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Adagio, ce nom nous renvoit instantanément à la musique classique, pas musique banale mais classique, Mozart, Ravel… Vous voyez maintenant et bien voici une part des influences d’Adagio qui nous délivre ici son premier album Sanctus Ignis. Le groupe est emmené par un guitariste FRANÇAIS Stephane Forté. Comment, vous ne le connaissiez pas encore ? Et bien une fois Sanctus Ignis écouté, je pense que ce nom restera gravé dans vos mémoires. Stephan Forté pour le coup n’a pas réuni des débutants, voyez plutôt par vous-mêmes ce qu’il en est : David Readman (Pink Cream 69) au chant, Dirk Bruinenberg (Elegy) à la batterie, et THE Richard Anderson (Majestic, Time requiem ...).

Je parlais tantôt d’influences classiques, en effet pour citer mon confrère Doryan Adagio pratique un « neo-prog metal classique avec des pointes symphoniques et speed » (je pense qu’ils n’ont pas réussi à en mettre plus). Il n’est donc pas étonnant qu’Adagio se retrouve dans la droite ligne de groupes comme Symphony X, et évidemment du père Yngwie Malmsteen.

Les compositions délivrées par Adagio bien que proche de Symphony X n’en sont pas qu’une pâle copie dénuée d’intérêt. Au contraire, elles frôlent paradoxalement le sublime et le génial. Sur de longs morceaux, Adagio s’est attaché à restituer une musique mariant technique et virtuosité en y associant mélodie, feeling et puissance… Rien de moins messieurs.
Nous n’en exigions pas moins de musiciens aussi chevronnés. La question étant encore de savoir si l’on peut considérer cet album comme un premier, car il est vrai que les musiciens sont bien loin du coup d’essai, la plupart étant déjà très familiarisé à l’univers des studios. Il en résulte une plus grande facilité dans le processus d’enregistrement, ce qui ne doit pas être étranger à la qualité de cet album.

Cependant, il s’agit de leur première coopération, et tous se sont mis en quête identitaire, celle d’Adagio, car cela n’est pas chose aisée. En effet, de nombreux éléments nous rappelleront qu’Adagio emprunte beaucoup d’éléments à leurs pères et ne parvient donc pas à un son totalement original.
J’en ai pour exemple le riffing heavy et saccadé de Second Sight qui ne sera pas sans nous rappeler la non moins sublime Of Sins And Shadows de Symphony X. Nul besoin de donner d’autres exemples, car la comparaison saute aux oreilles (permettez moi l’expression) tout au long de l’album.

Le chant pratiqué par David Readman ne présente aucune faute et il élève l’ensemble de son puissant organe. Par moments, il est soutenu par de légers chœurs qui confèrent puissance et grandeur aux morceaux.
Le clavier ne s’aventure pas outre mesure dans des sonorités trop artificielles et privilégie pour la plupart du temps des sons de pianos. Et ceci de belle manière, je vois de là courir ses doigts à une cadence effrénée. Certains breaks laisseront voix à ce dernier afin de mieux le mettre en avant car il est vrai que les rythmiques heavy de la guitare et le chant puissant de Readman ont tendance à le reléguer à sur un second plan.

Sanctus Ignis impose à l’auditeur une ambiance sombre et pesante où les mélodies viennent illuminer les ténèbres de leur vélocité et de leur brillant.
Les morceaux flirtant pour la plupart autour des 6 minutes, le groupe se réserve donc le temps de creuser efficacement l’aspect instrumental et technique, celui-ci étant poussé à son paroxysme lors de Seven Lands Of Sin, pièce maîtresse de l’album, le culminant en son centre du haut de ses 11minutes 39. Le tout est exécuté avec intelligence et majesté, quelques influences orientales chargent le morceau de mystère puissamment renforcé par des rythmiques solides et un chant modulé entre doux et puissant.
Order Of Enlil mettra aussi cette facette d’Adagio en lumière puisqu’il s’agit d’un morceau instrumental d’un peu plus de 4 minutes qui prélude au self title.

L’œuvre d’Adagio s’impose à nous fièrement, en nous exhibant ses plus beaux atours dans toutes leurs richesses. On retrouve une musique progressive et riche ce qui signifie que cet album aura une durée de vie importante, la lassitude vous gagnera difficilement si vous affectionnez les morceaux qui ne tombent pas d’emblée tout cru entre vos oreilles. Ici vous pourrez prendre plaisir à savourer à chaque écoute de nouveaux détails ayant réussi à fuir votre vigilance lors de vos précédentes écoutes. D’autre part, si vous êtes musiciens je pense que vous y trouverez votre compte au niveau technique, chacun des musiciens fait preuve d’une maîtrise peu commune qui fait acte de leur travail.

La fin de ce chef d’œuvre se profile et se présente à nous une reprise du mythique Led Zeppelin. Et c’est d’un jeu proprement Adagien qu’est interprété Immigrant Song. En effet, le morceau est exclusivement instrumental ; grandiose, là encore les gens avides de chant trouveront encore à rechigner tandis que les musiciens applaudiront des deux mains mais je pense que s’ils en avaient quatre ils ne manqueraient pas de s’en servir.

Ce premier album d’Adagio est donc une réussite complète si l’on exclut un manque d’originalité dû à une familiarité trop importante avec Symphony X. Cet album fera le bonheur des fans du genre, en revanche il se révèlera peu accessible aux allergiques des longues parties instrumentales et du progressif. Le prochain fera peut-être figure de messie.

Dreamer

0 Comments 24 août 2005
Whysy

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