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Second World est le troisième album des italiens de The Foreshadowing. Oeuvrant dans le domaine du Goth Metal aux sonorités doomesques, on trouve même le terme de Melancholia’N’Doom pour les décrire. Après des débuts plutôt prometteurs avec de bons albums et qui ont été plutôt bien accueillis par la critique, qu'en est il de leur nouvelle galette ? On a 55 minutes de musique à écouter tout au long de neuf compositions pour le découvrir.

Mais avant d’essayer de nous en mettre plein les oreilles, le premier contact primordial avec un album se fait au travers de sa pochette et surtout de son illustration. Ils ont donc commencé par mettre toutes les chance de leur coté en s’adjoignant les service de Travis Smith, qui est loin d’être un débutant si l’on jette un coup d’oeil à son travail. Anathema, Katatonia ou encore Devin Townsend font partie des groupes avec lesquels il a collaboré. Vient donc s’ajouter The Foreshadowing avec une illustration vraiment belle et qui va tout de suite vous mettre dans l’ambiance.

J’accorde toujours une grande importance à la piste d’ouverture d’un album, elle se doit de donner le ton et cet exercice raté ne pourrait mettre l’auditeur qu’en mauvaise disposition pour la suite. Havoc qui ouvre l’album est parfaitement calibré pour remplir ce rôle, une introduction instrumentale progressive pas trop longue, la guitare sur un riff saturé avec une batterie qui rentre en jeu en s’appuyant beaucoup sur la grosse caisse pour finalement arriver à un point de rupture où la chanson va finalement prendre son vrai départ. L’intro est maitrisée et correspond à ce que l’on est en droit d’attendre d’une entrée en matière. On est loin des délires masturbatoires de certains et ce n’est pas plus mal.

On enchainera alors les pistes pour arriver à Un défaut assez dérangeant de l’album est que certains morceaux laissent un arrière-gout de déjà entendu assez déroutant, je pense notamment à certains passages de Havoc ou encore à l’intro d’Aftermaths. L’ensemble ne brillera donc pas dans son originalité mais dans le fait de sa réalisation impeccable. Tout d’abord la production, pas de couac à l’horizon ou en tout cas rien que j’ai pu décéler après une dizaine d’écoute complète de l’oeuvre qui nous intéresse ici. La batterie se trouve toute en douceur le long des morceaux, accompagnante plutôt que couvrante. Les guitares sont un peu en retrait et ne font pas preuve d’une grande originalité non plus. Attention, elles font quand même bien leur boulot pour aider à construire l’atmosphère de l’album, il leur manque juste l’étincelle, le Grab the Monkey, qui ferait que l’on s’en rappelerait. Cela reste tout à fait correct, pour finalement se placer dans une petite moyenne supérieure de ce qui sort dernièrement.

Le sieur Marco Benevento assure la partie chant en posant sa voix grave et assuré sur l’ensemble. Le seul reproche que l’on pourrait lui faire, c’est que c’est un peu toujours le même ton, ce n’est bien sur pas tout le temps pareil, mais il ne s’en éloigne pas de beaucoup. Du coup à la place de mélancolie comme vendu, c’est plutôt de la monotonie qui s’installerait. Heureusement, couplée à la musique, on en finit par trouver la voix envoutante appuyée en cela par des choeurs plutôt bien posés et du coup cette appréciation un tantinet négative s’envole pour s’éloigner peu à peu à mesure des écoutes.

En ce qui concerne la thématique, je cite et traduis : “Le concept principal de l’album est le chaos et le désordre de la vie crée par l’homme.” Ca va donc causer du long dépérissement du monde qui le conduira à sa fin. Les noms des pistes, leurs thématiques et le peu de parole que j'ai pu traduire convergent toutes vers cette explication. Après on peut être un peu boudeur et se dire que ça manque de progression dans l’intensité des pistes au cours de l’album. Surtout qu’il y’a l’impression de monter d’un cran à chaque nouvelle chanson, du coup on s’attend à une sorte d’apothéose pour la piste finale pour finalement se rendre compte que le paroxysme dramatique a été atteint pendant Noli Timere, l’avant-dernière piste, c’est un poil désappointant mais c’est franchement un détail. De toute façon l’ambiance générale dégagée par l’album n’engage pas à la gaité et c’est bien ce qu’on lui demande.

Au final, Second World n'est pas un messie rédempteur mais un très bon album qui prouve encore une fois que nos amis transalpins en ont encore sous le coude pour nous sortir du bon son. Il ne marquera peut-être pas les esprits de manière permanente mais il se révèle être une écoute agréable pour ceux réceptifs au genre et ceux qui voudrait s’y mettre.

0 Comments 20 avril 2012
Whysy

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