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Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes’. Pardonnez-moi l’emprunt de ce slogan publicitaire à des maîtres chocolatiers, mais il sied à merveille au dernier album du groupe Hauteville. Car dans un monde métallique où la surenchère est de mise (toujours plus vite, toujours plus fort, ...), ce Relief Data Incomplete est une véritable gourmandise, une petite pépite de Rock mélodique raffiné et distingué. Ainsi, à l’instar du meilleur des chocolats haut de gamme, la musique des français se montre tour à tour force et finesse : force pour ce qui est de l’aspect ‘Rock’ des compos ; et finesse pour l’aspect ultra mélodique de l’ensemble.

Cette galette numérique est d’une qualité indéniable, tant au niveau des compos que de leur exécution ou de la production de l’album. Naviguant entre Rock Progressif et AOR, les influences d’Hauteville sont multiples, variées et particulièrement bien digérées. L’ensemble reste toujours parfaitement équilibré et subtil, et les français ont également pris soin d’apporter leur propre personnalité aux compos. On citera, notamment, l’utilisation de samples électros sur l’ensemble des titres et la présence d'un chant féminin captivant qui évite les poncifs des groupes à chanteuses. La voix de Lydie Gosselin est, en effet, particulièrement mélodique, envoûtante et charmeuse, mais elle conserve tout de même une certaine fibre Rock très présente et bien sentie, ce qui permet un éventail d’émotions très large, utilisé ici à bon escient.

De par leur structure, les titres de cet album sont très progressifs, mais ils ne tombent jamais dans la démonstration gratuite. Cela démontre, outre la virtuosité et la technique des musiciens (audible sur les nombreux breaks et soli fort bien inspirés), leur sens aiguisé de la composition. La structure de certaines compos (telles The Perfect Lens ou Relief Data Incomplete) n’est d’ailleurs pas sans rappeler IQ : après un début généralement calme, se succèdent plusieurs plans musicaux distincts alternant entre passages doux et envoûtants et passages plus dynamiques et accrocheurs où le morceau s’envole vers des sphères plus emphatiques et techniques.

Les influences d’Hauteville étant assez nombreuses, cet album saura trouver un échos très positif auprès des amateurs du lyrisme progressif de Mostly Autumn (Perfectabilism), de la créativité et la spontanéité de Rush (From Adam to Atom) ou de la Pop sophistiquée et mélodique de Saga (Like Anybody Hellse, Jaywalker ou encore l’instrumental There be Dragons).

D’un point de vue général, la mélodie des morceaux vous rentre immédiatement dans le crâne et ne vous lâche plus (ce qui est plutôt bon signe), le tout étant servi par un Rock très entraînant (mention spéciale à la basse très présente et qui rythme parfaitement les compos). Côté douceur, nous avons droit à une reprise de la canadienne Lisa Dalbello (Immaculate Eyes), ainsi qu’à une ballade (Reflection) où l’on se laisse bercer par ce chant mélodieux et ces ambiances agréables qui vous accompagnent au pays des songes.

Alors certes, le tout ne sonne pas très ‘Metal’, mais autant dire qu’avec d’aussi bons ingrédients, la recette de ce Relief Data Incomplete a de quoi faire saliver les amateurs de musique raffinée. Dépaysement garanti dans une sphère métallique parfois saturée et en manque d’inspiration. Un vrai bol d’air pur à qui sait s’ouvrir à d’autres horizons musicaux.

0 Comments 15 novembre 2006
Whysy

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