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A Grenoble, il n'y a pas que les stations de ski, il y a ce groupe, Shinray qui après 10 d'existence sort enfin son premier EP. Formé durant les années lycée de Benoit Serraillier, guitariste et seul membre rescapé, cette formation a subi de multiples changements de line-up, et ce même après la sortie du dit EP, possédant désormais une section rythmique toute neuve constituée de Stéphane Albanese à la basse et Matthieu Budin à la batterie.

Ainsi, ce n'est que la moitié du groupe actuel que l'on retrouve tout au long des 5 morceaux proposés ici, nous montrant un panel stylistique assez large et prouvant une fois de plus qu'il n'est pas bien compliqué d'avoir un son puissant et de bonne qualité, même pour une première sortie. Comprenez par là que le rendu sonore est impressionnant, rivalisant avec bon nombres de productions modernes, fait à souligner.

"Mais Shinray, ils font quoi ?", me direz-vous. Au vu de la pochette, magnifique au demeurant, représentant une rue en feu, forte en nuances de rouge, on pourrait s'attendre à quelque chose plus ou moins affilié extrême. Il n'en sera rien. Le style inhérent à Shinray n'est pas forcément évident à cerner, mais, en tout cas, laissez tomber death et black. En réalité, on retrouve dans la musique de Shinray un peu de tout. Du speed, du heavy, du prog, du hard-rock, des ballades, chacun de ces styles représentant plus ou moins un des morceaux du disque, le groupe ayant certainement voulu montrer toute l'étendue de leur arsenal.

Pour le speed, on ira voir du côté de l'opener, Earth Quake qui, comme son nom l'indique, secoue ! Un gros accord bien lourd en guise d'intro, quelques coups de cymbales, et c'est parti pour une sorte de heavy speed à la Maiden, avec une couleur très old school, en dépit d'un son on ne peut plus actuel. Sur ce morceau, fort réussi au demeurant, on peut déjà apercevoir un goût pour les changements d'atmosphère, un break planant guitare/piano faisant irruption après un solo endiablé pour repartir ensuite de plus belle et achever les hostilités sous fond de double pédale. Ce morceau nous fait aussi découvrir Benjamin Dupré, chanteur et claviériste, qui si il ne chante pas faux, aurait intérêt à forcer un peu plus sa voix, manquant un peu de hargne et d'accroche.

Si elle s'avère fort à propos pour la très belle power-ballade qu'est My Crying Heart, classique dans sa construction mais émouvante et très bien exécutée, elle pêche un peu sur le bariolé Rest In Peace ou I Don't Care, manquant un peu d'engagement, même si le fait qu'elle ne soit pas désagréable fait progressivement s'y habituer l'auditeur qui finira par y voir une des caractéristique de Shinray.

Ceci dit, c'est l'un des seuls points "négatifs" (et encore...) à signaler ici. Car, en 5 morceaux, Shinray montre que ses musiciens sont doués, inspirés et peuvent se permettre d'adopter plusieurs profils avec talent. En effet, on passe ici avec réussite de I Don't Care, plus léger et sautillant, malgré ses paroles "agressives", à The Butcher's Killing Machine, lent et lourd au possible, morceau le plus sombre de la galette qui voit le chant de Benjamin très bien coller à l'ambiance développée.

Alors, 5 morceaux, c'est peu, certes. Mais le talent est là, le son aussi, et vous pouvez écouter 3 morceaux "inédits" sur leur myspace qui montrent que le groupe en a dans les cartons et que l'on devrait bientôt les voir pointer leur nez, un album étant en préparation. En attendant, vous pouvez vous délecter de ce "Shinray" de qualité !

0 Comments 05 novembre 2010
Whysy

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