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Kylesa c’est l’histoire du groupe qui monte... qui monte... Fort d’une réputation bien établie grâce à un dernier album Static Tensions très bien accueuilli par les critiques et le public, le groupe bénéficie d’une fan base de plus en plus importante grâce à ses nombreuses tournées. Kylesa signe alors chez Season of Mist à la fin de l’année dernière lui octroyant ainsi l’opportunité de percer sur le vieux continent. Le premier album des américains chez le label phocéen est une étape importante pour la suite de leur carrière : il s’agit de frapper fort et de transformer l’essai inscrit par Static Tensions l’année dernière.

Pas besoin d’y aller par quatre chemins, cet album est une pure merveille qui marquera 2010 de son empreinte. Le groupe réussit le tour de force ne pas se reposer sur ses lauriers et de proposer un album irréprochable tant au niveau de la composition que de l'exécution. Arriver à ce niveau de qualité après seulement 1 an et demi de gestation est du domaine de la perfection.

Pour les retardataires, Kylesa est un combo de Sludge Metal originaire de Géorgie (l’état des Etats-Unis pas le pays hein Cyric ;) ). Le Sludge est un genre hybride entre le Doom Metal et le Hardcore né à la Nouvelle Orléans.  Au programme donc, des tempos principalement lents et boueux ("sludgy" en anglais) mêlés à un chant hargneux mais jamais rédhibitoire.

C’est d’ailleurs une des grande qualités de Kylesa, et notamment sur cet album, le parfait équilibre entre des influences violentes comme Eye Hate God et des mélodies limpides et magnifiques. Le futur hit “Don’t Look Back” en est la preuve concrète avec son riff accrocheur, son chant qui vous trottera dans la tête pendant des jours et des jours et sa rythmique d’enfer.

Une des grosses particularités de Kylesa est la présence de deux batteries. Renforçant d’autant plus la cohésion rythmique du groupe, les batteurs emprisonnent l’auditeur pour ne jamais plus le lâcher. On est loin d’être asphyxié mais plutôt entraîné dans un tourbillon musical. Qu’elles soient à l’unisson (“To Forget“) ou à contre-temps (“Distance Closing In”, “Tired Climb”), les batteries sont une des bases musicales de Kylesa.

L’autre phénomène d’ambivalence c’est la passe d’arme que se livrent Laura Pleasants et Philip Cope au chant. Si ce dernier est le plus mis en avant aux yeux des compositions (“Tired Climb”) le groupe arrive toujours à tirer le meilleur du chant clair et hurlé de Mlle Pleasants (“To Forget”, “Spiral Shadow”).D’accord elle ne possède pas un coffre extraordinaire mais quel intérêt dans un album tel que Spiral Shadow ? Les tons écorchés et brutes de décoffrage des deux chanteurs renforcent la violence des compositions.

Et puis, quelle puissance dégagée par le groupe! Kylesa prouve encore une fois que s’il prend un virage Mainstream la violence propre au combo est toujours présente. Elle est peut être un peu plus cachée derrière un riff de guitare ou une ligne de basse mais on a toujours l’impression d’avoir cette boue si caractéristique du bayou collée aux bottes. Les Américains maîtrisent à la perfection les montées en puissance qui lancent des refrains destructeurs ou des solis simples mais d’une efficacité sans pareil (“To Forget” ou la magnifique chanson de clôture “Dust”).

Tous les instruments ont droit à leur quart d’heure de gloire. Même la basse, d’habitude en retrait, est ici magnifiée par une production léchée et précise qui rend justice aux compositions alambiquées et personnelles du groupe. Tout y passe pour le plaisir de l’auditeur: tappings, solis et riffs plus percutants les uns que les autres. Et quand les guitares et à la basse se répondent, on tutoie le sublime (“Cheating Sinergy”).

Bien sûr, pour apprécier cet album à sa juste valeur il faut aimer l’extrême au sens large. Mais l’album dépasse tellement le cadre d’étiquette ou de style que passer à côté serait une erreur quels que soient vos goûts. Je ne garantis pas que vous allez autant l’apprécier que moi mais je suis sûr qu’il possède le petit quelque chose pour vous accrocher quelques temps. Et ce n'est déjà pas si mal !

Static Tensions possédait des hits en puissance (“Unknown Awareness”) mais aussi des temps faibles en deuxième partie de lecture qui empêchaient l’album d’arriver aux sommets auxquels il pouvait prétendre. Kylesa a retenu la leçon et propose une cuvée sublime de bout en bout. Peut être un peu moins rendre dedans que son prédécesseur c’est assurément l’album de la maturité pour les Géorgiens qui arrivent à tirer la quintessence de ce que leur modèle musicale peut créer. Jusqu’où irons-ils?

0 Comments 25 octobre 2010
Whysy

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