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Voilà une pochette bien éloignée d’un album speed mélodique, pourtant le groupe vient bien d’Italie, la contrée speed mélodieuse. En effet, la pochette est assez étrange et personnellement elle n’aguiche pas mon œil. Ceci est le premier album de Dynamic Lights, groupe officiant dans le prog métal. Les italiens nous délivrent donc une galette de 55 minutes pour 8 morceaux, cependant deux font seulement deux minutes ce qui laisse aux autres au minimum 6 minutes pour s’exprimer et se révéler pleinement. Il en résulte donc un ensemble assez dense qui demandera, comme une œuvre d’art, de l’attention pour savoir l’apprécier.

Dynamic Lights se forme en 1997, à Pesaro et connaît de légers changements de line up mais trouve vite son équilibre. Les musiciens sont plutôt jeunes est ont commencé à découvrir leur passion vers l’âge de 14-16 ans. Ne vous emportez pas tout de suite, je n’ai pas fini. Certes, le prog n’est pas une entreprise évidente.
Mais, parmi eux, se trouve le clavier Giovanni Bedetti, sur lequel je vais m’attarder un peu plus car il est souvent placé au centre de la musique du groupe. Giovanni a commencé le piano à l’âge de cinq ans (et ça s’entend). Il possède une formation classique mais a su également se diversifier en jouant dans d’autres styles comme le hard rock. Voici quelques pianistes qu’il aime : Derek Sherinian, Jordan Rudess, Kevin Moore, Keith Emerson. Giovanni a donc des influences prog mais également plus jazz avec Keith Jarrett et Gonzalo Rubalcaba mais aussi classique avec Debussy, Beethoven, Lizst, Chopin.
Ce n’est pas le seul à avoir su diversifier ses influences, en effet tous les musiciens ont en commun de vouloir pratiquer une musique assez personnelle et partagent un désir constant d’innovation.

Sur ces belles présentations, qu’en est-il de cet album ? Et bien, ce qui accroche le plus au début ce sont les interventions de Giovanni qu’il saupoudre de quelques notes sur chacune des chansons qui ne laissent pas indifférent. Son jeu rappel de temps en temps du Derek Sherinian ou du Jordan Rudess. Cependant, si l’on prend en compte tout le groupe, leur musique sonne moins Dream Theater que Pain Of Salvation comme me le suggère l’ambiance Between Two Parallels.
On remarquera sa performance un peu de partout puisqu’il marque de son empreinte la musique du groupe mais il s’exprime pleinement sur Density, où pendant 2min16 il nous fait grâce de ses talents, et sur One Thousand Nothing sur laquelle figure un petit interlude qui vous laissera bouche bée.

Les compositions sont souvent intéressantes par leur musique (breaks originaux détectés !!) et leurs paroles. Une musique assez riche, cependant sans excès. Des paroles attrayantes comme la première In The Hands Of A Siren où est compté l’attirance d’un homme pour une sirène, le tout sur une trame mélancolique et sombre. Certains vers ne me laissent pas sans admiration « More than gold, your beauty is flashing my eyes”, “no tears can fall in the ocean”. Sur cette piste, la sirène est incarnée de manière convaincante par l’invitée, Jamina Jansson, permettant ainsi un petit jeu théâtral qui fait de l’effet en début d’album.
Cette dernière chanson est non sans quelques parentés avec Remembrances puisqu’elle aussi parle d’une relation amoureuse qui cette fois finit mal. Ambiances, mélancolie, tristesse, colère et parfois dépression s’imprègnent dans les instruments et le chant de Matteo Infante.
Pour mentionner une autre chanson, plutôt deux autres puisqu’elles sont liées, Connecting et The Big Show abordent l’influence sûrement trop importante que prend la TV et les médias sur notre comportement.
J’apporterais cependant quelques unes de mes impressions à la lecture des paroles de l’album. Celles-ci permettent de mieux cerner l’album, de mieux l’apprécier mais à certains moments arrivent de petites frustrations où je m’entends penser « Tiens je ne l’aurais pas chanté comme ça, là il perd en puissance ». De plus les refrains ne sont pas toujours irreprochables.
Pour en revenir au chant, on sent par moment que le chanteur a encore du boulot dans la prononciation anglaise mais rien de très dérangeant pour nous, Français.
Il est rare que l’on parle aussi peu de la guitare dans une chronique métal, mais ici, bien que talentueux, le guitariste s’efface et laisse place au clavier qui vient sublimer de son savoir-faire tous les morceaux de l’album.

Cet album est assez convaincant, il se réécoute avec plaisir mais je crois qu’il manque encore quelque chose pour faire de ce dernier un indispensable. Il s’agit de leur premier album, on a droit à de bonnes compos qui n’ont pas de gros défauts, ainsi qu’à une bonne production donc je pense que Shape mérite le 4.5/6.
Je mets seulement en garde les preux heavy métalleux qui se risqueraient en terres progressives, vous risquez de pas accrocher du tout, sachant qu’il faut, je dirais, au grand minimum 3 écoutes avant d’arriver à apprécier correctement cet album.
Sur ce, je retourne me l’écouter !!!


Dreamer

0 Comments 21 janvier 2006
Whysy

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