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C'est du Canada que nous vient The Android Meme, groupe existant depuis 2005 dont le premier album vient tout juste de voir le jour sous le nom d'"Ordo Ab Chao". Il est assez difficile de décrire en des mots simples la musique de The Android Meme, le groupe semblant davantage véhiculer un message qu'obéir à un style précis. En effet, sans pour autant être un concept album à proprement parler, ce premier effort du groupe traite d'une autre façon de voir le monde, mettant en scène un scénario catastrophe où notre société devient contrôlée par des forces au delà de notre portée.

The Android Meme explore donc un univers mâtiné de science fiction et d'anticipation, que l'on peut toutefois occulter pour se concentrer sur la musique à proprement parler, bien qu'elle soit en chaque instant le reflet des théories de complots et autres introspections contées dans chacun des morceaux, revêtant différentes parures tout au long de cet album.

Car, comme dit précédemment, difficile de caser The Android Meme dans une boîte précise. Sorte de cyber-rock et néo metal aux relents progressifs, c'est un véritable éventail qui nous est offert ici. Si les claviers old school sont de sortie sur l'excellent Sumii, morceau léger à l'esprit rock en dépit d'un son peu avare en distorsion, The Android Meme se la joue mystique avec Left Right Parasite, jouant sur les ambiances mystérieuses en n'ayant pas peur de ralentir le tempo à de multiples reprises, histoire d'appuyer le fait qu'ils ne méritent pas une banale étiquette "metal".

The Android Meme, c'est donc plus que ça. Bien sûr, des moments enlevés et rageurs il y en a. L'énergique Polar Rose en est la preuve, lourd et appuyé, bien que doux sur les refrains. On peut aussi citer le morceau titre (Ordo Ab Chao donc), seul titre foncièrement metal de la galette, nous rappelant Mudvayne et étant accessoirement le meilleur morceau de l'album de part son riff ultra efficace et la versatilité vocale que nous offre Stefano Amelio, fondateur et plus ou moins tête à penser du groupe.

Le reste du temps, on a du mal à cerner la musique du groupe, plus intense qu'un simple rock, moins agressif que du metal car on joue ici principalement sur une ambiance, sur un paysage musical complexe sans pour autant parler d'opera rock ou autre chose dans le genre. Si il fallait décrire un univers, ce serait un monde un peu sombre, teinté d'incertitudes et en recherche perpétuelle de vérités, un monde désenchanté où les gens luttent pour faire passer leur messages. Et cet esprit là se retrouve parfaitement synthétisé dans la musique de The Android Meme. Un peu trop même. Car au bout d'un moment, les morceaux se mettent à recycler les mêmes ambiances, jamais trop rapides ni trop lentes, chant un peu lancinant (pas forcément heureux dans Whistleblower) et manque de direction claire et cohérente.

Alors oui, l'album forme un "tout", distille un univers qui s'apprécie en écoutant l'album d'une traite, avec ses temps forts et moments intimistes (le furieux Ordo Ab Chao coincé entre deux morceaux plus maniérés en est un bon exemple), mais les morceaux ont du coup du mal à subsister de leur propre chef. A force de tisser une toile et de livrer un album comme un ensemble, on peine à dégager un morceau en particulier, hormis Sumii et Ordo Ab Chao qui se démarquent par leur côté accrocheur.

Du coup, on se retrouve avec un sentiment mitigé devant un album bon et plutôt original, mais dont les écoutes répétées pourront lasser, en dépit d'un, répétons-le, univers personnel et ma foi bien rendu musicalement. Seulement, dans cet ordre d'idée, A Prison Called Earth avait produit un essai plus concluant avec Rise of the Octopu. Car, aussi réussie que soit la peinture pessimiste de ce monde que fait The Android Meme, l'album manque par moments d'une profondeur nécessaire si l'on délaisse volontairement l'individualité de certains morceaux au profit du rendu collectif. Visiblement les gars ont du talent et un concept intéressant, il ne leur reste plus qu'à approfondir leur copie et le prochain album fera parler de lui.


0 Comments 03 août 2011
Whysy

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