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Le dernier Symphony X avait vu s’échauffer les esprits, d’un V aux couleurs fantastiques dignes des plus grands albums de power metal. On était passé vers des horizons plus sombres tout en gardant ce côté épique qui faisait de Symphony X LE groupe de Prog/Power par excellence. On nous l’annonçait depuis longtemps et il est enfin arrivé comme prévu plus noir et agressif encore que le précédent. Paradise Lost, le titre parle de lui-même.  Et oui, c’est un métal au sang bouillant comme les fleuves de laves infernaux que vient nous proposer Symphony X. L’entrée se fait en grande pompe, une intro symphonique digne des grandes productions américaines agrémentées d’un faste classique qu’on sait coutumier aux américains. La machine de guerre est alors lancée. La guitare de Michael Romeo résonne d’un son grave, percutant, agressif. De manière étonnante il produit encore des riffs grandioses par leur originalité et pourtant toujours dans un ton Symphony Xien. Et oui, c’est comme ça que le groupe met à chaque fois une longueur d’avance à ses disciples. Cependant, on remarque certaines réutilisations. On trouvera un riff comparable entre Walls Of Babylon et Of Sins And Shadows. Vous l’aurez compris, les rythmiques, fortes d’une percutante complexité, viendront vous heurter de plein fouet. Ce véritable chef d’œuvre rythmique est appuyé par une batterie plus agressive que jamais, on croirait voir Portnoy quand il se met debout et qu’il tape comme un bœuf sur la batterie. Jason Rullo appose ainsi sa poigne de fer, relevant la hargne des compositions et tout cela dans une majesté bien Symphony X garantie par les chœurs et les orchestrations classicisantes. La basse n’est pas oubliée et viendra nous faire revivre des parties dignes de Divine Wings of Tragedy. On fera le rapprochement entre Domination et Sea Of Lies. Et là, on se dit, « Il est où Michael Pinella ? ». Discret, l’excellentissime pianiste s’illustre surtout sur les chansons les plus douces comme Paradise Lost ou encore The Sacrifice. Il participe avec brio au tissu voluptueux de ces chansons qui restent dans l’âme des ballades Symphony Xienne, pas de vraie rupture. On assistera aussi à quelques réminiscences néo classiques des premières heures (Cf. Damnation Game) sur Seven qui nous rappellera le goût de Romeo pour l’œuvre de Yngwie Malmsteen. Ceci dit il faut souligner la qualité de cette entrée, une nouvelle fois, tonitruante du guitariste.  Au niveau du chant, certains diront que je garde le meilleur pour la fin. Pas sûr, en tout cas c’est très bon. Le chant de Russel Allen mêle les passages très clairs qui ont fait la gloire d’un V à un chant très agressif abordé avec The Odyssey mais qui acquiert, ici, une réelle expression. Il semble plus naturel, plus maitrisé. De cette manière on obtient un panel vocal tout bonnement hallucinant. Russel effleurera même par moments le growl. Toutes les chansons sont des hymnes, et ce, grâce aux refrains très power concoctés par le quintet. Ils verseront même dans le kitsch avec le refrain de SevenIt’s fire and ice, make the sacrifice. Je vous avoue que quand j’ai entendu ça j’ai bien rigolé. Mais vous en faites pas, il y en a d’autres de marrants. Le fin du fin restera le magnifique refrain de Eve Of Seduction qui vous échappera peut-être lors d’une écoute au walkman dans la rue.  Ce Paradise Lost révèle un Symphony X en pleine forme, dépassant peut-être son prédécesseur à mes yeux car cet album marque la maitrise d’une grammaire agressive à ses balbutiements avec The Odyssey, où les compositions étaient en décalage avec les contes homériques baignés de mélodies enchanteresses. Ce qu’on peut lui reprocher, c’est peut-être de ne pas nous livrer une grosse pièce aussi ambitieuse que The Odyssey. On reste raisonnable avec une sorte de belle tragédie à la Symphony X de 9 minutes avec Revelation. On peut également reprocher des formulations par fois trop proches des précédentes compos. Et oui, quand on a un groupe talentueux on se permet d’être exigeant. Ceci dit Symphony X nous livre encore un grand album, chargé d’hymnes percutants et de lignes de chants interprétées avec un talent peu commun.   Dreamer

0 Comments 25 mai 2007
Whysy

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