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Now it’s time for the future
We left our past behind
All the matters are over
But the dream is still alive



Xandria est un groupe qui revient de loin. Après trois albums médiocres, et un album convenable, le line-up a mis plusieurs années avant de se stabiliser. Le capital sympathie de leur ancienne chanteuse Lisa Middelhauve était important, et il semblait inconcevable de la remplacer.

Après la parenthèse Kerstin Berchoff, et quelques mois de suspense, le groupe a présenté sa nouvelle chanteuse, Manuela Kraller, au festival Classic Meets Pop en Allemagne, où elle a chanté un Ravenheart tout lyrique surprenant, mais prometteur. Ceux qui ont eu l’occasion de voir le groupe en live récemment ont vu une vraie cohésion, et ont entendu que la voix de Manuela transcende les anciens morceaux, et survole les nouveaux (à ce moment là, Valentine et Euphoria).

C’est donc avec un a priori positif que j’ai lancé l’écoute de ce Neverworld’s End, à la couverture mystérieuse. Dès les premières notes de A Prophecy of Wolds to Fall, on sent la majesté. Contrebasse et chœurs lents mettent l’ambiance pour une longue introduction instrumentale. On ne saura pas si Manuela en studio mérite le détour jusqu’à 1’35 … Et ses premières vocalises placent la barre très haut. Son timbre, sa tessiture rappellent ceux de Tarja. Mais sa voix à la fois chaleureuse et sombre n’est pas la seule qualité de ce morceau. Il est long, et captivant. Après un bref passage de chœur a capella, Manuela reprend sur une batterie discrète mais plus rapide et agressive. Les orchestrations maîtrisées, les petites incursions de la flute en début de couplet apportent une vraie solidité au morceau. S’ensuit un solo de guitare reprenant le thème du morceau, avant sa clôture par des chuchotements de Manuela, et un dernier refrain. Elle sait donc tout faire avec sa voix, y compris une belle montée, soutenant les notes les plus hautes avec aisance.

Serait-ce une métamorphose ?
On dirait bien qu’en cinq ans de maturation, les allemands ont pu méditer leurs erreurs passées, et tracer leur nouveau chemin.
Si toutes les compositions ne sont pas nécessairement originales, l’ensemble est bon, très bon même. Les pistes souffrant le plus de ce manque d’originalité sont sans surprise les ballades : Forevermore, dont les premières notes rappellent l’ancien Xandria, et A Thousand Letters, mielleuse au possible, à la flute, au violon et à la guitare acoustique. Elles évitent l’écoeurement grâce à la performance tout en douceur de Manuela. Ca n’est pas le cas de the Dream is Still Alive, malgré sa guitare vintage, clairement composée pour faire pleurer dans les chaumières (et aux paroles montrant que le groupe se tourne vers l’avenir ?)

Call of the Wind est un bel hommage à the Wild Horde, d’Ennio Morricone (ses parties sifflées, pas celles au Klaxon !). Elle pourra aussi rappeler the Truth Beneath the Rose de Within Temptation. Elle se révèle pourtant un peu lassante après plusieurs écoutes, malgré une très belle utilisation du violon en introduction et en pont, et ses chœurs épiques.

Finalement, les deux chansons déjà révélées en concert, Valentine et Euphoria sont également dans la moyenne basse de l’album. Mais quelle moyenne basse ! Refrains accrocheurs, rythmique diaboliquement efficace, bonne présence des guitares. Et Manuela. Irréprochable à tous niveaux, elle insuffle dans toutes ses lignes de chant de la puissance, et donne des frissons sur ces deux hymnes taillés pour le live.

Les autres membres du groupe ne s’effacent pourtant pas devant elle. Soulcrusher par exemple commence par un violent riff de guitare, qui sévira tout au long des six minutes du morceau, et évoluera en solo presque speed. Le clavier n’est plus qu’atmosphérique, et Marco à la guitare, et Gerit à la batterie sont mixés bien en avant pour un résultat puissant, et angoissant. Ce morceau est l’un des temps forts de l’album. Dans la même catégorie, on pourrait ajouter Curse, son violon et son ambiance plus mélancolique, et the Lost Elysium. Ce morceau, au rythme plus soutenu du début à la fin rappellera l’époque glorieuse de Nightwish.

Une parenthèse : de nombreux groupes sont comparés à Nightwish, souvent dans un sens défavorable, ou par facilité. Ca n’est pas le cas ici. Si l’influence est bien présente tout au long de l’album, dans la composition, dans les sonorités des chœurs, et de la chanteuse évidemment, on n’est pas face à une pale copie, mais bien face à un album de qualité, assumant ses sources d’inspiration.

A Prophecy of Worlds to Fall n’était visiblement pas suffisante pour nous montrer leur toute nouvelle maîtrise, les allemands ont donc décidé de fabriquer un morceau encore plus long, encore plus épique, encore plus captivant. En bref, encore mieux. The Nomad’s Crown, en clôture de l’album, est une pièce parfaite, dont les différents mouvements s’emboitent à merveille. Tout y est tour à tour mis en valeur, la voix de Manuela bien sur, mais aussi les capacités des musiciens (ce batteur ! C’est pourtant le même depuis 1997), et les orchestrations pleines d’émotion. Il est presque trop court finalement, tout comme l’album.
Il n’y a plus qu’à espérer que leur prochain essai prenne un peu plus de risques, et comporte moins de ballades (et mette moins de temps à arriver). A ce moment là, les idoles n’auront plus qu’à trembler, Xandria viendra les faire tomber.

0 Comments 17 février 2012
Whysy

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