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« S’élever au dessus des nuages »  Voici la devise du huitième album de la formation heavy mélodique At Vance baptisé d‘un titre aussi olympien que banal dans la sphère mélodique: Ride The Sky. On peut dire qu’Olaf Lenk n’a pas froid aux yeux. Mentor tout puissant et unique compositeur du groupe, le germain a voulu renouveler ses ambitions à l’approche d’un huitième album qui reprend, pour l’essentiel, les recettes des précédents. Des compositions néo classiques, des chœurs au refrain, des mélodies soignées et entraînantes et le retour de la reprise classique après un VII qui en était totalement privé. Après Chopin et Paganini c’est à Vivaldi (dont l’Hiver avait été réinterprétée sur leur premier album, No Escape de 1999) de connaître une relecture métallique d'un de ces célèbres mouvements.Les ingrédients sont assurément bien en place. End of days est ainsi une merveille comme je les affectionne, un titre tourbillonnant à la Meduza, Virtuocity ou Majestic (oui je sais toutes ces formations sont finies ou en arrêt prolongé, grandeurs et misères de la seconde division du speed mélodique)Le tempo haletant se maintient tout au long des couplets, des ponts et des refrains libérateurs. Ce titre à lui seul rappelle qu’At Vance est un grand du genre.  Le père Lenk connaît son affaire. Des riffs impeccables, classiques et directs ( Last in Line) s’enchaînent avec des passages celtiques ou plutôt folkisants sur Salvation Day et une qualité manifeste pour les mouvements de soli (bons voir très bons dans l’ensemble): le fan de la formation retrouvera avec bonheur, les qualités essentielles des guerriers teutons. La voix de Rik Altzi, si proche de Doogie White, est parfaite pour ce métal précieux à incursion grandiloquente néo classique, on ne peut faire la fine bouche, ces musiciens sont compétents et professionnels, la carrière constante de ce groupe atteste clairement d’un certain savoir faire.  Les ballades complètent la panoblie obligée d’un album d’At Vance. Au nombre de deux elles s’avèrent être bien mollassonnes, elles s’étirent sans apporter l’émotion nécessaire à la réussite de cet exercice et petit à petit, à l’aune de la grande balance du jugement, les points positifs et négatifs s’équilibrent…. La sentence fatidique et solennelle tombe telle la mandale de Bud Spencer sur le pisse vinaigre récalcitrant et Il faut, amis lecteurs, s’y résoudre sans hystérie incontrôlée…  At Vance a déjà fait beaucoup mieux avant. L’album est bon, sympathique même mais il ne peut éviter l’écueil du passablement moyen ou du moyennement passable. La reprise de Vivaldi n’apporte par la grandeur escomptée : qui a déjà écouté les versions de Patrick Rondat ne peut pas être surpris par cette exécution maîtrisée mais finalement dispensable d’un mouvement archi-connu du « Prêtre roux » (L'été des quatre saisons) .L’auditeur peut même reprocher la facilité d’un tel choix surtout que bien des morceaux semblent être composés en mode écriture automatique. Olaf Lenk applique rigoureusement ce qu’il a toujours fait mais la créativité, l’inspiration et le grain de folie nécessaires pour dépasser les strato-cumulus sont absents. Pas d’invités, de pièces épiques, de strucutres différentes qui auraient pu diversifier l’ensemble et on bascule dans le prévisible avec Power ou Farewell. (Les titres en eux même n’étant pas un appel débridé à l’originalité, je vous le concède, amis lecteurs)   Ride the Sky est donc un album parfois plaisant mais qui ne s’élève pas au dessus de de ses confrères. Ce huitième effort de facture très classique est dans la droite lignée de ses prédécesseurs, tout aussi efficace, tout aussi propre mais l’inspiration est en retrait. Quelques titres mélodiques bien sentis comme toujours et un tube néo classique à reprendre le pommeau de douche en main (End of days)sauvent ce huitième album du naufrage mais ils n’empêchent pas cet opus de tomber assez rapidement dans l’oubli. Dommage pour un tel groupe.

0 Comments 11 juillet 2010
Whysy

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