ROYAL HUNT est un de ces groupes qui a réussi à créer un son qui lui est propre et le rend immédiatement identifiable, qu’on soit fan ou non. L’arme de prédilection d’André ANDERSEN- également compositeur du combo- étant les claviers, il n’est donc pas étonnant de les trouver en abondance sur tous les titres. Une autre arme est la voix de John WEST, qui succéda à D.C.COOPER à partir de l’album FEAR dans un registre vocal similaire et qui participe beaucoup à la « couleur » ROYAL HUNT. Les chœurs sont utilisés abondamment, en refrains, bien sûr, mais peuvent s’intercaler dans un couplet ou être utilisés comme pré refrains, tout ça histoire de donner encore plus de patate aux mélodies. Cela donne des ambiances très riches, puisque les guitares ne sont pas en reste, et sont souvent là pour mettre en valeur les claviers.
Au fil de ses derniers albums ( période John WEST) ROYAL HUNT a ostensiblement durci le ton, souhaitant manifestement se sortir d’une image de heavy trop sucré, mais dans le souci évident de ne pas se couper de la fan base. Ce grand écart ne leur réussit pas trop mal et ce PAPER BLOOD en est encore une fois la preuve.
Sur une intro façon orchestre philharmonique du plus bel effet, cela commence par un BREAK YOUR CHAINS fougueux, aux limites du speed, où toute la panoplie du chasseur royal est déployée pour vous coller un pain direct in your face-vous voilà prévenus-
NOT MY KIND est un de ces mid tempos dopés aux amphétamines qu’affectionne tant ROYAL HUNT et qui commence par une longue intro où comme souvent, clavier et guitares se donnent la réplique. Chœurs , refrains, la voix de John WEST- mais quelle p…de voix ! ultra efficace sur ce type de morceaux, une vraie voix de hard rockeur- tout contribue à ne pas vous laisser une minute de répit, étourdi que vous êtes par tant de puissance et de mélodie.
Et comme, bien sûr, vous en redemandez, voici que déboule NEVER GIVE UP, dans la même veine. Même recette, mêmes effets.
Un poil plus lent, SEVEN DAYS enfonce encore le clou, nous servant une mélodie totalement irrésistible à laquelle la voix de John plus charmeuse, insuffle son lot d’émotion.
KISS OF FAITH surprend par son démarrage « pop rock anglaise » sur lequel se tissent les sonorités estampillées ROYAL HUNT pour une montée en puissance frissonnante. Encore une fois, l’organe de John est une valeur ajoutée incontestable. Le père WEST est définitivement une des plus belles voix du circuit du métal mélodique.
Le nerveux PAPER BLOOD et la ballade SEASON’S CHANGE clôturent en beauté cet opus.
Une ombre au tableau, cependant…. La présence de trois instrumentaux, dont MEMORY LANE et SK 983 –seul TWICE AROUND THE WORLD tire son épingle du jeu- parfaitement dispensables et n’amenant rien d’intéressant à cette galette. Péchés d’orgueil de la part d’ANDERSEN qui pense sans doute que le seul éclat de ses claviers suffira à contenter le chaland. Pas vrai. Sans la voix de John et tout l’aspect théâtral des chœurs, cela ne fonctionne plus pareil. Si cet exercice était concevable – et effectif- sur un album solo d’ANDERSEN ( voir son dernier travail solo BLACK AND BLUE) rien ne le justifie ici, sauf une fonction « bouche-trou ».
Je préférais de loin l’option prise par ANDERSEN sur les précédents cds de ROYAL HUNT d’intercaler de petits intermèdes instrumentaux entre chaque morceau.
Bref, à l’exception de ces deux faux pas – qui auront à mon grand désespoir de fan une incidence sur ma note-, voilà le meilleur de ROYAL HUNT dans son jus. Largement de quoi satisfaire le fan. Quant à ceux, fans de heavy mélodique, qui ne connaissent pas ROYAL HUNT, il serait peut-être temps de vous y mettre ! PapaDuck