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Quinze ans. Depuis Lost Paradise en 1990, les Anglais ont parcouru du chemin, ont franchi des étapes musicales et personnelles, ont mûri tout simplement. Alors peut-être ont-ils considéré qu’il était temps de faire une introspection musicale, un arrêt sur image sur une carrière déjà bien remplie. Quoi de plus symbolique donc que ce nouvel opus, intitulé sobrement Paradise Lost.

On le sait, Paradise Lost a toujours été une formation exigeante. Exigeante mais pas immobile. J’en veux pour preuve par exemple Host, album teinté électro pop sorti en 1999, qui contraste avec les premières réalisations plus radicales, avec notamment un chant guttural. En 2002, Symbol Of Life nous montrait le côté heavy pur et dur du groupe, avec un album surpuissant, solide au possible, en somme jouissif pour tout métalleux.

Pour ne pas faire durer le suspens plus longtemps, ce Paradise Lost s’avère être le successeur direct de Symbol Of Life, mais avec quelques changements le distinguant nettement de celui-ci. En effet, n’oublions pas que Paradise Lost est un groupe de métal doom gothique (et qui a d’ailleurs contribué activement à son évolution), et si ses racines gothiques avaient été quelque peu mises à l’écart, on les retrouve sur cet album : la superbe cover, les paroles sombres, l’accent mis sur la lourdeur des riffs (qui nous font penser parfois à du doom, comme par exemple sur Over The Madness) et sur les claviers, pianos plus intimistes, plus emplis de tristesse qu’auparavant.

Avec la chanson qui ouvre l'album, à savoir Don’t Belong, on a pleinement l’illustration de tout cela : après une intro piano, le titre s’ouvre sur un superbe riff de guitare, ample et riche, accompagnée du vocal superpuissant de Nick Holmes. Simplement imparable. Et le reste de l’album est tout aussi digne d’intérêt, avec dans certains cas, l’accent mis sur les ambiances et d’autres fois, sur l’efficacité des riffs. On trouve toujours nombre d’arrangements électroniques, notamment pour le vocal avec de nombreux filtres, mais cela n’entache pas l’aspect qualitatif, bien au contraire.

Alors au final, ce Paradise Lost évite l’écueil dans lequel était tombé son prédécesseur, à savoir cet aspect monolithique, cette homogénéité volontaire trop poussée. Avec ce nouvel opus, Paradise Lost nous montre tout son talent de composition, sa capacité à ne pas se répéter et nous signe logiquement un très bon album. Seule petite ombre au tableau, ce Paradise Lost est peut-être trop prévisible, pas assez novateur par rapport au passé si riche du groupe, mais quand c’est si bon, il est bien difficile de résister.

0 Comments 10 mars 2005
Whysy

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