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L’enregistrement d’une démo est une étape obligatoire pour tout groupe désireux de se faire connaître que ce soit auprès du public ou des labels. Et les Italiens de Rhapsody n’ont pas échappé à la règle ! C’est en effet grâce à leur première démo, Land of Immortals (1994), que le groupe décrocha son premier contrat avec LMP. Pour promouvoir son jeune poulain, l’écurie allemande lui demanda alors de retourner en studio afin de mettre au point une nouvelle démo plus pro, Eternal Glory. Celle-ci reprend les titres de la précédente auxquels viennent s’ajouter trois nouvelles compos. Non commercialisée à l’époque, car destinée uniquement à des fins promotionnelles, cette maquette s’est récemment vue ressortir sur un album pirate (c’est-à-dire sans l’autorisation du groupe ou de son management) du nom de Old Battle Songs. A cette occasion y ont également été adjoints 5 titres 'live' enregistrés à Hambourg (Allemagne) en 2000.  Abstraction faite de l’aspect ‘artisanal’ inhérent à la plupart des démos, le véritable intérêt de cette maquette est de pouvoir écouter les premiers pas de Rhapsody avec, à l’époque, un certain Cristiano Adacher au chant. Bien que ce dernier s’en sorte avec les honneurs, il faut avouer que l’arrivée de Fabio Lione au micro a été un facteur important dans la réussite des italiens. Non pas que son prédécesseur ait été mauvais, mais il possédait une voix aiguë bien trop stéréotypée, dans l’esprit des nombreux groupes de Speed mélodique qui ont émergé en Italie à cette époque (et aujourd’hui encore). Autre intérêt de cet album, les titres y sont présentés dans une version légèrement différente de celle sous laquelle ils seront enregistrés sur les albums à venir. Ainsi, même si le nom ne vous évoque rien de prime abord, Invernal fury n’est pas un titre inédit de Rhapsody. Les plus linguistes d’entre vous y verront peut-être comme un air de déjà vu, et ce n’est pas là le fruit du hasard. Il s’agit en effet du morceau Rage of the Winter, mais interprété ici dans une version plus courte (4’38 contre 6’10), avec des harmonies vocales légèrement différentes sur le refrain. De même, le titre Warrior of Ice passera d’une durée de 4’10 sur la démo à 5’38 sur Legendary Tales. Bien que les samples orchestraux soient ici un peu moins étoffés que sur les versions définitives, ces titres témoignent déjà d’une grande complexité dans la structure et dans les arrangements des morceaux. Bien plus qu’un prémice, donc, de ce qui deviendra plus tard la marque de fabrique caractéristique des italiens, à savoir une musique à la fois épique et grandiloquente. A l’inverse des deux exemples précités, le morceau Alive and Proud, version démo du titre Lord of the Thunder, est ici agrémenté de passages orchestraux et de soli instrumentaux qui se verront supprimés sur la version définitive. Land of Immortals, quant à lui, reste sensiblement identique sur les deux supports, à l’exception, une fois encore, des parties vocales légèrement différentes. Clôturant la démo, Eternal Glory est le seul titre à apparaître sur le deuxième album des transalpins, le légendaire Symphony of Enchanted Land. Dans sa forme initiale, il comprend une assez longue intro instrumentale qui constituera en partie le futur titre Heroes of the Valley, avant d’enchaîner sur le titre Eternal Glory proprement dit. Au final, seuls deux morceaux sont totalement inédits : Tears at the Nightfall et Holy Wind. Le premier est un court instrumental (1’14), interprété à la guitare acoustique et qui donne dans une atmosphère médiévale très proche de l’univers de Blind Guardian (le nom du morceau suffit d’ailleurs à s’en convaincre ! ). Le second est un morceau dans la plus pure tradition métallique transalpine : montée et descente de manche ‘à la Turilli’, chant aigu, batterie à fond, duels guitare/claviers... Certes, il ne s’agit pas là du meilleur titre composé par Rhapsody, mais il n’en reste pas moins sympathique et constitue un bonus intéressant pour les collectionneurs ou les acharnés du groupe.  Concernant le live ‘bootleg’ qui constitue la deuxième partie de cet album, il n’y a pas grand chose à dire, si ce n’est que la qualité de l’enregistrement est assez médiocre (probablement un Minidisc planqué sous le manteau... ). A cette époque, Rhapsody écumait pour la première fois de sa carrière les routes européennes en compagnie de Stratovarius et de Sonata Arctica. Et musicalement, cela s’entend. Le groupe n’est pas encore parfaitement en place et parfois un peu à côté de la plaque, très loin donc de ce dont il est capable aujourd’hui. On comprend aisément qu’ils aient ainsi traîné derrière eux la réputation d’une exécution scénique parfois approximative.  Pour information, le livre accompagnant ce ‘bootleg’ est pour le moins léger : 4 pages contenant quelques photos promotionnelles du groupe, un rappel succin de la discographie de l’époque, et une courte biographie écrite dans une police de caractère gothique absolument illisible...  Pour conclure, cet album ‘pirate’ est à réserver aux fans ultimes du groupe, aux collectionneurs acharnés, ou alors aux plus fortunés d’entre vous (l’album est disponible sur des sites d’enchères mais à des prix généralement trop élevés pour justifier son contenu). Malgré une production assez moyenne et un ‘live’ inutile, cette démo permettra toutefois aux plus curieux des fans de satisfaire leur soif de ‘collectionnite’ aiguë !  Bonobo.

0 Comments 21 juin 2006
Whysy

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