Anorexia Nervosa nous a laissé 3 années pour nous remettre de New Obscurantis Order, et si vous faite le calcul c'est donc en 2004 que nous arrive Redemption Process, nouvelle offrande de nos ténors du black symphonique français. Outre un artwork toujours aussi superbe et esthétique, l'album se révèle être lui aussi, et encore une fois, une tuerie sans nom !

Je me rappelle encore de la baffe prise à l'époque par l'album précédent, hé bien je vous assure de suite que cette fois ci, c'est pire ! Non pas plus violent, ou plus brutal, car la production rend l' ensemble plus digeste, mais plus oppressante, le son est beaucoup moins claire, mais ce procédé apporte un certain charme à l'album. Enfin, il ne faut pas se leurrer, cet album reste peu accessible aux plus sensibles. La véritable baffe vient des compositions... Elles sont au nombre de 7, pour près de 45min, autant vous dire qu’aucune ne descend au deçà des 5min30. Bonne ou mauvaise chose? Hé bien excellente chose ! Hé pourquoi?

Tout simplement parce que chacune d'elle est unique, travaillée jusqu' a la dernière note, travaillée jusqu' au dernier soupir. Des compositions hautes en couleur qui doivent toute leur originalité aux excellentes mélodies à la fois théâtrales et apocalyptique, elles font de la musique d' Anorexia Nervosa la parfaite symbiose entre black métal et symphonie dans laquelle les orchestrations sont parfaites, et provoquent moult sentiments chez l' auditeur: tristesse, haine, peur, angoisse... Ajoutez à cela les vocaux black furieux et écorché d' Hreidmarr et vous obtenez un mélange à la fois saisissant et détonant, violent et mélodique. Une prestation et une maîtrise vocale vraiment parfaite, peu de chanteurs blacks possèdent une voix aussi posée, qui sait se montrer calme, voire très en retrait, pour soudainement se déchaîner et filer le frisson.

Des compositions à la merci de la technique, impressionnante d'ailleurs. Le guitariste aligne des riffs blacks incisifs et puissants, la basse est omniprésente, le clavier se montre très présent et renforce une ambiance déjà pesante. Au niveau rythmique c'est excellent, le batteur est extrêmement doué, son jeu est technique, varié, il insuffle un souffle nouveau aux compositions qui prouvent être alambiquées, compliquées, torturées; les changements de rythme sont très nombreux, l'album est loin d' être monotone. D'ailleurs l'alternance entre passage en anglais, et français a été conservé, et autant dire utilisé avec brio. Les paroles françaises font preuve d'une grande recherche poétiques et stylistiques, le plus souvent chantées en vocaux claires (dépressifs et languissants), elles se montrent touchantes et implicites (Worship Manifesto). On note même des paroles en latin sur Antiferno. Ceci démontre d'une grande diversité et d'une recherche lyrique que bien des groupes ne possèdent pas.

Je crois d'ailleurs que cet album pourra plaire à un grand nombre de heavy-metalleux. Tout d'abord la production peut rendre cet album plus accessible, à condition de ne pas être trop allergique à l'extrême, ça reste du black métal. On dénote aussi de nombreuse influence heavy, notamment  sur Sister September, véritablement irrésistible à tout les points de vue! Les autres compositions ne sont pas en reste et chacune propose assez d'arguments pour tirer son épingle du jeu.

Cet album constitue donc la sortie majeur de 2004 dans le domaine du black symphonique français, d'une qualité supérieur à New Obscurantis Order, Anorexia Nervosa signe ici un véritable petit chef d'oeuvre.

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