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En l’espace d’un an, Before The Dawn a subi de grands changements et pas des moindres ! En effet, quatre petits mois après la sortie de « Deathstar Rising », le leader annonce un changement de line-up conséquent. Lars Eikind (Bassiste, chants clairs) ainsi que Atte Pallokangas (batterie) sont respectivement remplacés par Pyry Hanski (RoutaSielu, Black Sun Aeon) et Joonas Kauppinen. Cette évolution qui pourrait paraître anodine ne se fait pas sans conséquence parce que, ceux qui suivent ce groupe depuis un certain nombre d’années, auront deviné que Lars n’était pas seulement qu’un musicien. Il apportait bien plus que des lignes de basses en chantant avec son timbre à la fois pincé et granuleux, il parvenait souvent à donner la teinte gothique à la structure musicale. Désormais privé d’une figure emblématique, le combo se voit amputé d’une dimension artistique sur laquelle reposait la particularité de Before The Dawn. Ainsi « Rise Of The Phoenix » prend tout son sens, et l’allégorie employée parle d’elle même : le renouveau de la formation est censé propulser les Finlandais à un niveau d’excellence sans passer par la case départ. Pour ce faire, Tuomas Saukkonen a donc dû repenser la direction musicale en nous promettant un album qualifié par ses soins de :  More epic - «Pitch-Black Universe» More faster - «Pitch-Black Universe» More heavier - «Fallen World» Évidemment, « Rise Of Phoenix » ne peut plus tirer le groupe dans les mêmes sphères musicales qu’auparavant. Le sacrifice de Lars a des répercussions évidentes quant à l’écoute de cet opus qui ne fait pas dans la demi-mesure. Le côté agressif et virulent a été beaucoup plus approfondi avec une attaque à la guitare plus acérée et une batterie qui se montre encore plus percutante. Les growls de Tuomas sont constamment entretenus et maintiennent l’album dans une frénésie débordante. De plus, l’accouplement de la célérité et des blast-beats conduisent l’auditeur dans un univers rempli d’acharnement, d’impétuosité et de rage (« Phoenix Rising »). Il est vrai que même si le travail des percussions reste assez linéaire et n’intègre que très peu de variations, le résultat par contre reste agréable et harmonieux. La composition reste toujours sous le contrôle des mélodies arborant des riffs transcendants (« Cross To Bear »). Cependant, on notera quand même des réminiscences gothiques sur l’intégration des passages plus calmes comme sur « Throne of Ice » où instinctivement on entendrait volontiers Lars intervenir...  Pour ce qui est des promesses tenues par notre frontman, on peut allégrement dire qu’il ne nous aura pas menti. L’album se caractérise par plusieurs facteurs qui enrichissent la musique délivrée donnant un sentiment de satisfaction grandissant. Les ambiances, bien qu’elles restent sur un registre assez extrême — vous l’aurez compris —, se colorent quelque peu d’un titre à l’autre pour ne pas ennuyer ou donner une impression de tourner en rond. Alors, bien sûr n’allons pas dire que cet opus est révolutionnaire, ce serait excessif ! Ceci dit, on reconnaitra une conception prolifique dans laquelle la maîtrise lyrique est bel et bien présente. « Rise Of The Phoenix » plaira par son côté habile et vertueux, aux apports fertiles et intarissables. L’élégance qui transparait tout le long de l’écoute nous convie à voyager au travers de différents univers que seule la musique peut aborder. L’invitation prend diverses formes : tantôt calme et larmoyante avec l’utilisation de la guitare sèche sur « Eclipse », « Throne Of Ice » ou encore « Closure », tantôt épique et impériale avec des renforcements au clavier sur les guitares. Notre groupe ne nous laisse pas spectateur et n’hésite pas à nous intégrer dans une circonvolution franche et directe, basée sur la naissance immédiate des sentiments. Du coup, chacun vit son expérience musicale en compagnie du groupe de manière plus ou moins éloquente suivant le rythme imposé et son ressenti. Ce qui est sûr c’est que chacun aura un avis sur ce qui nous est offert.  En parlant de contraintes, la musique des Finlandais reste dans une limite imposée par le registre du death mélodique néanmoins ce jalonnement s’estompe brièvement puisque le songwritting n’hésite pas à faire voler en éclat les standards en allant incorporer des ornements atypiques à la guitare sèche (« Eclipse », « Throne of Ice », « Closure ») et au piano (« Phoenix Rising ») avant d’embrayer sur une dimension effrénée. Ce contraste amplifie l’impact sur nos esprits qui, je pense, ne résisteront pas longtemps. Les hochements de tête se feront sentir rapidement sur les passages entraînants et suivront le rythme palpitant injecté dans la structure musicale. Bref, il faut se rendre à l'évidence « Rise Of the Phoenix » est remarquablement efficace, et l’exploit est d’autant plus prodigieux puisqu’il aura fallu seulement une année pour assister à la sortie de cet album. Les incursions instrumentales dénotent une dimension palpitante, les lignes de chants réchauffent l’ambiance alors que les airs musicaux s’efforcent de varier en ondulant sur plusieurs horizons. Ce petit ensemble qui parait en contradiction, ne fait que se compléter et rehausse le niveau global de l’album. Le magma musical monte en pression que ça soit de manière directe grâce à l’intervention des musiciens ou de manière indirecte par la déferlante des émotions suscitées laissant exploser une oeuvre réussie.  Pour ce qui est de la longueur, car on a souvent constaté chez Tuomas une certaine fainéantise sur le développement de ses créations. La limitation en terme de durée, ne dépassant jamais les cinquante minutes, ses sorties provoquent un sentiment de frustration et cette fois encore nous aurons le droit à un album bien trop court. Avec moins de quarante minutes, on ne pourra prétendre qu’à un flirt avec le plaisir. Je crois qu’on ne pourra rien y faire, les albums courts sont la marque de fabrique de Before The Dawn. Mais n’est-ce pas une machination volontaire qui permettrait de susciter un sentiment de manque et un moyen de fidéliser les auditeurs ? Je me dis que notre frontman est bien trop malin pour ne pas avoir songé à ce qui pourrait paraître comme étant un écueil. Nous savons tous que la tête pensante du combo est bien trop active dans le milieu du métal, c’est qu’il y a forcément une explication rationnelle. Mais pour revenir à notre sujet, je conclurais en disant que la longueur ne peut remplacer l’intensité des émotions. Même s’il est vrai que nous sommes tous attachés à la possibilité de jouir d’un plaisir sur la durée, il ne faut pas remettre en question la profondeur du sentiment engendré.

0 Comments 03 avril 2012
Whysy

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