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Rafraîchissant. Voilà peut-être le mot qui capture au mieux l’essence de ce nouveau disque. De par ses origines nippones, Blood Stain Child se devait de tirer partie de sa situation géographique pour offrir au monde un produit exotique. On le sait, le Japon est un pays de haute technologie aux nombreux adeptes de musiques électroniques. Si le métal semble très éloigné de ce courant musical, une fusion n’est de loin pas impossible, au contraire. Avec son nouveau disque, le groupe persévère dans la voie ouverte par « Idolator » et approfondit son concept : réaliser une parfaite fusion entre la puissance, la violence du métal, et l’aspect moderne, très mélodieux de la trance/techno. Autant le dire, le projet peut sembler bancal, mais Blood Stain Child possède assez de talent pour éviter l’écueil de la fusion ratée, et nous offre au contraire une mosaïque musicale inédite aux nombreuses richesses, et saveurs diverses. Un voyage entre deux mondes.  Si « Idolator » semblait un poil homogène, on peut aisément affirmer que nos japonais ont su rectifier le tir pour nous offrir un nouvel album très diversifié. Ce sont bien évidemment les ambiances électroniques, voire cybernétiques, qui mènent la danse. Les chansons sont composées de manière à laisser une grande place aux nombreux claviers d’Aki. Un clavier qui apporte une couleur vraiment spéciale par ses sonorités parfois empruntées à la trance, à la techno, voire au folklore japonais. Blood Stain Child semble ainsi puiser dans toutes les influences musicales nationales allant des plus actuelles aux plus anciennes. Une dominante synthétique marquée par les tubes « Exotic 6 Coordinator » ou « Freedom » alliant saturation excessive et samples dancefloor. Pour la première fois nos japonais usent également de sonorités féodales dans la surprenante « Metropolice » où voix féminine et instruments traditionnels peignent une excellente dynamique. De même les solis de Ryu ont gagné en feeling et l’homme laisse éclater l’étendue de son talent sans en faire trop.  Vous l’aurez compris, ce 4e album propose un pari risqué. En voulant ainsi unifier ses différentes influences Blood Stain Child pourrait perdre une bonne partie de sa fanbase. Des métalleux étroits d’esprit ne comprenant pas forcément la démarche artistique des Japonais. Aujourd’hui le groupe fait preuve d’un grand courage, s’assume et s’affirme. Force est de constater que les compositions gagnent en densité et en richesse aussi bien musicale que mélodique. Une progression qui peut s’expliquer, en partie, par la modification du line up. On note ainsi l’arrivée d’un nouveau guitariste rythmique GSM et d’un vocaliste Sadew dont la forte ressemblance vocale avec Anders Frieden est gage de qualité. La voix criée et éraillée de Sadew sied totalement aux chansons, et il use sans abuser de diverses saturations vocales : « Peacemaker ». Toutefois la majorité des vocaux clairs restent l’œuvre de Ryo.  De nos jours les albums qui sortent de l’ordinaire demeurent trop rares. Blood Stain Child propose une musique propre et personnelle. Nos Japonais ont su tirer le meilleur de leurs influences pour enfanter d’une fusion trance/métal très bien cadencée. Ils se paient même le luxe d’un instrumental franchement orienté techno : « C.E. 0079 ». Certes l’œuvre ne plaira pas à tout le monde, mais le groupe propose avec « Mozaiq » une démarche artistique unique et très réussie. Ajoutez à cela une production « à la suédoise » puissante, une technique musicale sans accroc et vous obtenez l’un des ovnis majeur de cette année.  …TeRyX…

0 Comments 11 septembre 2007
Whysy

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