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Il aura fallu plus de 3 ans pour Turisas et sa garde Varègue pour faire le voyage de retour, depuis Miklagard (Constantinople) vers la Finlande. Forcément, avec des Drakkars, et s’ils sont passés par la même route qu’à l’aller, il a bien fallu qu’ils portagent encore une fois. Évidemment, les Finlandais en ont profité pour tourner de manière intensive à travers l’Europe pendant ces 3 ans. Aussi plaisant que cela ait certainement été, il a bien fallu retourner en studio pour enregistrer une suite à ce The Varangian Way, qui avait confirmé l’ascension du groupe parmi les grands du Folk Metal Scandinave. Et comme mentionné dans l’interview que mon collègue Golder vous fait aujourd’hui gracieusement cadeau, Turisas n’as encore pas pris les choses à la légère. 11 mois en studio, c’est à peine moins que l’intervalle entre les albums de certains groupes du même genre…  Qu’on se le dise d’entrée de jeu, Matthias "Warlord" Nygård et son groupe n’ont pas pris tout ce temps pour réaliser un album qui serait inférieur ou une pâle copie de The Varangian Way. Si la recette n’as pas essentiellement changé, il est évident, de prime abord, que ce nouvel album s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur : c'est-à-dire un ouvrage de Folk-Battle Metal ou la place accordée aux arrangements symphoniques s’accentue, tout en gardant l’essentiel de ce qui fait l’attrait du groupe en live : Les ambiances tantôt épiques, tantôt festives, les refrains scandés facilement mémorisables, les solos et sections plus folkloriques. Ainsi, le titre éponyme et premier extrait révélé peut facilement être comparé à Holmguard and Beyond, et présager une trop grande ressemblance avec The Varangian Way. Toutefois, ce constat ne peut tenir la route lors de la découverte d’un album dont la structure et l’évolution est rapidement mémorisée tant (presque) chaque pièce possède une identité particulière. On découvrira donc, après une première pièce permettant d’apprécier l’explosivité et l’épique des orchestrations, une Take the Day rappelant l’iconique Battle Metal et une Venetoi! – Prasinoi! survoltée, ponctuée de blast beats et suivant une structure décousue faisant belle part à envoles symphoniques épiques, growls et aux premières apparitions de chants slaves. Et que dire de l’enivrante Hunting pirates, seule pièce où l’accordéon se voit accorder la priorité, et qui mérite sans doute le qualificatif de Pirate Metal et ce, sans rougir du fait qu’il ait déjà été plébiscité par un autre groupe.  Loin de n’être qu’hymnes guerriers après hymnes pirate, Stand up and Fight expose encore une fois tous les talents de compositions de Warlord, qui sait allier growls et chants scandés à des sections narratives plus profondes, où ses talents de vocaliste prennent tous leur sens. Même si le choix conceptuel est plus décousu que celui de The Varangian Way, cette dimension de la musique de Turisas bénéficie encore une fois d’un mariage naturel avec l’identité guerrière du groupe. Cet aspect narratif introduit donc une ambiance opératique, poussée jusqu’au bout sur The Bosphorus Freezes Over, où elle tempère l’ardeur guerrière habituelle. La pièce aurait ainsi pu être placée en milieu d’album et non à la toute fin, mais moins de moi l’idée de remettre en question les choix les choix de Warlord en ce qui concerne le fruit de son dur labeur.  Il faudra par contre mentionner qu’avec l’essor des arrangements symphoniques, aussi épiques et de qualité soient-ils, la place des influences folkloriques, du violon et de l’accordéon continue de s’amenuiser. De plus, je ne peux passer sous silence la présence de Fear the fear, manifestement la pièce la plus faible de l’album. Entre thèmes modernes et un break d’une véhémence exagérée, le niveau de la pièce est bien inférieur au reste de l’album, et c’est franchement dommage. Cet écart, même s’il causera ici la diminution de la note attribuée, sera rapidement oublié tant The End of an Empire souffle tout sur son passage. Après une ouverture certes encore très axée sur l’aspect narratif, elle progresse rapidement par une succession de passages symphoniques grandioses ponctués par des arpèges de Grand Piano, de growls et de chœurs slaves. L’ambiance épique se bâtit progressivement vers une fin à couper le souffle où les arrangements symphoniques se marient avec une succession de chœurs et de chants rappelant celui de l’armée rouge.  Stand up and Fight tient donc ses promesses dans la discographie tout de même encore assez courte du groupe, et le dosage entre le progrès et ce que le groupe fait de mieux est bien balancé. La première moitié des pièces est très dynamique et rafraîchissante, et la fin est absolument grandiose quoique précédée par un creux un peu plus faible. En bout de ligne, je crois que le choix de délaisser une ligne narrative stricte et chronologique comme sur l’album précédent fait ses preuves. Après tout, aurait-il été possible d’avoir cette Hunting Pirates pleine de bonne humeur (Harr!) si les Varègues étaient encore pris entre la Russie et Constantinople? Stand up and Fight pose aussi sérieusement candidature à l’album symphonique de l’année et vous fera lancer furieusement lancer les mains comme un chef d’orchestre, tout en possédant un très grand potentiel live. On peut donc parier qu’il sera supporté sur la route de manière aussi intensive que ses prédécesseurs. Saisissez votre chance, ça ne peut que valoir la peine !

0 Comments 18 février 2011
Whysy

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