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Souvent considéré comme trop punk pour les fans de rock et trop rock pour les fans de punk, Star Star mélange à ses influences glam une touche de blues et une grosse louche de punk, se faisant ainsi le précurseur de groupes comme Hardcore Superstar et Backyard Babies.

Les morceaux dépassent rarement les 3minutes 30, y compris la ballade My Little Cuisinette.

Les thèmes sleaze traditionnels sont présents tout au long de l'album, l'amour, la déchéance (Treasure or Trash, The Love Drag Years), le travestissement (The Love Drag Years)...

Ce qui marque le plus dans ces 10 pistes est l'énergie qui s'en dégage, énergie que ne renieraient pas les Ramones ou les New York Dolls (Fly Boy, la reprise du Nervous d'Alice Cooper) et pourtant la musique du groupe reste empreinte de mélodies imparables qui vous trottent dans la tête longtemps après que le silence soit retombé sur la platine audio (Cowboys in Space, Science-Fiction Boy, Groovy Guru Gangster Girl).

La voix gouailleuse de Johnny Holliday (oui, oui, Hollyday, avec un O comme Oscar, et non Halliday, notre, heu … gloire nationale...) se fait tantôt mutine tantôt câline et parfois carrément vindicative (My little Cuisinette, Cowboys in Space, Baby Shoulda Know, Treasure or Trash).

La basse de Weeds sous-tend l'ensemble avec une efficacité sans faille (Baby Shoulda Know, Groovy Guru Gangster Girl), Deon Molyneux, le cogneur de service, assurant avec lui, derrière les fûts, l'assise rythmique du combo. Enfin, une mention particulière pour le gratteux de la bande, le guitariste Jay Hening qui devait quitter le groupe pour faire parler la poudre aux côtés de Michael Monroe au sein de l'éphémère Demolition 23. Disparu dans des circonstances tragiques peu après, il était la force motrice derrière Star Star.

Star Star a su se créer un son unique, immédiatement reconnaissable, et faire de ce disque, leur second mais premier et unique avec Jay Hening à la guitare, une réussite majeure aux riffs imparables. Comment expliquer que ce groupe doué et inventif n'ait pas connu la gloire, malgré les critiques dithyrambiques des médias à l'époque ? Arrivé trop tard ? Manque de chance ? Mauvaise gestion ? Un grand nombre de facteurs l'expliquent certainement, et notamment la disparition de Jay Hening dont le groupe ne s'est jamais relevé. Il survit, moribond, après un troisième album anecdotique.

Un petit mot sur certaines de ces chansons. La ballade de service, My little Cuisinette, est un petit chef-d'oeuvre d'humour taquin sur laquelle le sieur Hollyday use avec verve de sa voix si particulière et Jay Hening nous gratifie d'un petit solo sympathique. Le titre, qui ferme l'album, sonne un peu étrangement à nos oreilles francophones car bien évidemment il ne s'agit pas ici d'un lieu, du diminutif de cuisine, mais bel et bien d'une personne (confusion avec cuisinière ?). Une chanson douce, comme un rajout après-coup, qui ne vous arrachera pas de larmes, mais dont la tendre gaieté amènera un fin sourire sur vos lèvres.

Tout est là avec Star Star, des morceaux dont la bonne humeur punk le dispute à l'humour joyeux d'une bande pratiquant l'auto-dérision, certains morceaux donnant presque envie de danser (Science-Fiction Boy).

Si Science-Fiction Boy est entraînant, que dire de Cowboys in Space ? Bluesy dès l'intro, la voix trainante du chanteur au diapason, on sent une montée progressive de la tension comme le rythme s’accélère insensiblement. Entendez-vous ce piano Jerry Lee Lewisesque ? En sourdine la plupart du temps, il refait surface pour mettre en exergue une mesure, souligner un riff, accompagner une envolée lyrique.

Groovy Guru Gangster Girl, ou la 4 G avant l'heure, 4 fois plus de mots en G, 4 fois plus de groove, 4 fois plus de plaisir ! Le texte se permet même de rajouter un G de plus ! Sur un refrain sautillant, un titre en allitérations bien trouvées, le monde de la nuit et des peep shows en toile de fond, un morceau détonnant qui donne la pêche. L'intro semble partir de façon brouillonne, mais trouve rapidement son équilibre, la basse ronronnant, et les chœurs accompagnant un chant narratif dynamique.

Un album, et un groupe, comme on aimerait en entendre plus souvent.

0 Comments 22 août 2014
Whysy

Whysy

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