Je vois d’ici vos yeux interloqués : un nouvel album d’Evanescence !! Sûrement un live ou un best of !! Eh bien figurez vous que non. Je suis persuadé que la majorité d’entre vous pense qu’Evanescence, c’est la BO de Dare Devil, et que le groupe a été monté de toutes pièces et avec un but lucratif. Détrompez vous, Evanescence existait bien avant ça, et Origin est le premier album du groupe, paru en 2000, c'est-à-dire bien avant le phénomène Nightwish en Europe. Inutile au passage de le chercher dans les rayons du disquaire du coin ou de la FNAC, cet album n’est disponible que via le net.  

Etonnant me direz vous que la maison de disque actuelle du groupe n’ait pas décidé de ressortir cet album, surfant de fait sur le succès mondial du groupe. La raison en est simple : la majorité des titres qui figurent sur Fallen le sont également sur Origin. Seulement les versions présentes sur Origin sont différentes de celle de Fallen, et on a droit à quelques inédites.
Bien entendu, en 2000 Evanescence n’était pas connu, aussi le son de Origin est logiquement moyen.

Cependant, ce n’est pas sur le son que l’on s’attardera le plus. En effet, sur Fallen, les raisons du succès musical sont nombreux, mais l’aspect formaté de la musique, j’entends pas formaté un son qui colle de près à des groupes connus (Linkin Park pour ne pas les citer) pour que l’auditeur retrouve des repères connus dans ce qu’il écoute, en fait grandement partie. Exit donc les petits breaks instrumentaux, les passages acoustiques un peu trop prononcés… en fait tout ce qui peut paraître un peu original.

Et justement sur ce Origin, beaucoup de versions des titres de Fallen sont bien différentes : on voit ici le vrai visage du groupe, sa manière d’approcher le métal, et force est de constater qu’Evanescence se révèle être une formation beaucoup plus innovante qu’il n’y paraît. Si la structure des morceaux reste la même, il y a beaucoup de détails qui diffèrent. L’album est moins « métal », jouant beaucoup sur l’électronique, sur les expérimentations vocales. On a affaire pour résumer à du métal atmosphérique, plus complexe et plus sensible que le métal délivré sur Fallen, plus long aussi (Anywhere qui dure 6 minutes ou Eternal d’une longueur de 7 minutes 20 n’auraient jamais figuré sur Fallen pour des raisons de format radio incompatible). Ecoutez Eternal pour vous en convaincre, magnifique instrumentale mélangeant électronique et piano.

Les détracteurs du groupe, en affirmant (avec plus ou moins de véracité d’ailleurs) qu’Evanescence n’est ni plus ni moins qu’une machine commerciale destinée à faire de l’argent, devraient reconsidérer leur point de vue en écoutant Origin. Evanescence dévoile sa vraie personnalité ici, bien loin des considérations financières des majors. On espère une chose en écoutant les titres qui composent cet album, c’est que le groupe va s’inspirer plus de ce Origin que de Fallen pour ses futures réalisations. Un album à part que je conseille à tous, amateurs ou non d’Evanescence.