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Il y a un peu plus d'un an, je vous avais présenté les premiers élans d'un groupe français originaire d'Annecy. Les bougres se lancaient dans la cage aux fauves avec un EP bourré de mélodies et de violence. Et nous voilà un an après les faits et c'est enfin l'heure de la consécration, le moment de gloire est arrivé puisque l'album sort. Hé oui un full-length ! L'anxiété est à son comble, le premier album est toujours un gros moment riche en fierté, en définitive les musiciens sont satisfaits d'avoir pu arriver jusqu'à ce niveau de professionalisme et peu importe ce qu'on pensera de leur offrande car le plus dur est passé pour eux. On va enfin pouvoir distribuer leur musique et inonder les rayons du gibert, de la fnac ou autres virgin avec leur galette (si elle n'est pas mal rangée dans les rayons !).

Tout comme je l'avais déjà dit sur ma précédente chronique, ce Seven Years... ne fait pas exception et remonte dans un thrash mélodique toujours aussi emporté et rafraichissant. Vigueur et puissance s'allient indubitablement sur la galette, on retrouve des mélodies implacables et un entrain inarrétable tout au long des morceaux. Les guitares fusionnent dans des longs soli plutôt réussi (« Enjoy Cocaine ») et sont récupérées par les chants que je n'avais pas oublié. La voix de François est toujours aussi reconnaissable et ceci est d'autant plus vrai qu'elle est restée gravée dans ma mémoire. Chant crié, growl tout un assortiment de frénésie nous sera servi. En outre, que cela soit sur l'intro « Beyond The Mirrors », les diverses entrées en matières ou même l'outro « … Bad Luck », on ne pourra que reconnaître  le soin du détail apporté par les Français sur leurs chansons. En effet, la mise en scène des pistes est forcée par la présence de voix, de bruits ou tout simplement de touches de piano. « The Dead Names » et « Shotgun Symphony » rappelleront cette constante avec les apports de nappes de clavier en guise d'intermède.

Ceci dit, malgré cette conviction et cette candeur, un contraste subsiste au coeur de l'oeuvre et je me rappelle avoir souligné le coté un peu juvénile du groupe sur les titres proposés sur l'EP. Sur Seven Years..., on retrouve ce défaut car on nous ressert presque tous les morceaux précédemment mis en écoute avec seulement un très léger lifting. « Enjoy Cocaine » se voit rallongé par une intro pour le moins sniffée, néanmoins la production reste toujours aussi brouillon, empêchant par la même occasion de profiter des arguments de Broken Mirrors. Cet aspect un peu underground « fabriqué sous le manteau » baisse la qualité de cet opus d'un cran. Sur le fond, j'ai eu l'honnête impression que les titres qui ne figuraient pas sur Beyond The Mirror, autrement dit les nouveautés, semblent enrichies en musicalité et approfondis dans leur environnement. De plus, ces chansons là m'ont parues plus abouties de par la qualité intrinsèque des refrains et par leur caractère speed et déchainé. Des titres comme « Rage'N'Revenge » ou « For The Love Of War » cristallisent l'essence de la vigueur mélodique et proposent des riffs efficaces qui savent retenir l'attention, alors que le reste est bien plus linéaire voire dénué d'intérêt.

Ce qui est vraiment dommage c'est cette prod cheap qui gâche les instruments, « Releasing Earth » et son magnifique passage à la gratte aurait mérité beaucoup mieux ou du moins une toute autre orientation dans le mixage. Enfin, ce n'est que le début d'une carrière qui s'annonce et surement par la suite nous bénéficierons d'une qualité d'écoute plus alléchante et qui mettra le travail effectué en avant.
Au niveau de la structure musicale, j'ai personnellement un repproche à faire  sur les utilisations abusives de synthé (ou d'ordinateur). J'ai trouvé que leurs égoïstes présences venaient quelque peu dénaturer la musique thrash pratiquée et a un effet nocif sur les embardées instrumentales. Ces phases sont particulièrement décevantes parce qu'on a la sensation que le groupe se cache derrière les touches electroniques et cherchent plus à mettre en exergue l'environnement que leur prouesses. La batterie est toujours rattrapée et étouffée par cette satanée boite à musique. Je vais un peu fort dans mes propos mais ceci retranscrit ma frustration qui n'a fait qu'accroitre tout au long de la tracklist.

En définitive, Broken Mirrors continue dans son sillage en proposant un métal ultra mélodique et enfoncé dans un thrash arrondi par des floppées de claviers à outrance. Je pense que le groupe n'a encore  fini de murir mais pour l'instant il n'arrivera pas à convaincre la masse avec un album de seulement trente cinq minutes qui fait la nique au genre plus classique.


- ĦƉ -

0 Comments 26 juillet 2009
Whysy

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