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Asrai…Bien que je ne sois pas un immense amateur de ces rejetons du rock gothique des années 80 passé à la sauce Metal contemporain, j’avoue que ce n’est pas sans une certaine nostalgie que je me penche aujourd’hui sur la nouvelle livraison du groupe. Je m’explique : à l’époque où je découvrais à peine que le Metal ne se limitait pas au Heavy-power-speed (qui sait, Duck, peut-être que ça t’arrivera aussi un jour ?), je tombais sur un morceau de ce groupe sur un sampler, intitulé « Pale light ». Et cette chanson, extraite de leur précédent opus, sorti en 2004, m’avait littéralement enchanté. Des rythmiques simples et puissantes, à l’esprit hard rock, une touche atmosphérique et gothique pour faire rêver, et la voix de Margriet, grave, forte et très émotionnelle. Enthousiasmé par cette découverte, je me ruais sur l’album, mais finalement je fus déçu. Les autres morceaux étaient loin de tenir aussi bien la route, et à l’évidence, les hollandais reposaient trop sur le charisme de leur chanteuse, et n’avaient pas assez soigné leurs compositions.


Troisième album, ce « Pearls in dirt » constitue une sorte de seconde naissance. Exit l’imagerie religieuse et mystique et les looks à tendances médiévales, entrons plein pot dans tous les clichés d’une imagerie gothique chargée qui devrait largement pouvoir séduire les adolescentes en manque de rébellion. Un peu sceptique, et espérant que le groupe n’ait pas vendu ce qui lui restait d’âme ou choisi d’aseptiser sa musique déjà très accessible par nature, je jetais donc l’oreille sur cette nouvelle livraison.

Et nous avons ici droit à une recette fort commune, mais fonctionnant plutôt bien. A l’évidence, le groupe a progressé : voici des compositions simples, parfois même assez répétitives (le single, très bien choisi, « Sour ground », qui ne quittera plus votre tête, ou encore « Your hands so cold »), avec des sonorités industrielles prononcées (« Delilah’s lie »), et un esprit gothique prégnant sur tout l’album. Alors, par moment, lorsque les ingrédients sont bien dosés, on se laisse porter par les atouts de cette musique évidente, accrocheuse et non dépourvue d’un certain charme, à d’autres, on fronce les sourcils face à des clichés faciles ou des mélodies tout simplement agaçantes au bout de deux écoutes (« Go », « Awaken » et son phrasé rap-néo insupportable).

En revanche, ce qui m’avait séduit chez le groupe autrefois n’a pas changé. Les mélodies sont bien pensées, assez variées pour que l’album, malgré sa simplicité, ne lasse pas trop. Les riffs de guitare restent simples et gras comme il se doit, et la voix de Margriet, à mille lieues des envolées sopranes des autres chanteuses du genre, est toujours d’une justesse, d’une classe délicieuses. Cette barbie gothique possède vraiment un talent étonnant, et porte littéralement la musique du groupe. C’est un vrai plaisir de l’entendre, et elle surpasse selon moi beaucoup de vocalistes du genre. Il vous suffira par exemple d’écouter la semi-ballade « Something I said », qui pourrait fort bien passer à la radio, pour vous en convaincre.


Après, il ne faut pas s’attendre avec Asrai à une musique qui saura vous transporter, vous émouvoir, ou même vous faire headbanguer outre mesure. Non, mieux vaut aborder ce « Pearls in dirt » comme une petite récréation, un petit plaisir gothique, un divertissement passager… Et là, cet album, parfaitement bien produit, bien exécuté et plutôt bien pensé saura vous révéler ses qualités. En somme, rien de renversant, mais très agréable lorsque consommé avec modération.


Gounouman

0 Comments 30 novembre 2007
Whysy

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