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Lord est une formation australienne née sur les cendres d’une légende vivante du métal local, le groupe Dungeon qui s’est illustré par une poignée d’albums et des tournées prestigieuses en première partie de Megadeth, Nightwish, Doro, Angra ou encore Edguy.Forts d’une certaine expérience scénique et de  déjà deux albums A Personal Journey (2003) et Ascendance (2007), ce faux nouveau groupe de heavy mélodique entend bien s’imposer avec sa troisième sortie Set In Stone qui paraît cette année. Mais que peut  encore nous apporter un disque de pur heavy métal traditionnel en 2009 quand il n’émane pas d’une formation déjà installée, quand il ne peut se prévaloir d’aucun artifice  particulier, d’aucune étiquette en « core », ou « goth »  à la mode ni de fioritures au clavier ? Comment attirer l’attention quand le chant ne comprend aucune voix féminine ni d’interventions de goule death dans laquelle un Anglois aurait déféqué ? Tel est le dilemme pour notre sympathique formation à laquelle  il ne reste que la musique pure, les racines et  l’authenticité d’une démarche, certes connue et rabâchée, pour séduire.

Une première surprise différencie cependant le groupe. Cette singularité  provient d’une liste prestigieuse d’invités tous plus établis les uns que les autres. Des invitations pléthoriques et renommées ne sont pas un gage obligé de qualité mais là, les Australiens de Lord ont un carnet d’adresse aussi long que les promesses présidentielles non tenues : Craig Goldy (virtuose de chez Dio), le guitariste Glen Drover (ex Megadeth), Felipe Andreoli (bassiste d’Angra), Pete Lesperance (six cordes chez Harem Scarem) ou encore Olof Morck (guitare de Dragonland)… et la liste n’est pas exhaustive... Néanmoins trop d’invités tuent l’invité et si leur apport respectif serait fastidieux à décortiquer, on ne peut que reconnaître que les influences agrémentent l’opus d’une certaine qualité globalement perceptible. Mais que reste t’il des musiciens de Lord ?? Il en reste principalement deux choses :

Le premier atout de Set in Stone est son caractère éminemment percutant. Le dynamisme d’un tel disque devrait être une lapalissade dans le heavy métal mais vous connaissez autant que moi, amis lecteurs, les déceptions de titres molassons en milieu de parcours, les titres mid tempo fades et faciles, les morceaux de remplissage, là Lord tient le coup, il écartèle  les passoires sans sourciller :Redemption lance une tonitruante virée dans le heavy métal classique mais survitaminé d’un Judas Priest en mode painkillerien..et l’une des qualités essentielles c’est que ça envoit la sauce. Eternal Storm est ainsi décoiffante, le tempo est vif, les écoutes haletantes et on n’a plus le temps de s’ennuyer, un tempo frénétique pour du pur heavy métal (le seul qui se conçoit, diront certains).Ils en ont sous le pied mais ils bourrinnent pas en vain sans oublier la mélodie.
Les riffs imposent leur tranchant, leur rugosité, leur vélocité; ils épicent des titres qui courent, qui galopent mêmes mais qui ne s’affranchissent pas de constructions mélodiques typées mais réussies (la ballade  Forever en est aussi un parfait exemple de classicisime de très bonne facture). La voix claire, aïgue, limpide, parfaite pour le genre de LT emporte l’auditeur par sa conviction !!!Les soli très incisifs sont posés avec droiture et  les titres se déroulent sans aucune lassitude. Y’a pas à dire, nos kangourous ont du savoir faire.

Deuxième point  en faveur de nos valeureux guerriers : le professionnalisme. Lord réalise l’album exempt de tout défaut d’immaturité, les membres sont expérimentés et Set in Stone coule tout seul, d’un seul bloc, les morceaux sont homogènes et il n’y a pas vraiment de titres en retrait à l’exception d’un bonus track Hard Fm On A Night Like This,reprise de la diva pop australienne Kylie Minogue (pourquoi pas!!) extrait d’un EP de 2008 Hear No Evil seulement publié à 500 exemplaires. Sympa mais finalement anecdotique. Les compositions originales sont marquées du sceau d’un heavy classique estampillé sidérurgie anglaise qui n’a pas à rougir de ses similitudes avec HammerFall, (Set in Stone et son lâché de Oh oh oh où la voix de L.T rappelle aussi les intonations prises par un Joacim Cans), Seventh Avenue ou encore Saint Daemon). Y’a de quoi pétrifier les jeunes pop dans du bousin d'iguanes tant  la technique est au rendez vous.

Les Australiens présentent un album bien réussi et très honorable, les compositions sont  vivantes, énergiques et super efficaces. Une belle surprise qui aurait juste gagner à être davantage mis en avant dans l’océan de sorties métalliques de cette année. Lord mérite sa chance, à vous de lui donner.

0 Comments 24 novembre 2009
Whysy

Whysy

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