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Le soleil s'obscurcira, la terre s'enfoncera dans la mer, les brillantes étoiles tomberont du ciel. La vapeur fermentera et s'élancera du feu flamboyant : la flamme attaquera le ciel lui-même. […] Surtur lancera ensuite du feu sur la terre et brûlera le monde.
Edda Poétique – Le voyage de Gylfe.


Le huitième album studio d’Amon Amarth est dans les bacs depuis pas longtemps et on entend déjà à droite et à gauche des fans qui exultent face à cette nouvel offrande et d’autres qui ne sont pas contents du tout. Surtur Rising semble diviser l’opinion car on lit souvent que « dans cette album il n’y a aucune prise de risque… que le groupe ne sait pas évoluer » ou au contraire que « Amon Amarth trace toujours son chemin de 'death melodic' et ne se soucie guère des modes passagères et reste fidèle à lui-même en publiant un album réussi ».

Évidement nous ne détenons pas la vérité suprême et il est mieux ainsi sinon vous imaginez bien l’ennui à avoir toujours raison ! Pour mettre cet album en perspective il est bon quand même de connaître la discographie du groupe car s’il est vrai que Surtur Rising peut paraître un cran en dessous de Twilight of the the thunder god ou de With Oden On Our Side il est vrai aussi que nous tenons néanmoins une très bonne galette.

La nouveauté qui saute aux yeux (pardon aux oreilles) est le choix de ne pas continuer dans l’album fourré d’invités. Si sur Twilight of the the thunder god on pouvait retrouver la présence d’un solo de guitare de Roope Latvala (Children of Bodom), les membres d’Apocalyptica, ou la voix de L-G Petrov chanteur d’Entombed, ici Amon Amarth joue tout seul. Le groupe se recentre sur lui-même et sur son savoir faire.

Certes les titres super efficaces et mélodiques comme seul Amon Amarth sait en faire il y en a quand même, rassurez-vous, mais on a le sentiment que le groupe appuie sur l’accélérateur sans trop varier à l’intérieur du même morceau. War of the Gods reprend le discours musical de Twilight of a thunder god, mélodies, vitesse exagérée, et la voix de Johan Hegg toujours aussi profonde et sublime. Le solo est mélodique à souhait et ce titre on le passe en boucle avec plaisir. Destroyer of the universe enfonce le clou annonçant la destruction du monde par le géant Surtur et son épée de flamme. For Victory Or death est encore un titre bien savoureux, direct et Amon Amarth 100%, un titre qu’on a passé en boucle 8 fois à la suite. Mais Amon Amarth va encore plus loin car en oubliant pas les albums plus anciens comme Once Sent from the Golden Hall ou Fate of Norns (un bon album quand même mais souvent descendu par la critique) il laisse de coté les mélodies à tout va en s’axant surtout sur le death metal et laissant ainsi l’aspect mélodique plus en arrière. Wrath of the Norsemen, Töck's Taunt: Loke's Treachery Part II, Live Without Regrets sont des titres très sombres, homogènes, et il faut plusieurs écoutes pour les apprivoiser. Amon Amarth s’est livré aussi à un petit jeu plutôt anecdotique mais sympathique : les titres Destroyer of the Universe et The Last Stand of Frej relatent le même événement, la destruction du monde (le Ragnarök) mais vu par deux acteurs différents. Destroyer of the Universe présente Surtur dans son œuvre de destruction et lui-même est la voix narrante du titre ; The Last Stand of Frej nous montre le point de vue du géant Frej qui en ce jour d’apocalypse, n’ayant pas son épée sur lui (ça c’est bête), se fait tuer par Surtur.

A Beast Am I est peut être le titre le plus rapide de l’album et même de la discographie d’Amon Amarth. Cette fois ci le point de vue change encore et l’auditeur plonge dans la peau du loup géant Fenrir qui a été enchainé par les dieux Ases à cause de sa dangerosité. Le jour J (toujours le Ragnarök) Fenrir brisera ses chaines, sera libre et pourra détruire à tout va. La chanson ne le dit pas mais on vous rappelle que ce jour là, Fenrir tuera Odin même.

L’album se termine avec le titre Doom over dead man qui renoue avec des titres plutôt atmosphériques et mélancoliques en fin de tracklist tels que Embrace of the Endless Ocean (Twilight of a thunder god) ou Under the northern star (With Oden on our side).

Vous l’aurez compris donc, Amon Amarth ne change pas d’un iota sa façon de faire (et pourquoi changer finalement si les fans y trouvent leur compte ?). Deux tendances se dégagent toutefois : d’un coté certains titres sont de plus en plus mélodiques et presque « easy-listening » (mais ce n’est pas une critique hein), et de l’autre certains morceaux sont moins directs, plutôt monolithiques et renouent avec une direction plus 'death metal' sans compromis des débuts.

L’album en notre possession est la version « Digipak edition » qui comporte un gros avantage et un petit inconvénient. L’avantage est le DVD bonus de quatre concerts d’Amon Amarth comprenant les concerts donnés à Bochum entre le 28 et le 31 décembre 2008. Le combo avait joué à l’époque en intégralité ses quatre premiers albums Once Sent From The Golden Hall, The Avenger, The Crusher et Versus The World. La version audio de ces concerts était déjà disponible dans les versions remasterisées des 4 premiers albums sorties en 2009.
L’inconvénient est le timing qui apparaît sur la pochette : A Beast Am I affiche 3minutes 38 secondes et Doom Over Dead Man 7.32. et cet affichage n’est pas respecté à l’écoute. A Beast Am I compte 5.14 et se termine avec l’intro acoustique de Doom Over Dead Man qui tombe à 5.55. Est-ce que ce défaut fera de la version digipack une pièce de collection ? Je l’espère bien.

Viking de tous bords, brandissez vos épées, soufflez dans vos cornes, buvez de l’hydromel et rangez-vous du coté de Surtur Rising car le Ragnarök est pour bientôt ! (Fin 2012 à ce que l’on dit)


wanderer

0 Comments 27 juin 2011
Whysy

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