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Evergrey est un sympathique groupe suédois qui existe déjà depuis 1997 et qui s’est surtout fait connaître par la puissance et l’originalité de son troisième opus, le très bon et conceptuel « In search of truth ». Un peu plus d’un an après la sortie de celui-ci, Evergrey débarque avec un nouvel album, qui paraît encore meilleur, car plus puissant et varié. Intrigué par cette valeur montante de la scène metal européenne, je me suis dit qu’il fallait voir de quoi il en retournait.


Déjà, Evergrey se démarque fortement de la scène suédoise, surtout réputée pour tous ses groupes de Death Metal mélodique (Soilwork, In flames, Arch enemy…pour plus de précisions, voyez TeRyX !) ou ses groupes de heavy puissants mais plus « traditionnels » dans l’esprit (Sabaton, Hammerfall ou Nocturnal rites, qui puisent droit leur inspiration dans le heavy puissant et viril des années 80).

En fait, le style du groupe est assez unique. Sous la houlette du chanteur Tom Englund (possédant une voix puissante et profondément originale, pas si éloignée d’un Jorn Lande, mais très atypique avant tout), Evergrey réussit le pari osé de casser les barrières entre heavy, progressif et gothique. Rien que cela me direz-vous ? Mais oui !

Du heavy, le groupe a su conserver les guitares catchy, les riffs puissants et mélodiques et les refrains accrocheurs, du gothique les mélodies, l’ambiance et l’imagerie et du progressif la complexité, la technique et le don pour pondre des compositions longues et variées. Enfin, nos cinq amis ont brillamment entremêlé le tout au sein de compositions sombres, techniques, variées mais toujours mélodiques. Vous trouverez d’ailleurs nos petits bonhommes gris souvent affiliés au mouvement progressif, la comparaison la plus pertinente à mon goût étant Symphony X, groupe dans lequel on retrouve un son de guitare assez proche, (sur cet opus, la chanson « Visions » s’en rapproche assez), et les mêmes ambiances profondément belles et obscures.

Je mentionnais la voix du leader. Le chant de celui-ci pourra en rebuter plus d’un ; sur certains morceaux, il semble vraiment désespéré, sa voix se lance comme un appel, et à l’instar d’un Russell Allen (Symphony X), il peut facilement varier entre agressivité et douceur, et ainsi faire passer des émotions tangibles, vibrantes. Le meilleur exemple étant pour moi « I’m sorry », où l’expression des sentiments est vraiment particulièrement poignante, entre l’introduction au piano, et la montée en puissance finale. Personnellement, j’adhère totalement !

Savant et puissant mélange entre heavy, gothique, orchestral et symphonique, ce « Recreation day » semble toujours dépeindre avec sincérité et profondeur la souffrance que peut ressentir l’âme humaine, l’album tournant particulièrement autour du thème du décès de proches et de l’ampleur de la peine que l’on peut ressentir dans ces moments.
J’aime justement beaucoup ce titre d’album, pouvant être interprété comme la récréation, moment d’innocence et de joie, aussi bien que comme la re-création, c'est-à-dire, après une épreuve, prendre sur soi et reconstruire…

Cet album se démarque de son prédécesseur en cassant les quelques limites que le groupe semblait s’être fixé. Plus heavy, (« The great deceiver »), plus émouvant et poignant (« I’m sorry », qui prend littéralement à la gorge), mais aussi plus varié (l’étonnante acoustique « Madness caught another victim »), plus progressif (début de « End of your days » évoquant très fort Dream theater période « Six degrees »), plus orchestral et symphonique (les chœurs de la très belle « Fragments », le très fort passage au chant féminin sur « Your darkest hour »). De plus, le groupe s'est ici offert les services d'une chorale, atout non négligeable ! Et la production est vraiment parfaite, chaque instrument s'entend distinctement.

L’ensemble reste assez catchy, et aucun morceau ne suscite l’ennui. Par moment, on pourrait même retrouver des influences plus extrêmes (le son de guitare d’introduction de « Recreation day » est très proche d’un Soilwork période « Figure number five », lourd et puissant !)

Certains refrains sont véritablement grandioses (« End of your days » et celui, inoubliable de « Recreation day ») et l’on sent que le groupe a vraiment la patate tout au long de l’album et maîtrise admirablement son propos. Sans aucun doute, Evergrey s’avère être un groupe progressif dans le sens le plus noble du terme, des musiciens au bagage technique impressionnant évoluant dans leur propre style en se renouvelant sans cesse.


En bref, voici un groupe comme il y en a peu, la bande d’Englund possédant une patte vraiment particulière pouvant ramener à sa musique de très nombreux fans de Metal qu’ils soient d’obédience heavy, prog ou gothique. Cet album me paraît être leur must, c’est pourquoi je le recommande pour découvrir la musique du groupe. En plus, le package est superbe !!

Autre élément d’importance : comme souvent dans le progressif, rentrer dans l’album peut paraître difficile, surtout avec ce côté sombre et ces nombreux breaks et changements, mais une fois que le monde d’Evergrey vous a ouvert ses portes… les trésors se révèlent !! Vraiment, à découvrir !


Gounouman

0 Comments 11 juillet 2006
Whysy

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