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Ahlala...Masterplan...un groupe dont la simple évocation renvoie à celle d'un gâchis. Oui, gâchis car ce groupe avait tout pour cartonner, mais vraiment, s'imposer comme une valeur sûre, un formation importante quoi. Et bon, on ne va pas se leurrer, à l'heure d'aujourd'hui, Masterplan... ben c'est un peu tombé dans l'oubli. Pourquoi ? C'est aussi triste que simple. Petit rappel.

Après s'être faits aimablement lourder d'"Helloween", Grapow et Kusch montent un nouveau groupe et s'adjoignent les services de Jorn Lande. Carton immédiat, coup de maître avec le premier album, grande excitation autour de Masterplan. Un deuxième album qui divise un peu plus, tournée pas forcément flamboyante et puis la dégringolade. Lande et Kusch s'en vont, Grapow initie une nouvelle dynamique avec "MK II" mais faute de posséder un nouveau chanteur performant, le groupe s'embourbe, assure peu de concerts, il est l'heure de rappeler Jorn Lande ! Opération réussie mais pleine de concessions car ce monsieur ne veut plus entendre parler de double pédale et tout autre artifice trop metôlz (comme un certain Kiske tiens...). Résultat, un album un peu en dedans et puis de toutes façons, Lande ne donne plus aucune nouvelle, plantant tout projet de tournée de Masterplan. Et bon, à moins d'avoir une aura et un statut "culte", si tu ne tournes pas, t'es mort.

Nous sommes donc en 2013 et Masterplan est au point mort. Enfin, du point de vue du public, le groupe ne donne plus signe d'activité et au final ne se montre même pas sur scène, c'est donc un simple souvenir. Mais Roland Grapow ne l'entend pas de cette oreille et tient à tout prix à faire survivre son bébé. Après donc un silence radio de sa majesté Jorn Lande, il a bien fallu débaucher un nouveau chanteur et c'est Rick Altzi ("At Vance") qui a décroché la timbale ! Enfin, ça c'est pour l'attraction principale, car à côté de ça, la section rythmique a aussi été renouvelée avec Jari Kainulainen à la basse et Martin Sharoupka à la batterie ! Masterplan est donc à nouveau en ordre de marche et la nouvelle offrande s'appelle "Novum Initium", ou "Nouveau Départ". Masterplan nous joue "le retour du fils de la vengeance", est-ce que ça va fonctionner ?



Et bien globalement oui, taisons tout suspens. Le groupe s'est refait une santé et a retrouvé de son mordant. Avec The Game, Masterplan semble nous dire "bon, la récré est finie, nous revoilà pour de bon". La double pédale s'en donne à cœur joie, le refrain est super entrainant et le riff principal a ce petit quelque chose de revanchard et pugnace qui ne trompe pas sur les intentions de cette nouvelle incarnation du groupe. Car globalement ça va vite et ne se perd pas en chemin. Avec Black Night of Magic on retrouve cette propension à glisser des mélodies de partout même si le propos musical reste musclé et moins "Flonflon et musette" que chez d'autres groupes de speed. Chez Masterplan la teneur reste malgré tout assez mélancolique et nourrit ces refrains d'une verve épique qui n'est pas pour déplaire. On ne va pas vous faire toute la liste mais cet album comporte nombre de morceaux dans cette veine, avec pas mal d'accroche et un chanteur tip top qui n'a pas grand chose à envier à Jorn Lande, même si il demeure difficile de posséder un timbre aussi singulier...

Mais avec "Novum Initium", Masterplan ne s'est pas simplement contenté de mettre les potards à 11 et de poser un marteau-piqueur derrière la grosse caisse. En effet, nous avons aussi affaire à un gros paquet de morceaux qui jouent plus sur un aspect mid-tempo massif et écrasant. Pêle-mêle, No Escape, Earth is Going Down ou encore Keep Your Dream Alive et Pray on my Soul, deux pistes qui séduiront par leur refrains "typiques Masterplan" très mélodiques. Après, il n'y a pas énormément de choses à dire de plus, les morceaux gardant un socle musical assez proche et peinant donc à réellement se démarquer les uns des autres. Et ce n'est pas la longue pièce épique Novum Initium qui va y changer quoi que ce soit, trop inégale malgré de très bons moments pour pleinement épater.



Car en dépit de toute la bonne volonté de Grapow et ses compères, ce "Novum Initium" souffre d'une trop grande grande homogénéité sonore, d'un manque de singularité et de morceaux au potentiel de tube. Attention à ne pas voir ce terme de façon péjorative mais par exemple, "Back For My Life" ou "Crimson Rider" dans l'album "Aeronotics" avaient pour eux de ressortir du tas et de se remarquer. Ce qui n'arrive pas vraiment dans cet album qui évolue donc en peloton (attention, rédiger une chronique tout en regardant le Tour de France peut directement impacter l'article) et mise sur une efficacité globale plutôt que de se reposer sur des pépites.

Si cette attitude est louable et témoigne d'un groupe soudé et compact, elle nous permet de douter quand à un réel succès de cette œuvre. Mais du point de vue du verre à moitié plein, Masterplan s'offre ici une seconde (ou troisième, on ne sait plus trop) renaissance solide et convaincante à qui il ne manque pas grand chose pour à nouveau inspirer le respect. De toutes façons, l'intérêt est ailleurs, Masterplan veut à nouveau écumer les scènes, donner des concerts, se montrer, bref, revivre. Si dans deux ans (en gros) le groupe transforme l'essai, "Novum Initium" aura donc surtout valeur de prétexte pour réactiver une formation et relancer la machine de façon stable et saine. Rendez-vous au prochain album donc !

0 Comments 21 juillet 2013
Whysy

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