Mainly Neurotic Energy Modifying Instant Creation : Mnemic ! Voilà un nom original pour un groupe qui ne l’est pas moins. Je vous avais déjà parlé de Mnemic lors de la sortie du second album « The Audio Injected Soul » qui fût une bonne surprise. Ces quelques années ne furent pas des plus calmes pour nos danois car les problèmes de line up furent très nombreux avec le départ de l’excellent vocaliste de formation. S’en suivit une longue chasse au talent pour finalement voir arriver au micro un jeune français, Guillaume Bideau, tout droit échoué des thrasheux Scarve. Ce changement majeur va – t – il influencer la musique du combo ? Une évolution est – elle en vue ? Connaissant la très forte identité musicale du combo on est en droit de tout attendre.

Mnemic est le digne représentant de la nouvelle vague extrême danoise aux côtés de The Arcane Order ou Raunchy, groupes qui véhiculent un son à la croisée du death, du thrash aux sonorités futuristes et industrielles. Chacun dans une optique différente mais tous liés par une même passion. Le groupe n’a pas froid aux yeux et ce nouvel album sombrement intitulé « Passenger » pourrait en surprendre plus d’un car tout en gardant sa ligne directrice et son esprit intact il tente d’insuffler à sa musique de nouvelles sensations.

« Passenger » est un album violent bien qu’il tire de plus en plus vers le mélodique en intégrant de nombreuses voix claires aussi planantes qu’agréables tout en aérant ses structures pour leur donner davantage de relief. Mnemic repose sur une technique exemplaire et construit ses chansons de manière peu intuitive en suivant certains schémas propres au « math métal » : riffs syncopés, mélodies implicites, sets polyrythmiques à la manière d’un Meshuggah simplifié et plus accessible. De ce fait, l’album n’est pas des plus immédiats et certaines chansons nécessiteront de nombreuses écoutes avant de dévoiler leurs richesses. Il subsiste tout de même quelques brûlots catchy à l’image des excellentes « Meaningless » et « Stuck Here » écrites pour le live ! D’autres chansons plus complexes comme « In The Nothingness Black » ou « In Control » multiplient les moments de bravoure et savent rester cohérentes grâce à d’audacieuses constructions. Ce qui différencie Mnemic des autres groupes c’est l’ambiance inédite qui se dégage : des nombreux samples futuristes et modernes tissent en fond sonore un voile structuré et même si certains effets semblent superflus, la musique sonne juste et originale. Elles sonnent également très métal grâce à l’excellente production, froide et moderne à l’image de la musique.

Par contre la prestance vocale fera débat, et même si notre Guillaume national s’en tire avec les honneurs, il ne parvient pas à combler le vide laissé par son prédécesseur. Pourtant il a totalement assimilé la vision du groupe et ses lignes vocales fleurent bon le Mnemic pur jus. Les couplets sont criés avec conviction et les nombreuses excursions en voix claires se font avec une grande aisance et une bonne technique, « In Control » en est le meilleur exemple. Ce renouveau vocal dynamise la formation mais par leur puissance moindre, la conforte dans une voix plus mélodieuse et moins portée sur la rythmique pure, d’où une multiplication de samples et de riffs mélodiques.

Au final le nouveau Mnemic n’est ni pire ni meilleur, juste différent. Le groupe perdure dans la voie d’un métal moderne et déstabilisant tout en l’enrichissant d’influences plus mélodiques. Il s’agit sûrement du disque le plus accessible et de ce fait un bon tremplin pour découvrir un style méconnu mais pas moins intéressant !

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