la section rythmique s’en donne à cœur joie (chapeau bas au couple Terrana / Eckert ). Idem avec le titre Watching the World, plus happy Metal dans l’esprit, et dont l’intro n’est pas sans rappeler celle de Heroes (sur le premier album).
Roland Grapow est ici, comme à l’accoutumée, irréprochable et distille tout aussi bien des soli ahurissants de fluidité qu’une rythmique pachydermique impressionnante par sa lourdeur, en témoignent les très Heavy Take Me Over ou Call the Gypsy. Et comme on ne se refait pas, l’influence 80’s n’est pas oubliée et se ressent notamment dans les mélodies connotées ‘FM’ de certains refrains (I’m Gonna Win, Enemy).

Inutile donc de tergiverser plus longtemps ou de disserter pendant des heures, ce nouvel album de Masterplan est une réussite, dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs. Gageons qu’il va combler aux anges les amateurs du groupe, et qu’il permettra également à ceux qui ne le connaîtraient pas encore de découvrir un des groupes les plus intéressants et les plus captivants de la scène Heavy Metal actuelle. Qu’on se le dise…

0 Comments 02 février 2007
Whysy

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