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Dans la vallée nimbée d’ombres et de volutes de fumée, les guerriers, fantomatiques et irréelles silhouettes, attendent. C’est une aube sombre qui se lève sur la terre du milieu. Tous ont le visage fier, tourné vers l’horizon, le regard mystérieux et impénétrable. Leur armée est innombrable. Leurs cohortes s’étendent par delà les plaines, vision ténébreuse et grandiose à la fois…  On reste bouche bée à la vue de ces farouches conquérants qui n’attendent qu’un geste pour se lancer dans le combat… Contenant pour quelques instants encore leur fureur dévastatrice !! Vous voici dans un nouvel album de Summoning. Installez vous confortablement, prenez le temps de rêvasser, de flotter, de vous laisser transporter par les hymnes mélancoliques et enchanteurs des forêts et des neigeuses montagnes de l’univers sombre et magique instauré par le groupe.  Sans préambule, la mélodie s’installe, épique, avec un son de flûte, offrant une dimension folklorique originale et bien rendue. L’aspect guerrier est plus que jamais présent à travers ses quelques lignes de synthétiseurs auxquelles viennent rapidement s’ajouter des percussions semblables à des tambours, résonnant. Des voix déclamées évoquent l’album précédent qui s’illustrait par une utilisation de samples. Je le précise ici, ils seront quand même beaucoup moins utilisés, donnant à Oath bound des couleurs et ambiances assez différentes. Sur la fin de cette introduction, peut-être pas aussi splendide que celle de Stronghold, mais néanmoins très réussie et idéale pour rentrer dans l’album, un chœur de voix guerrières et rageuses se fait entendre, de plus en plus fort…  Mais le second titre, Across the streaming tide, commence calmement. Le son des claviers, épique à souhait évoque ce que sera l’album : un parfait mélange entre Dol Guldur et Let Mortal Heroes Sing Your Fame. Le son et le jeu des guitares sont radicalement différents de ce que l’on pouvait entendre sur un Stronghold par exemple. Tout au long de l’album, celles-ci sont plus flottantes, très atmosphériques. Elles soutiennent les mélodies, mais n’apportent aucune agressivité, celle-ci étant relayée par le chant, toujours black. Protector et Silenius, comme sur les deux albums précédents, se partagent le chant des titres. Ici, sur ce merveilleux morceau, c’est Protector qui s’en charge, et tant mieux car son timbre, moins aigue et décharné, me séduit davantage. Les lignes de claviers sont terriblement atmosphériques, chargées d’une tristesse poignante. On en pleurerait, vraiment. A noter que le travail sur les percussions est comme d’habitude excellent. Elles prennent d’ailleurs une ampleur particulière dans ce morceau, résonnant toujours avec force, très bien mises en avant. En bref, le rendu est fabuleux. Sur l’introduction, je vous parlais de montagnes. Ici, avec les bruits de marée en fond sur le final, on pense davantage à la lugubre promenade d’un guerrier hagard, pensif et esseulé, chevauchant sur le rivage sous un ciel noir ne sachant vers quoi il se dirige…avec la mer, berçant autant de rêves que de craintes !! Bref, ce morceau de bravoure évoque « Our foes shall fall » ou « Kor », et ce n’est pas là un mince compliment !!  Changement d’ambiance pour le titre suivant, le très attendu, et plus mis en avant (que ce soit par l’autocollant sur la pochette, les publicités et chroniques dans les magasines.. ) Mirdautas vras, soit, traduit du langage orc barbare dans lequel il est chanté, « C’est un bon jour pour tuer ». Ici, et c’est chose rare, les guitares sont totalement absentes. Et pris par l’ambiance très forte de ce titre, on le remarque à peine !! Selon Protector, ce choix a été fait pour mettre en avant la marche des personnages. En effet, les percussions relaient très bien ce sentiment d’armée en marche avec les bruitages animaliers effrayants et divers que l’on entend parfois. Personnellement, je trouve ce morceau assez... Dérangeant, car empli d’une rage hargneuse, relayée par un chant black particulièrement vindicatif. Et oui, c’est l’ami Silenius qui s’y colle.  Puis vient un étrange morceau, qui commence justement par ces fameuses guitares flot tantes jouées en arpège. Et à un moment de calme, où l’on ne peut s’y attendre, commence un fier chœur masculin tel que l’on pouvait l’entendre sur le fantastique « Farewell ». Il est dommage que la mélodie du titre ne soit pas plus inspirée, car le résultat n’est pas aussi grandiose. Mais c’est tout de même fort agréable et permet un certain répit.  Les deux morceaux suivants sont du pur Summoning, notamment « Beleriand », très proche de ce qu’à pu faire le groupe sur Dol Guldur, la voix deSilenius étant plus agréable car mixée plus en retrait et donnant chœur à l’ensemble. La mélodie de claviers est très douce, et ce morceau est assez prenant, parfaite musique d’ambiance. L’introduction de Northward est néanmoins assez atypique, proposant un piano aux sons simples, et des percussions tout aussi sobres. Quelques bruitages donnent le ton, mais on se laisserait presque encore une fois bercé par ce morceau ou Summoning montre encore une fois de plus sa parfaite maîtrise de son univers prenant et mélancolique à souhait. On repenserait presque aux meilleurs passages de Minas Morgul pour le travail du clavier. Menegroth lui est complètement dans la lignée des titres lents et tristes que l’on pouvait trouver dans l’album précédent, pas très éloigné d’un « Ashen gold » ou « Runes of power ».   Arrivés à ce point de l’album, je me dois de préciser quelque chose : comme je l’ai mentionné pour les pistes 5 et 6, les ambiances commencent à sentir légèrement le déjà vu. Et oui, Summoning, fidèle (peut-être un peu trop) à ses racines, se contente d’appliquer toujours les mêmes recettes à chaque album ! Et à chaque fois, la magie prend, mais ne soyons pas dupes, le dernier morceau à intérêt à être bon, sinon !! Et bien chers amis, l’album n’est pas fini, loin de là !! Arrive mon gros gros gros coup de cœur… Le somptueux et tragique « Land of the dead » !!!  Peut-être en aviez vous entendu la version courte de 5 minutes qui était disponible assez facilement sur le net… Elle m’avait déjà grandement convaincue mais là !! Pour résumer, la mélodie de ce morceau est d’une grande douceur, les sons de synthétiseurs peuvent paraître un peu kitsch au début (vous auriez vu ma tête quand j’ai entendu l’introduction de la version courte), mais s’adaptent ensuite parfaitement. L’ambiance est prenante, d’une mélancolie sublime, je ne saurais exprimer à quel point cette pièce épique est grandiose. Et là aussi, les chœurs masculins tels que l’on pouvait les entendre sur « Might and glory » viennent faire de ce morceau un chef d’œuvre dont les 12 minutes passent vraiment très vite.   Pour conclure, je pense que cet album est encore une très belle réalisation du groupe, même si je pense que Summoning devra se renouveler un minimum dans l’avenir pour ne pas lasser ses fans… D’autant plus que la sortie d’un EP 4 titres est déjà planifiée pour 2007… on en bave déjà ! A ce qui ne connaissent pas encore le groupe, je recommande davantage les précédents pour s’initier au genre, mais Oath Bound pourrait également faire l’affaire !! Un album magique…   GOUNOUMAN

0 Comments 21 avril 2006
Whysy

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