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Vu le look de cowboy californien de Cyril Lepizzera en page d'accueil de son site web, le grand fan de westerns que je suis s'attendait plutôt à une sorte de Western Metal à la Dezperadoz. Il n’en est rien car Cyril Lepizzera, qui manie la six-cordes et non le six-coups, n’a musicalement aucun point commun avec les vastes contrées ouest-américaines. Après avoir sorti dans un certain anonymat trois albums instrumentaux, notre homme s’adonne sous Cyril Lepizzera Arianrod, nouveau patronyme intriguant, à un style qui ne l’est pas moins : un Metal Gothique et Néo-Classique.

Nous voici en présence d’un disque très sombre mettant en scène, outre des guitares omniprésentes, un duo vocal voix féminine lyrique / voix masculine gémie d’outre-tombe. Un son bien pourri engendre, peut-être volontairement, une musique intimiste et fantomatique, à la frontière du réel et du spirituel. C’est donc en traversant des lieux brumeux et morbides que Cyril Lepizzera nous amène lentement vers un au-delà musical à peine discernable. Le chant masculin caverneux serait la faucheuse de la pochette, et la voix lyrique une dame blanche à l’apparence spectrale et brumeuse.

Chaque titre de Smile Has The Death est une succession de solos de guitares et de passages lents et atmosphériques voyant notre duo vocal se donner le change. Dommage que tout cela ne nous mène à rien, les solos de guitares brassent de l’air et les lignes vocales sont quasiment semblables du début à la fin. Les grognements darks sont peut-être les mieux réussis car techniquement crédibles. Les vocalises de la dame en blanc sont sans âme (un comble pour un spectre), il leur manque trop souvent cette enveloppe lyrique qui fait les grandes voix du genre. Enfin, certains passages sont cacophoniques pour cause de sérieux désaccord harmonique entre la guitare rythmique et la guitare lead.

Pourtant, je suis le genre d’auditeur à priori compatible avec ce genre de musique. Grand fan de Penumbra, adorateur du premier Anthemon, j’étais plutôt emballé qu’un autre groupe français tente de suivre les traces de ces illustres exemples. Sauf que Smile Has The Death n’est pas un bon album. Dans un genre également assez similaire au niveau des ambiances, préférez également "Soria Moria Slott" de Dismal Euphony. Enfin, ne vous laissez pas avoir par le dernier titre la grande sarabande in D minor, il cache (et gâche) le thème du même nom du compositeur baroque Georg Friedrich Haendel, ici joué à la guitare et dénué de tout intérêt tant l’intensité du titre original est perdue. On est très loin du grandiose auquel peut s’attendre tout adepte de néoclassique.
[right]Chris[/right]

0 Comments 17 février 2009
Whysy

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