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A peine un an après son prédécesseur, Virgin Black nous offre le second volet de cette ambitieuse trilogie intitulée « Requiem ». Alors que « Mezzo forte » s’essayait à l’ultime fusion entre éléments Metal typiques du groupe et orchestre symphonique, ce nouvel album, « Requiem - Fortissimo » se veut une introspection noire et obscure, un voyage au sein de la face la plus sombre du combo. Que ceux qui s’étaient régalés des trois premiers albums s’attendent donc à un choc…


Car on nous l’annonce haut et fort : cet album sera le plus violent de Virgin Black, qui se lance ici dans un doom/death bien gras, avec toujours quelques éléments symphoniques en arrière plan, mais qui laisse surtout s’exprimer des rythmiques plombées, des guitares saturées au son sale, et le chant death de Rowan, imposant de profondeur et terrifiant pourvoyeur de ténèbres…

Personnellement, c’est avec une certaine impatience que j’attendais ce nouvel opus, car si les deux premiers albums de la formation m’avaient séduit, j’avais trouvé « Mezzo Forte » incroyablement creux et ennuyeux. De grosses orchestrations, mais aucune accroche, aucun riff mémorisable, le groupe s’enfonçait selon moi dans une lente torpeur et si beaucoup s’étaient extasiés devant ces belles ambiances, l’absence de profondeur et la monotonie de l’ensemble m’avaient, pour ma part, bien découragé. C’est pourquoi j’attendais que le groupe démontre son potentiel dans un registre plus extrême.

Hélas, trois fois hélas, cet album souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Une fois que le groupe australien a trouvé sa formule, il n’en démord plus et se laisse tomber dans le piège de la facilité… Une nouvelle fois, difficile de ne pas se laisser gagner par l’ennui à l’écoute de ces riffs pachydermiques, de ces rythmiques répétitives et de cette voix abyssale qui jamais ne varie… Mais même si ces points-là sont malheureusement irréfutables, j’ai largement préféré cet album à la première partie de la trilogie.

Car, honnêtement, n’est-il pas difficile de se retenir de sourire béatement à l’écoute de la profondeur de ce son ?! L’introduction directe et efficace de « Fragile Breath » est bluffante : vraiment, jamais le groupe n’a sonné ainsi ! Guitares sous accordées,  rythmiques très puissantes, utilisation judicieuse de riffs blacks (« Silent »), nappes symphoniques distantes créant un certain climat de mystère, typique du groupe… Et cette voix ! Bien sûr, une fois passé l’effet de surprise, le manque de variété devient vite pesant, mais à petite dose, n’est-ce pas un réel plaisir de voir jusqu’où Rowan, au timbre d’ordinaire si fragile, peut descendre dans les entrailles de la terre ?

Et malgré de trop nombreuses répétitions, et quelques maladresses indignes d’un groupe comme celui-ci, à certains moments, la magie prend : « Silent » voit par instants l’orchestre reprendre le devant et se mélanger habilement à la profondeur doom du morceau. Malgré certains passages hésitants et imparfaits, je considère globalement ce titre comme une réussite ; quand bien même la voix de la soprano ne se marie pas parfaitement avec l’ensemble, les chœurs et solos de guitares apportent un plus émotionnel indéniable. J’aime également beaucoup certains passages de « Darkness », la conclusion « Forever », le final au violon de « God in dust », et « Lacrimosa (Gather me) », titre court mais intense, où le chant death qui ouvre le morceau fait place à une mélodie simple mais touchante, où se croisent élégamment orchestre et section Metal…

Et chaque pièce contient son lot de bons moments. J’avoue apprécier ce visage doom/death de Virgin Black, je regrette simplement cette monotonie, et même si je ne suis pas un grand fan du chant clair de Rowan, j’avoue qu’il manque un peu ici… C’est vrai, sans lui, la musique du groupe n’est plus tout à fait elle-même !


En bref, voici un bon album, solide mais trop homogène où l’absence de prise de risque se fait cruellement sentir. De bons moments, c’est indéniable, mais Virgin Black n’est pas parfaitement à sa place dans cet univers extrême et ténébreux, d’où quelques maladresses et pas mal de longueurs. Par contre, en écouter un titre ou deux de temps en temps reste fort plaisant ! Ne reste plus à présent qu’à patienter jusqu’à la sortie du faux jumeau de cet album, « Requiem – Pianissimo », où le Metal disparaîtra pour laisser libre-cours à la grâce du classique, et dont la sortie est annoncée pour la fin de l’année. Wait and see…


Gounouman

0 Comments 08 février 2008
Whysy

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