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Psychanoïa est un groupe prog qui vient de chez nous. Afin de se faire connaître, ils ont décidé de sortir un démo de leur album à venir et de l'envoyer à qui voudra bien d'eux. Opération réussie puisqu'en plus de la chronique de cette dite démo, les membres du groupe ont bien voulu se plier au jeu de l'interview, s'armant de leur plus beau clavier pour répondre à nos questions...

Bon alors pour commencer, comme c’est votre première interview pour Heavylaw, pouvez-vous nous présenter le groupe ?

Ivan(chant et clavier) : Étant le petit nouveau, je laisse la souris à mes amis…

Thierry(batterie) : Sans trop rentrer dans les détails, le groupe existe depuis le début des années 2000. Nous avons déjà sorti deux disques : le premier est un album instrumental éponyme paru en 2003, le deuxième, sorti en 2008 et intitulé « Nemesis », a été enregistré à l’époque avec un autre chanteur qu’Ivan.

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D’où vient le nom du groupe ?

Thierry : C’est une contraction du terme paranoïa avec le préfixe « psy » relatif à l’esprit. Nous avons trouvé ce nom à l’époque du premier album qui était basé sur un concept. L’idée, c’est qu’un être humain puisse être angoissé par son environnement mais également par un inconscient qui le gouverne. Il a le sentiment que ses actes et ses réactions émotionnelles ne sont pas logiques et le trompent. Dans le cadre du concept, on incriminait un hypothétique pouvoir totalitaire qui avait la main mise sur l’esprit des gens, nettoyant au passage toute velléité de changement ou de remise en question par rapport à un ordre établi. En réalité, c’est surtout un moyen de rappeler que dans nos sociétés « démocratiques » actuelles, notre éducation (qu’elle soit sociale, religieuse, culturelle…) joue déjà ce rôle ce rôle insidieux, et qu’il importe à tout un chacun de rester vigilant afin de conserver au maximum son libre arbitre. Évidemment, il ne s’agit en aucun cas d’un terme médical rigoureux.


Ivan, tu es le dernier membre à avoir rejoint le groupe et tu as hérité du chant et des claviers. Cela n’a-t-il pas été difficile pour toi d’assumer de telles responsabilités dès ton intégration dans Psychanoïa ?

Non, ça n’a pas été très difficile car j’ai toujours fait partie de groupes comme chanteur-claviériste, j’ai toujours eu les 2 casquettes depuis pas mal d’années maintenant, donc j’y suis habitué. Ce qui est le plus dur, c’est de trouver des lignes de chant et des mélodies de clavier aussi intéressantes que le reste des compositions du groupe. C’est un vrai challenge pour moi, j’essaie de varier le plus possibles les sons et les façons de chanter.


Est-ce facile d’avoir un rôle de frontman tout en s’occupant des claviers ?

Non, j’avoue qu’il est difficile de tenir en haleine et communiquer beaucoup avec le public en restant derrière 2 claviers… Mais encore une fois, je n’ai jamais fait autrement… On tentera tout de même à l’avenir d’avoir quelques morceaux sans claviers pour que je libère un peu mon énergie…

Olivier(guitare) : C’est Ivan, le frontman ?



Qui a eu l’idée d’enregistrer cette démo 4 titres, quasiment un EP en fait, et d’en faire la promotion ?

Ivan : Oh, je crois que c’est une idée commune, une volonté pour nous de rapidement partager nos nouveaux morceaux.

Thierry : Cela provient également de notre méthode de travail qui consiste à enregistrer au fur et à mesure tout ce que nous écrivons. Cela permet de prendre du recul sur les morceaux et de les retravailler plus facilement. L’idée d’une démo avec les premières compositions les plus abouties s’est donc imposée naturellement.


Est-ce une façon de vous offrir une sorte de « seconde naissance » avec le nouveau chanteur ?

Olivier : Totalement. Après les divers changements de line-up, nous avons senti que l’arrivée d’Ivan redonnait du souffle à ce groupe qui se dotait désormais du 4ème membre « idéal ». Effectivement, on peut parler de « seconde naissance ».

Jean-Philippe(basse) : Le groupe s’est beaucoup cherché pendant plusieurs années, et cela se ressent très bien sur nos deux premiers albums. L’arrivée d’Ivan nous permet de faire évoluer le groupe dans le bon sens, car je pense qu’il correspond parfaitement à notre état musical aujourd’hui.



Qui s’occupe des textes ? Quels thèmes essayez-vous de développer ?

Ivan : je m’occupe des textes, il m’est vraiment plus simple de chanter des choses que j’ai composées et en général ressenties, mais rien n’est figé, si un de nous a un texte à me proposer, je suis ouvert bien sûr…

Olivier : C’est toujours délicat l’écriture de textes que l’on ne va pas chanter soit même mais c’est quand même un exercice qui me tente. Pour l’instant cette « répartition des tâches » fonctionne bien et nous restons concentrés sur la composition. Mais j’ai des tonnes de « bout de feuilles noircies » qui trainent et, un jour, je me mettrais dedans.


Quelle signification se cache derrière l’artwork de cette démo ?

Olivier : Il s’agit de la continuité du thème récurrent de ce projet et ce, depuis le premier album. Le premier album du groupe est un concept album pour lequel j’avais écrit une sorte de « synopsis ». J’avais dans l’idée, au départ, de joindre cette nouvelle au coffret CD mais ça ne s’est finalement pas fait comme ça. Pour résumer, l’histoire est une sorte de thèse sur les déviances d’un être humain, une vision, angoissante ou cynique des voies empruntées par des mentalités dont les capacités de jugement et de compassion sont totalement absentes. Le décorum de cette histoire emprunte également beaucoup à l’univers cyberpunk, une autre source d’inspiration pour Thierry et moi. D’où le design de cet artwork…



Dans cette démo, on retrouve du Dream Theater, du Genesis, un peu de Raintime, quelles sont vos influences principales ?

Ivan : pour ma part, je suis féru de rock 70’s, de Heavy ’80 et de metal progressif et symphonique des années 2000…. Un peu de jazz et un peu de musique classique aussi… Quelques influences en vrac : Marillion, Magma, The Doors, Yes, Deep Purple, Pink Floyd, Led Zeppelin, Kansas, Jethro Tull, Savatage, Judas Priest, Pain of Salvation, Fair to Midland, Symphony X, Dream Theater, OSI, Opeth…

Olivier : Rock... en général. Evidemment progressif  avec des groupes comme Genesis ou Marillion ou Dream Theater. Je suis de prêt les « petits nouveaux » également (Flower kings, Porcupine tree, O.S.I….). Beaucoup de musique classique et de B.O. de film également, j’adore l’écriture cinématographique. Et oui, Steve Vaï et U2, j’avoue…

Jean-Philippe : Pour ma part ce sera Pain of Salvation, Opeth, A Perfect Circle, Archive, Freak Kitchen et Porcupine Tree, pour ne citer qu’eux !

Thierry : Je crois que les autres ont déjà bien fait le tour de la question. J’ajouterais juste Camel et Rush pour le prog old school et un peu de world music comme… Johnny Clegg (!), même si on m’a formellement interdit de porter des pantalons bariolés !



Bien que fidèles au metal prog, votre son semble évoluer de disque en disque, pensez-vous encore chercher votre voie ou est-ce une volonté de ne pas camper sur vos positions ?

Olivier : En fait, l’étiquette « Progressif » est relativement utile dans notre cas. Par de format à respecter, ni de « convention de composition ». Donc, oui, ça évolue et je pense que ça continuera d’évoluer. La voie en elle-même est déjà bien tracée depuis le lancement du projet. Le son a naturellement évolué car, en plus des changements de line-up, nous avons également progressé tant au niveau instrument à titre personnel qu’au niveau orientation de composition et production.

Thierry : D’un autre côté, cette étiquette peut aussi avoir des inconvénients et décourager certains auditeurs avant même d’écouter nos morceaux. Nous revendiquons davantage une « philosophie » qu’un style progressif. Notre but est de faire voyager l’auditeur et de le surprendre en utilisant des ambiances variées. A ce titre, nous ne nous refusons aucun outil pour y parvenir. Certains passages peuvent paraître techniques mais ce n’est pas une fin en soi. Nous les utilisons désormais avec parcimonie pour enrichir les morceaux et leur donner plusieurs degrés de lecture. Un morceau comme « The Shadows In Me » prouve que l’on peut aussi faire du bon gros rock basique et efficace !


Si cette démo est très encourageante, pensez-vous qu’il reste des secteurs à améliorer ?

Ivan : Je pense, comme dernier venu dans le groupe, qu’il nous faut trouver notre son et faire beaucoup de concerts… Mais les répétitions et les nouvelles compositions sont très encourageantes et j’ai hâte de les jouer en live… J’ai hâte aussi que nous enregistrions le prochain album, pour justement travailler sur un son commun à tous.

Olivier : Le plus gros travail qu’il nous reste est le « son » du groupe en règle général. Je passe ma vie à faire des essais dans tous les sens pour les guitares. Nous essayons également beaucoup de choses différentes avec Thierry pour sa batterie.  Pour cet album, j’aimerais à la fois ce sont de « grosse prog américaine » mais en sortant quand même de certains clichés propre au métal (mur de guitare, kick limite électronique…). Le retour des claviers dans le groupe rouvre certaine directions que je souhaite exploiter plus que les « nappes de fond/solo » usuels du prog. O.S.I. possède un talent incroyable pour ça, ils ont beaucoup de « goût » et une approche de l’utilisation des claviers, de l’électronique et de la programmation qui me plait bien. Donc encore beaucoup de boulot devant nous… Pour terminer sur le sujet, j’avais produit les deux premiers albums mais je souhaiterais, pour celui-ci, me détacher de cette partie et confier ça à un producteur dont j’aime le boulot. Heu, Rick Rubin ou Bob Rock,  vous faites quoi l’année prochaine ? Déjà pris ? Bon, ok, on se contentera de Steven Wilson ou Dave Meegan…

Jean-Philippe : Les concerts nous manquent effectivement beaucoup. Au niveau musical, je pense qu’il nous reste encore un peu de travail à faire au niveau des arrangements  et, comme Olivier l’a dit, au niveau du son général.



A propos du troisième album à venir, les morceaux sont-ils déjà composés ?

Ivan : Quasiment, peut-être reste-t-il 1 ou 2 à composer, pas trop longs (ce qui est très difficile pour nous 4) mais l’essentiel est bel et bien là.

Olivier : Encore quelques morceaux à écrire, les faire tourner en concert et avoir un peu de « choix » avant de sortir ce 3ème album mais oui, l’essentiel des matériaux de base est là.

Jean-Philippe : Chaque membre du groupe est en permanence en train de composer de son côté de chercher des plans et de les assembler entre eux. Du coup, il y a toujours quelques bribes de morceaux d’avance qui ne demandent qu’à être digérés par nous quatre !


Olivier, Jean-Philippe & Thierry, d'après la biographie du groupe, vous êtes les trois membres originaux de la formation. Après 8 ans (au moins) d’existence, comment jugez-vous l’évolution au fil des années de Psychanoïa et comment voyez-vous son avenir ?

Olivier : Je ne peux plus les voir en peinture…  Blague à part, je pense que ce projet nous porte autant que nous portons ce projet. Ce « noyau dur » a permis de résister aux différents changements de line up sans perdre le fil ni la direction. L’arrivée d’Ivan augure de belles réalisations en perspective. Pour l’avenir proche, concerts, concerts et encore concerts. J’en peux plus d’être un « rat de studio » et j’ai besoin de scène. Je pense que les morceaux ont besoin d’être rodés sur scène avant l’enregistrement définitif. Pour un avenir à plus long terme, je me verrais bien multi millionnaire grâce à la vente de disque et aux tournées…

Jean-Philippe : Pas grand chose à ajouter. Psychanoïa a trop été un groupe de studio uniquement, en raison d’un passé un peu mouvementé. Je suis sûr que l’arrivée d’Ivan permettra d’évoluer dans le bon sens.



De quel groupe rêveriez-vous de faire la première partie ?

Ivan : Pain of Salvation, Porcupine Tree, Dream Theater, Devin Townsend…

Olivier : Quel groupe aimerions-nous avoir en première partie ? Metallica peut-être ?

Jean-Philippe : Porcupine Tree bien entendu !

Thierry : Pink Floyd, mais malheureusement…


Que pensez-vous du téléchargement illégal ?

Olivier : La technologie a pris le dessus avec l‘avènement d’Internet. Ouvrez le coffre-fort d’une banque en grand et laissez un panneau « ne prenez pas l’argent » devant et vous verrez le même résultat. Le problème actuellement n’est pas le téléchargement illégal en lui-même mais l’absence de moyens SIMPLES et ECONOMIQUES de téléchargement légal et/ou de vente de musique en ligne. Tout le monde se mange les dents à essayer de faire son système dans son coin, sans consultation et donc les dérives arrivent. J’avais vainement espéré que la méthode « Radiohead » de mise en vente d’un album en ligne en laissant le prix « libre » à l’acheteur aurait fait bougé les lignes mais non. Système indécrottable… Encore de belles années d’anarchie devant nous à ce niveau.

Thierry : Effectivement, on ne peut pas reprocher aux gens d’exploiter les énormes failles du système. Sans compter que les lois supposées le régir sont obsolètes avant même d’être votées. La technique de Radiohead ou d’autres est intéressante mais n’a de sens que pour des groupes déjà bien installés et dont les fans sont susceptibles de jouer le jeu. Il faudrait s’orienter vers un système proche des newsgroup. A savoir payer un abonnement pour télécharger une certaine quantité de données par mois, et ce quelle que soit leur nature. Seulement, ce téléchargement serait parfaitement légal, encadré et les bénéfices seraient reversés aux artistes, réalisateurs, producteurs… Mais évidemment, comme le soulignait Olivier, il faudrait plus qu’une immense concertation pour mettre en place de tels dispositifs et répartir équitablement les gains… Néanmoins, je pense que les gens seraient plus prêts à payer pour ce genre de service, de surcroît s’il est garant d’une certaine qualité, que pour des mp3 à l’unité proposés à des tarifs prohibitifs.


Avez-vous eu des coups de cœur musicaux récemment ? Des albums que vous écoutez pas mal en ce moment ?

Ivan : en ce moment, je me délecte de The Instersphere, Beyond the Bridge, Three, Alter Bridge, Kells, le dernier Xandria, le dernier Amberian Dawn et le dernier Rage !

Olivier : Le dernier O.S.I., Flying colors, la B.O. D’Into the Wild, les deux derniers albums de Pain of Salvation, pas mal de trip hop en ce moment. Sinon, la nouvelle vague Rock genre Ghinzu et Mogwaï. Sans oublier, « Marbles » de Marillion, « OK Computer » de Radiohead et « Passion » de Peter Gabriel sur la table de chevet…

Jean-Philippe : J’ai été récemment bluffé par Flying Colors. Sinon mon coup de cœur va aux deux derniers albums de Pain of Salvation qui sont remarquables. J’écoute également beaucoup l’album « You All Look The Same To Me » d’Archive en ce moment. « Heritage » d’Opeth m’a agréablement surpris.

Thierry : Au risque de manquer d’originalité, j’ai moi aussi été bluffé par les deux derniers albums de Pain Of Salvation. Je reste également un fan inconditionnel de « The Incident » de Porcupine Tree même s’il n’est déjà plus tout jeune. Dans les grands classiques, l’album « Rajaz » de Camel s’est rarement trop éloigné de mon lecteur…


Si vous deviez constituer un groupe constitué de personnages de Walt Disney et partir en tournée avec, qui choisirez-vous à vos postes respectifs ?

Ivan : j’aurais bien aimé être Droopy mais c’est Tex Avery, donc je dirais Pluto pour moi…

Olivier : Hadès dans le film Hercule, ce perso m’éclate.

Jean-Philippe : Pumbaa car il me fait bien marrer et je pense qu’il pourrait bien groover à la basse !

Thierry : Wall-E, ce petit robot m’a fait craquer… Je suis un sentimental !


Un génie vous apparaît et offre à chacun deux vœux, que demandez-vous ?

Ivan : Quitter mon boulot alimentaire pour vivre de la musique et faire un gros voyage à travers le monde…

Olivier : un manoir du XVème au fond d’un bois et une boite de choucroute. La faim dans le monde ? Non, je m’en fous…

Jean-Philippe : En premier vœu vivre de ma passion qu’est la musique et en second – très mégalo – être endorsé par une grande marque et avoir un modèle de basse à mon nom.

Thierry : Disposer de la plus grosse collection de BD du monde et avoir Trilok Gurtu comme prof de batterie au quotidien !


Un mot à rajouter, quelque chose à dire de plus ?

Ivan : Merci à Heavylaw.com de nous avoir si gentiment reçu et espérons que beaucoup de lecteurs et d’internautes apprécieront notre musique… A bientôt sur les routes !!!

Olivier : Egalement merci à Heavylaw pour cette interview. Bonne écoute et stay heavy !!

Jean-Philippe : Merci pour cette interview.

Thierry : Merci à vous et encore merci pour le poisson…

Merci d’avoir répondu à nos questions et bonne chance pour l’enregistrement de votre prochain album !

0 Comments 01 juin 2012
Whysy

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