Vous recherchez quelque chose ?

Je me suis posé la question de savoir s’il y avait des parallèles entre Parasites And Worms et l’Euro de football en Suisse et en Autriche. Quel rapport me direz-vous ? Tout simplement que Pure Inc. est un groupe suisse. Clin d’œil volontaire ou non, je ne vous cache pas qu’avec la très bonne surprise réservée avec A New Day’s Dawn, le précédent opus qui datait de 2006, j’attendais les helvètes au tournant. En espérant un résultat plus convaincant que la triste et prématurée élimination de la Nati.

Se distinguer aujourd’hui dans un style, le hard rock, qui a connu ses heures de gloires voilà une trentaine d’années, et qui entretient la légende par le biais de quelques noms prestigieux comme Motorhead par exemple, n’est évidemment pas une chose facile. Les suisses ont réussi ce pari avec leurs albums précédents, mélange explosif d’ingrédients à succès : influences old school du hard US, sonorités plus modernes, tout ça agrémenté d’un chanteur de très grande classe, fils spirituel d’un Bon Scott ou d’un Lemmy Kilmister.

Et là où les suisses impressionnent avec Parasites And Worms, c’est qu’ils ne se sont pas contentés d’une copie carbone de l’excellent A New Day’s Dawn (on aurait quand même crié au génie si ça avait été le cas) mais ont cherché à faire évoluer leur musique de manière naturelle. Pour résumer cela en quelques mots : moins de folie, plus de solidité, et autant de talent. Sur cet album, les helvètes semblent avoir grandi musicalement parlant, en faisant évoluer un hard rock « classique » en un hard / métal plus consistant, plus costaud, en témoignent les lignes guitares qui se sont considérablement alourdies. Moins léger mais plus solide, Parasites And Worms explore des pistes nouvelles, un peu plus sombres qu’auparavant.  

Mais comme je l’ai laissé entendre, cette évolution ne choque pas, elle apparaît presque logique. Cette transition est en fait accompagnée par une constante, qui est celle du chant. Je crois que l’on ne vantera jamais assez Gianni Pontillo et sa voix fabuleuse, ciselée à la perfection pour ce style, toujours très juste, alternant les passages mid tempo et les tempos plus soutenus avec cette couleur, ce timbre saisissant. Cet homme a une identité vocale exceptionnelle, que je placerais au même niveau que Tom Englund pour le côté torturé et Lemmy Kilmister pour l’énergie déployée.

Non contents de s’être imposés comme l’un des groupes les plus prometteurs d’une scène hard rock très exigeante, les suisses s’offrent sur Parasites And Worms le luxe de faire évoluer leur musique sans perdre en qualité. Le hard racé de A New Day’s Dawn se transforme ici en un hard / métal plus dur, plus adulte, un peu plus linéaire et moins fou qu’auparavant, mais toujours emmené par un Gianni Pontillo époustouflant derrière le micro. Cette évolution naturelle ne doit cependant pas masquer l’énorme qualité de ce disque, d’une efficacité et d’une maturité étonnantes, preuve implacable du talent et de la classe naturelle de Pure Inc.. A écouter sans aucune modération !!

0 Comments 10 juillet 2008
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus