30 ans d’activité ça se fête ! Pour l’occasion Nightmare sort un dvd de 17 titres qui présente le concert donné à la Salle Edmond Vigne à Grenoble le 30 octobre 2009. Le dvd est accompagné d’un cd qui recèle la même prestation du combo grenoblois. Cette chronique analyse ce cd live qui compte 13 pistes au total. 12 si on enlève l’intro. D’abord on constate que les douze premiers titres du cd et du dvd sont les mêmes et joués dans le même ordre à un détail prés : la piste n. 9 du dvd est Hallucinations et celle du cd est Cosmovision. Le treizième titre du cd The Watchtower est le quatorzième du dvd. Exit donc du cd Mind Matrix Schizophrenia. Vous suivez toujours ? Bravo à vous ! En effet ce qu’il faut préciser c’est que le concert de Grenoble met l’accent sur toute la discographie du groupe car il s’agit de fêter les trente bougies de Nightmare et c’est pour cette raison que des anciens du groupe font leur apparition sur scène. Au contraire le cd met l’accent sur un combo en train de se produire pour promouvoir son dernier bébé avec sa dernière formation qui vise donc sur ses albums plus récents.  Un mot aussi sur le bonus du dvd le documentaire Summer Blast in Tel-Aviv en commençant par le choix du lieu: Tel-Aviv. S’il peut paraître exotique qu’un groupe français se produise en Israël ceci n’est pas anodin pour Nightmare car depuis la sortie de The Dominion Gate en 2005 le marché du Moyen-Orient est friand des grenoblois. De plus en 2006 Nightmare a même joué en tête d’affiche au Kolturo Club de Tel Aviv dans une salle comble. Depuis d’autre sorties vers ces contrées se sont produites jusqu'au Summer Blast 2010 dont il est question ici.  Comme le titre l’indique si bien One Night of Insurrection il s’agit de la tournée effectuée pour promouvoir le dernier album Insurrection (2009) et ce live met à l’honneur bien 5 titre tirés de ce cru (Eternal Winter, Legions of the Rising Sun, Three Miles Island, Target For Revenge, The Gospel of Judas). La discographie plus récente est aussi mise à l’honneur car on a au compteur 3 titres tirés de Genetic Disorder (2007) (White Wicked Demon, Queen of Love and Pain, The Wind of Sin) et 3 titres tirés de The Dominion Gate (2005) (Heretic, Secret Rules, The Watchtower). Seul le titre Cosmovision représente à lui seul l’album éponyme de 2001.  Nightmare a choisi donc de miser sur des titres de sa discographie plus récente, celle qui a donnée un deuxième souffle à sa carrière depuis la réformation de 1999. En même temps il est vrai que le double live de 2000 Live Deliverance (premier double cd live d’un groupe metal français) mettait en avant les titres de deux premiers albums. On peut affirmer alors que les deux lives (Live Deliverance et One Night of Insurrection) sont complémentaires et ils mettent en lumière la première période du groupe jusqu’au split et la deuxième dès la réunion jusqu’à aujourd’hui. Ce qui frappe aussi ce sont les absences : le cd présente une version de Cosmovision à couper le souffle alors que les « encores » du Dvd mettent l’accent sur trois titres anciens, des années ’80 qui font encore des ravages sur scène : Power of the Universe, Lord of the Sky, Trust a Crowd. Donc si on écoute que le cd on a Cosmovision en plus mais on passe à coté de beaucoup de bons titres du dvd.  La musique de Charles Bernstein - A Nightmare On Elm Street – ouvre les hostilités et la barre est mise très haut rien qu’avec Eternal Winter : ce mid-tempo montre la puissance et la mélodie de Nightmare façon 2010-2011. Ce titre est tout simplement imparable. La prestation de Jo AMORE au chant est indéboulonnable tant sur des titres plus rapides (Heretic, White Wicked Demon ou The Gospel of Judas) que sur des chansons où il faut faire preuve d’un peu plus de sensibilité (Target For Revenge ou la fin tout en arpèges d’Eternal Winter). Le titre phare de l’album Three Miles Island s’en sort avec les honneurs. Les samples remplissent bien le fond sonore et le danger, l’alerte, le risque de contaminations nucléaires semblent planer sur l’auditeur. Digression : Three Mile Island est une petite île située sur la rivière Susquehanna en Pennsylvanie aux USA. Son nom est relativement connu car sur cette île se trouve une centrale nucléaire qui le 28 mars 1979 a été le théâtre du plus gros accident nucléaire des États Unis. Cette chanson de Nightmare est encore plus d’actualité vu ce qui est en train de se passer actuellement au Japon.  Fin de digression. Malheureusement deux défauts plombent un peu ce cd. Premièrement on s’interroge sur le rôle du public. On ne l’entend pas. Seulement ici et là, mais très rarement et c’est dommage car le but d’un live est de montrer l’état de santé d’un groupe, son interprétation des morceaux et l’échange, le dialogue avec son public. Ici il n’y pas de refrains chantés, pas de chansons reprises par le « parterre », et quand Jo demande plusieurs fois : «Est-ce que ça va ?» on n’entend pas la réponse. Deuxième bémol : le mixage. Le son est trop compressé et des titres qui sont des pures tueries (Legions of the Rising Sun, Cosmovision, The Gospel of Judas) ne cognent pas comme il faudrait. On entend une sorte de son d’ensemble un peu brouillon et on a du mal à cerner les instruments et le résultat est un peu mou. Il n’y a pas de profondeur malheureusement.  En résumant le Cd montre que Nightmare se porte très bien, joue en se faisant plaisir et il donne aux fans une galette axée sur les titres les plus récents. Ceci se tient car les nouveaux titres voient Jo AMORE au chant (alors qu’avant il étêtait le batteur du groupe), aux guitares les deux nouveaux venus (J.C. Lefèvre et Frank Milleliri) exécutent leurs riffs avec une précision millimétrique. En même temps Nightmare bat le fer tant qu’il est chaud car à partir de The Dominion Gate (2005) le groupe n’a pas arrêté de progresser et d’impressionner la presse et ses fans avec des albums toujours de grande qualité.  Donc cette note de 7/10 n’est pas définitive dans la mesure où elle analyse seulement « le produit dérivé », il ne faut pas oublier que le dvd live constitue le plat de résistance de cette sortie.    Wanderer       trailer du dvd