Ce qu'il y a de bien avec le métal, et probablement l'une des raisons qui explique que quand on commence on a du mal à s'arrêter, c'est que même après des années de fidélité (8 dans mon cas), on arrive toujours à découvrir de nouveaux groupes, pourtant assez anciens, dont on ignorait partiellement ou totalement l'existence. Prenez le cas de Entwine : formation finlandaise née il y a 12 ans maintenant, officiant dans un style “gothic”, avec à son actif pas moins de 6 albums studio (pour autant de démos et d'EP). Eh bien il y a encore quelques heures, je parie que certains d'entre vous ne connaissaient pas. Mesdemoiselles messieurs, il est donc temps de rectifier le tir en vous présentant aujourd'hui ce nouvel opus intitulé Painstained, sorti sous l'étendard du géant finlandais Spinefarm, décidément bien habile pour signer les groupes à potentiel.

Ca aurait été d'autant plus dommage de passer à côté qu'avec un peu de recul, Entwine est clairement un groupe qui vaut le détour. Argument numéro un : la production. N'y allons pas par quatre chemins, les finlandais maîtrisent leur sujet en la matière, et font honneur à l'école scandinave, référence absolue en la matière : c'est précis, cristallin, équilibré et écorché comme souvent, bref du tout bon. Vous apprécierez toujours mieux un film au cinéma dans un siège large, moelleux et avec de place pour vos jambes, que sur un strapontin de bois maculé de chewing gums usagés !! C'est la même chose ici, la production millimétrée apporte un confort d'écoute optimal. Musicalement maintenant, Entwine nous propose un métal d'inspiration gothique, que je qualifierais plutôt de dark heavy, à base de refrains simples mais très accrocheurs, qui rentrent facilement dans la tête pour en ressortir difficilement. Cette base musicale est savamment enrobée de parties rythmiques intelligentes, de claviers pertinents et de très bonnes incrustations de lead guitare.

Chaque instrument apporte sa touche personnelle, et tout cela crée une harmonie certaine. C'est le gros point fort de Painstained, sa régularité dans l'excellence musicale, d'autant que le chant apporte tour à tour puissance, douceur et subtilité quand il le faut. Puisqu'il faut bien tempérer un peu le jugement, on pourra tout de même reprocher au groupe une certaine facilité sur des titres comme Lost In My Denial, un peu binaires. Niveau technique, c'est propre sans être une démonstration, et l'originalité laisse parfois à désirer. Mais bon, de manière générale, ce serait faire la fine bouche que de se plaindre de ça, car l'éxécution ne laisse apparaître aucune faille majeure, et être original dans le métal actuel relève presque de l'exploit. Entwine a su se créer une identité propre, fait des choses simples mais le fait très bien. On ne peut pas demander beaucoup plus que cela.

Alors, que penser de ce Painstained au bout du compte ? Bien mon capitaine !! Mention très bien même, si tant est que vous ne soyez pas un esthète du métal hyper technique et alambiqué. Rien de tout cela ici, Entwine nous offre un dark heavy de première classe, porté par une production de très haut niveau. Si on peut reprocher une certaine linéarité à cet album (et c'est être pointilleux que de dire ça), ça ne vous empêchera pas de l'écouter en boucle, sans véritable sensation d'ennui même au bout de plusieurs semaines. Et c'est justement là que Entwine fait fort, en démontrant cette capacité (si recherchée et si rare aujourd'hui) à pouvoir enchaîner des titres accrocheurs, simples et variés, pour former un ensemble compact, efficace, qui se déguste sans modération. Qui plus est, la musique des finlandais est accessible pour toutes les oreilles, sensibles ou non, et constitue donc une des très bonnes surprises de ce début 2009. A découvrir d'urgence.