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J'avais prévu de commencer ma chronique de Plagues Of Babylon par un paragraphe nostalgique et plaintif de ce style :

Un nouvel album d'Iced Earth, ce n'est plus l'attente fébrile, la première écoute angoissée, le questionnement haletant : Jon va-t-il le refaire ? Parce que la réponse à cette question, on la connaît déjà : il ne le refera pas.

Mais il semble que je ne sois peut-être pas sur le bon chemin. J'ai eu récemment une longue conversation avec mon meilleur ami au sujet de cet album, qu'il me disait adorer. Il m'expliquait qu'il ne comprenait pas pourquoi je lui prenais la tête avec de la créativité et de l'originalité, c'est du Iced Earth, des riffs puissants, quelques bonnes mélodies, et Stu Block a nettement haussé le niveau, bref ça vaut un huit ou un neuf. En clair, Jon nous offre ce qu'on attend de lui, la première partie est particulièrement heavy et ça fait plaisir, si j'aime Iced Earth je dois aimer cet album.

C'est un peu dur mais il a raison le bougre, en fait la vraie question que je dois me poser c'est celle-là: est-ce que j'aime encore Iced Earth ? Parce que durant les cinq premiers morceaux de ce Plagues, eh ben je m'ennuie un peu. Effectivement c'est brutal, les riffs sont bien plus agressifs que dans un passé récent et il est vrai, Block est vraiment excellent. Toujours un peu dans un style Barlow, mais quand même, il envoie. Son cri sur The End ? est même des plus jouissifs. Il faut signaler d'ailleurs les propos plus qu'élogieux que Jon tient à son égard, on est à la limite de la déclaration d'amour. Je suis peut-être un gros naïf (et tant pis), mais putain, ça m'a ému. Et ça donne un indicateur très positif de la santé de ce groupe. Si vous en voulez une parfaite illustration sonore, écoutez l'Outro de l'album, où on entend Block déconner et les autre se bidonner.

Mais revenons à Babylone. Moi c'est à partir de The End ? que je me réveille carrément, avec ce superbe épique qui là, pour le coup, est une tuerie. Les riffs sont géniaux, les mélodies et les chœurs superbement travaillés, et on retrouve enfin de cette variété de sons et d'instruments qui manque tellement dans cette première partie dont la thématique est encore une fois liée à Seth. Un demi-album concept, en quelque sorte. Dès le morceau suivant, le ton change, on est plus dans l'épique mais dans la collection de chansons plus ou moins réussies, plutôt plus (la belle ballade If I Could See You, l’entraînant et épique Cthulhu, l'efficace Parasite et le refrain merveilleux de Spirit Of The Times) que moins (un Peacemaker qui tombe un peu à plat). Quand il n'est pas occupé à nous conter diverses malédictions, Jon a un schéma de composition récurrent mais qui, de manière assez impressionnante, continue encore à faire mouche. Intro calme, guitares en son clair, voix grave, puis le tempo s'accélère sur le couplet et/ou les guitares se font plus agressives, de même que le chant qui monte dans les aigus. Puis arrive le refrain, puissant, souvent appuyé par des chœurs, et où se développe le principal thème mélodique du morceau.

C'est l'exigence de qualité que l'on sent chez Jon et tous les membres d'Iced Earth qui permet à ce Plagues of Babylon, malgré ses défauts et son manque parfois criant d'originalité de tenir largement la route, et même de se révéler bien bon. Et je retrouve là mon cher ami, dont le coup de pied au cul symbolique m'a fait réaliser que je me fourvoyais. Il faut prendre Iced Earth pour ce qu'il est (un bon groupe de heavy) et non ce qu'il fut (l'alliance ultime d'un chanteur exceptionnel et d'un très grand guitariste). Et vu sous cet angle, on a sous les yeux (et dans les oreilles) un très bon album.

0 Comments 16 mars 2014
Whysy

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