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Lors de l’enregistrement de Dol Guldur, le groupe écrivit pas mal de titres en plus, dont les plus aboutis échouèrent sur les deux EP du groupe, Nightshade forests, paru en 1997 et The Lost tales, sorti en 2003. Ce EP, dévoilé au public assez peu de temps après l’album, nous propose donc quelques titres rescapés de ces sessions inédites.  La crainte que j’ai eu en enfournant ce EP dans ma chaîne pour la première fois était d’avoir droit à des titres trop similaires à ceux contenus dans l’album. Ce qui aurait tout à fait pu être le cas, Summoning n’étant pas un groupe connu pour trop se renouveler. Dans tous les cas, cet EP restait un investissement intéressant pour les fans, puisque en 4 titres seulement, sa durée totale est d’environ 35 minutes, et le matériel proposé 100% inédit.  Quant au contenu musical, et bien, c’est la première fois que j’écrirais cela pour parler d’un album de Summoning, mais il est un peu… inégal. Protector et Silenius se partagent équitablement le chant des titres, Protector de sa voix affligée et déclamatoire interprète les deux premiers titres, Silenius, de son timbre criard et éraillé nous accomplit l’autre moitié du cd. Mais, même en s’éloignant du fait que je préfère largement le chant de Protector, je trouve les deux derniers morceaux insuffisants par rapport a ce que le groupe à l’habitude de nous proposer.  Au niveau des ambiances, le premier titre nous immerge immédiatement dans une ambiance qui est radicalement différente de celle de Dol Guldur. Le son des guitares est différent, beaucoup moins brouillon, plus agréable, et les percussions sont moins mises en avant que d’habitude même si elles soutiennent toujours aussi merveilleusement l’ensemble.  En fait, l’atmosphère de ces quatre titres est nettement plus « nocturne » que celle des autres travaux du groupe. On a vraiment l’impression de se promener la nuit à la lisière d’une forêt noire et profonde où se mélangent l’effroi et l’émerveillement le plus complet. L’introduction du titre « Mirkwood » l’un de mes morceaux préférés des autrichiens, est belle à en pleurer et m’inspire toujours une foule d’image en tête. De plus, ce morceau est original, proposant des passages assez sombres et de vraies accélérations de tempo comme le duo le faisait sur certains morceaux de « Minas morgul ». Oui, au niveau du ressenti, de la puissance, de la noirceur et de la mélancolie, ce titre est d’une intensité rarement atteinte, et d’une vraie magnificence.  Le second titre, « Kortirion among the trees », me fait ressentir des émotions encore plus fortes, inexprimables. Il rompt radicalement avec le rythme du premier par sa lenteur. La voix de Protector est lointaine, comme une étrange créature forestière nous appelant à pénétrer son royaume de beauté et de ténèbres… Les passages instrumentaux, de toute beauté, évoquent des compositeurs plus axés sur l’électronique, tant ils sont inspirés et magiques. Et puis, dès la deuxième minute du morceau commence à se rajouter une petite mélodie, au charme étonnant et atypique. La batterie semble retenue, les guitares développent leurs riffs simplistes comme une litanie, et sans cesse cet étrange et malicieux petit air change, monte et redescend, nous appelle à lui. A certains moments, tout s’arrête, et cette petite mélodie, bouffée d’air nocturne, se voit accompagné d’un piano… Vraiment, et tous ceux l’ayant entendu vous le diront, ce morceau d’atmosphères a quelque chose de spécial, d’unique, de merveilleux. Summoning s’éloigne de son aspect purement épique pour se centrer encore et toujours plus sur les ambiances… et c’est grandiose, inquiétant et incroyablement magique à la fois.  Après cette moitié d’album, l’auditeur pense avoir trouvé un EP parfait. Mais les deux derniers titres sont nettement plus anecdotiques à mon goût. « Flesh and blood » est pourtant prometteuse, avec cette ambiance typique Summoning, et ses raclements de gorge caractéristiques. On se laisse facilement bercer, les mélodies sont belles, mais le morceau varie somme toute assez peu et casse un peu face à l’excellence des premiers. Mais bon, c’est toujours du Summoning, donc cela reste très beau !! En revanche, ce titre marque un pas en avant dans l’évolution du groupe en proposant des bruits de combats en outro, samples tirés du film « Braveheart » et ajoutant une dimension guerrière bienvenue. C’est la première (mais loin d’être la dernière !) fois que le duo a recours à ce type d’effet.  Enfin, le dernier titre « Habbanan beneath the stars » est encore moins intéressant. Bien plus dans la lignée de Dol Guldur, l’inspiration en moins, il s’avère au final n’être qu’un morceau parmi tant d’autres sur la carrière de nos démons du Mordor.  Pour conclure, je dirais que cet EP est vraiment de très bonne qualité, indispensable aux fans !! Pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe, vous pouvez tenter de jeter une oreille sur l’excellent « Mirkwood » mais choisissez plutôt de garder ces forêts nocturnes pour après la découverte des albums complets.  Gounouman

0 Comments 15 juin 2006
Whysy

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