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Second album du redoutable combo japonais Moi Dix Mois, Nocturnal Opera, plein d’élégance et de raffinement, affirme le potentiel du groupe ainsi que son identité musicale. Mélange étonnant et subtil de gothisme et de metal lourd aux riffs frôlant le black, cet album ne déroge pas aux règles imposées par Mana, le beau leader à l’origine de la musique du groupe. Bienvenue dans le monde de Moi Dix Mois ou comment allier gothisme, mélodie et metal imposant…

  Musicalement, l’album est sublime. Rien d’autre à rajouter. Bon ok, je m’explique. Des mélodies très rococo, avec des violons bien présents et mis en avant (comme sur Shadows Temple-Xou Monophobia pour ne citer qu’elles), nous plongent dans un univers typé France du XVIII ème siècle, à grand renfort de clavecin, d’orgue et de chœurs féminins, comme le montre Nocturnal Romance. Le piano, lui, est tout simplement magnifique, bouleversant ! Ses accords et ses mélodies délicates donnent une élégance indéniable à la musique et lui confère une certaine contenance et une subtilité discrète mais visible. Ecoutez seulement Mephisto Waltz ou bien Monophobia et vous serez conquis !
  Mais la musique des japonais ne se résume pas à ça ! Venons-en au côté metal de la chose ! Des riffs bien sombres mais efficaces et une batterie très rapide sont les bases du metal de Moi Dix Mois. Quelques lignes mélodiques au niveau des guitares permettent de seconder la voix et de maintenir l’aspect metal pas trop en retrait par rapport à la dimension mélodique. Une voix écorchée de temps à autre, histoire d’apporter une touche de brutalité dans ce monde de finesse ! Mais c’est vrai que le metal est là pour mieux mettre en avant le côté mélodique et instrumental de la musique de Mana, créant ainsi un contraste étonnant et saisissant, qui dote l’album d’une splendeur rare.
  Un travail énorme sur les ambiances est à noter, chaque morceau apportant ainsi son cortège d’émotions et d’atmosphères ! Que l’on se retrouve plongé au siècle de Lady Oscar comme dans Nocturnal Romance ou dans une ambiance fin du monde telle que nous le fait ressentir The Prophet, chaque pièce de l’album est saisissante et nous immerge dans l’univers si particulier de Moi Dix Mois. Cette immersion est rendue possible grâce aux  mélodies riches, bouleversantes et de grande qualité, qui possèdent un plus extraordinaire. Peu nombreux sont les artistes du metal qui réussissent à susciter tant de délicatesse, de splendeur et d’émotions dans leur musique, mais Moi Dix Mois fait partie de ceux-là.
  Au niveau du chant, Seth assure, avec sa douce voix et son timbre si particulier, complètement japonais. Il est secondé sur quelques titres par Risa qui, avec sa voix aiguë, donne une certaine légèreté à la partie chant et contraste avec la sensualité et la chaleur de la voix de Seth. Quelques chœurs féminins soprano ponctuent certains morceaux, leur conférant ainsi une certaine douceur et un aspect un peu kitsch, pas désagréable à écouter.
  Techniquement parlant, l’album est bien construit avec une intro, une conclusion et un interlude qui permet de structurer l’ensemble. L’homogénéité est de rigueur et est assurée par les ambiances et l’utilisation des divers instruments. La production est impeccable, le chant est mis en valeur, de même que les instruments traditionnels (piano, violons), formant une délicieuse harmonie avec la formation metal.

Que retenir de Nocturnal Opera ? C’est un album de qualité, surtout quand on sait que c’est seulement le deuxième du groupe, qui instaure de réelles atmosphères, avec des mélodies très travaillées et très saisissantes, une utilisation splendide du piano et des autres instruments classiques, le tout étant ponctué par un metal puissant. Si vous aimez le gothisme, la splendeur et l’élégance et que le chant japonais ne vous dérange pas, alors vous vous régalerez avec cet album !
Bonne écoute !

~ La Dame à la Licorne ~

0 Comments 20 juin 2006
Whysy

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