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S’il devait exister un prix pour récompenser la stagnation musicale, The Absence aurait toute ses chances de le remporter. Le groupe américain originaire de Floride persévère dans un death mélodique de facture classique (période 90’s) avec une telle nonchalance ! Il y a deux ans j’avais déjà souligné le manque d’innovation de son premier album : « From Your Grave ». Un disque aux accents scandinaves exagérés, une musique très bien composée, des musiciens bien en place mais un ensemble plombé par un manque de profondeur évident. Le groupe ne s’étant pas accordé le temps nécessaire à son introspection, c’est avec exactement la même formule que nous arrive « Riders Of The Plague ».

Seul changement majeur : la production. Elle se montre très puissante, claire et sait mettre en valeur les nombreuses guitares au jeu technique, et la vélocité de la batterie. « Riders Of The Plague » est, à l’image de son prédécesseur, un album de guitares. Elles virevoltent en de nombreux accords, les mélodies pleuvent et les rythmiques martèlent. Peter Joseph et Patrick Pintavalle connaissent leurs instruments et font preuve d’une maîtrise technique complète. De nombreux soli supersoniques sont présents, en nombre, pour le prouver. Toutefois une excellente maîtrise instrumentale ne fait pas forcément un bon album. « Riders Of The Plague » pourra intéresser les plus férus de 6-cordes et ceux qui ne jugent que par la technique. Malheureusement les gens ordinaires, qui attendent d’un album qu’il les divertisse, ne trouveront qu’un maigre réconfort ici.

« Riders Of The Plague » est un album trop scolaire. La composition fait preuve, une nouvelle fois, d’un grand manque de profondeur. Les chansons manquent de folie et se révèlent souvent prévisibles. Les riffs et mélodies manquent de mordant. Le groupe n’est pas parvenu à transcender son impressionnante base rythmique. Malgré une batterie inspirée, véloce et très technique (breaks nombreux, blast beats, double basse, montées/descentes, transition) les chansons ne décollent jamais, la faute à des guitares trop sages. Comme dit plus haut, les guitaristes restent cloîtrés dans leur technique et oublient souvent le feeling. The Absence possède un potentiel fort intéressant, mais les musiciens semblent effrayés à l’idée de lâcher les brides. On peut sentir ça et là d’excellentes choses : « Dead & Gone » ou « The Murder » . Malheureusement il reste encore beaucoup à faire dans le domaine de la composition car des chansons comme « Echoes » ou « Prosperity » sont d’un ennui ! Je crois que c’est le mot ! « Riders Of The Plague » est ennuyeux.

Pourtant l’ensemble est énergique, mais la pauvreté mélodique assombrit la totalité de l’album. De plus les refrains sont inexistants, et la performance vocale somme toute très classique. Imaginez un album de près de 55 minutes sans chansons phares, sans accroche d’aucune sorte, sans qu’une mélodie ne vous ait titillé l’oreille… C’est ce qu’offre « Riders Of The Plague »… Triste, mais vrai. Un groupe surestimé outre Atlantique, mais nous ne sommes pas dupe. The Absence arrive après la bataille et « Riders Of The Plague » possède un cruel goût de déjà entendu. Voilà un disque qui propose exactement la même mixture que son prédécesseur, il n’est ni meilleur ni pire, c’est une véritable copie carbone. A même album, même note ! La messe est dite.

...TeRyX...

0 Comments 20 octobre 2007
Whysy

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