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Vous le savez bien, les vieux proverbes possèdent tous, quelque part, un fond de vérité... Et il en existe un, unanimement reconnu au sein de la communauté Heavylaw, qui dit : « Le Bonobo a toujours raison ! ». Hé, j’en vois qui se marrent dans le fond ; vous ne me croyez pas ? Très bien... Je m’en vais donc vous conter une petite histoire...

En ce début d’année, au gré de mes pérégrinations sur la toile, j’eus la chance de tomber sur les démos d’un jeune groupe italien répondant au patronyme pour le moins énigmatique de Pathosray. Ces démos, datées de 2002 et 2006, m’avaient alors fait forte impression. Ni une, ni deux, je m’empressai donc de faire partager ma découverte à  l’ensemble du site (cf. news ici). Dans un élan divinatoire soudain mêlé d’une crise de shamanisme aiguë, je perçus dans ce groupe un talent certain et lui prédis un avenir radieux. Malheureusement, mon engouement de l’époque n’ayant guère remué les foules, je me sentis un peu comme un prêcheur touché par la grâce, mais abandonné au beau milieu du désert ! Cependant, je persévérai, ayant l’intime conviction que ce groupe irait loin... Et cette persévérance finit par payer, car en cette fin d’année 2007, j’appris non sans joie que les italiens, désormais sous la houlette d’Intromental Management, avaient signé chez Sensory Records et que leur premier album éponyme devait sortir sous peu. Ô Joie !
La morale de cette petite histoire est, vous l’aurez compris, que « Le Bonobo a toujours raison ! ». :p

Mais trêve d’autosatisfaction (malgré tout le bonheur que cela procure...) et passons au plus important : la musique. Alors, que vous dire de cet opus si ce n’est qu’il est excellent ! Tous les ingrédients nécessaires à un bon album sont effectivement présents. D’une part, la production signée Tommy Hansen s’avère irréprochable : elle offre un mix et un mastering excellents où chaque instrument est parfaitement audible, notamment la basse qui, pour une fois, n’est pas oubliée (fait suffisamment rare pour être souligné). D’autre part, la virtuosité de chaque musicien est évidente et le chanteur nous montre une performance remarquable... Bref, c’est du tout bon !!!

Pathosray évolue très clairement dans le registre du Metal Prog’, aucun doute là dessus... Les morceaux s’étendent en longueur, proposant une succession de plans musicaux relativement complexes et assez distincts entre eux, que ce soit dans leur rythmique, leurs mélodies ou leurs ambiances. D’ailleurs, les multiples influences du groupe sautent aux yeux, ou plutôt aux oreilles ! En effet, cet opus offre, sur les pré-chorus et les refrains, un sens de la mélodie imparable propre à la scène italienne (on pense à du Vision Divine ou du Labyrinth). De même, chaque titre regorge de nombreux clins d’œil aux maîtres du genre que sont Dream Theater ou Fates Warning, dont le spectre plane en permanence sur les architectures alambiquées des compos, les divers changements de rythmes, les riffs syncopés, et les nombreux soli disséminés à tout va (Faded Crystals, Scent Of Snow, Sorrow Never Dies, ...).

Mention spéciale au chanteur qui alterne sans difficultés les parties très mélodieuses (parfois appuyées par des chœurs) et les parties plus sombres et agressives. Une telle « schizophrénie » n’est d’ailleurs pas sans rappeler les derniers travaux de Beyond Twilight et participe activement au charme et à la personnalité du groupe (Lines To Follow, The Sad Game, Strange Kind Of Energy, ...). Cette versatilité du chant confère au passage une dynamique en tout point complémentaire aux atmosphères développées sur l’album par les différents instrumentistes, révélant ainsi la parfaite symbiose existante entre les différents membres du groupe.

Si j’étais professeur, je dirais que l’élève Pathosray est particulièrement bien appliqué et fait preuve d’un don évident. Le groupe a effectivement réussi le tour de force de passer de deux démos fort prometteuses à un excellent premier album, les titres des démos étant repris ici dans des versions légèrement différentes et améliorées. Espérons simplement qu’à l’avenir, l’élève soit en mesure de dépasser ses maîtres ! Souhaitons qu’il affirme un peu plus sa personnalité et son originalité au sein d’unes scène Prog’ Metal particulièrement sélective, où il est extrêmement difficile de se démarquer. Car à l’évidence, Pathosray a du talent à revendre, mais également beaucoup de pression sur les épaules... Autant dire que le second album des italiens sera attendu avec impatience !!!

0 Comments 20 décembre 2007
Whysy

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