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Une promenade forestière. Le calme apaisant d’un après-midi champêtre. Le délice de s’allonger dans l’herbe, de regarder en l’air, et de se vider l’esprit, en paix avec la nature et avec soi-même. Puis, soudain, semblant venir des entrailles même de la terre, une étrange musique qui se fait entendre. Tout d’abord douce, avec flûte et guitare acoustique, elle intrigue déjà. Mais voilà que la mélodie s’étoffe, se charge de lourds tambours résonnants, et que le ciel commence à s’assombrir …loin de là, très loin de là, le sol tremble… Car, de lointaines montagnes, sur des lieux de légende, se réveille une très ancienne complainte…


Rivendell est un one-man band autrichien fondé en 1998. Après la parution d’une démo, le sieur Falagar nous délivre ici sa première offrande. Peut-être aurez-vous lu entre les lignes mon introduction et compris qu’il s’agissait là encore d’un groupe officiant dans l’un de mes registres fétiches, le Pagan/Folk Metal teinté de black. En fait, Rivendell est un groupe à la fois très facile et peu évident à cerner : la musique du combo repose en effet sur deux influences, qui inspirent son art de façon flagrante (mais jamais plagiaire, attention !) : Summoning, et Falkenbach.

De Summoning, on retrouve, comme dans l’introduction par exemple, les percussions et claviers solennels et emphatiques, créant une ambiance des plus mystiques et éthérées à la fois. On retrouve également cette préférence pour un tempo relativement lent, l’utilisation d’une boîte à rythmes, et des textes en l’occurrence uniquement basés sur Tolkien. (Exemple le plus frappant : la superbe introduction de « The song of Nimrodel part. I», que l’on jurerait extraite du "Minas Morgul" du duo autrichien)

De Falkenbach, on retrouve cet aspect plus typiquement folklorique, avec guitare acoustique et flûte. Quant au chant (vraiment similaire à ce que l’on peut trouver chez Vatryas Vakyas), il alterne entre un registre clair grave et mélodique, et quelques poussées black affirmées, mais cependant dépourvues de violence. La production, relativement nette, mais manquant un peu de pêche, est également proche de celle de notre guerrier islandais.
(Meilleur exemple : le prenant break central de « Song of Nimrodel part II », qui pourrait sans problèmes provenir de « Magni Blandinn Ok Megintiri ».

Des deux l’on retrouve ce penchant pour de longues promenades rêveuses, porteuses d’images et de rêves…

Mais malheureusement, d’aucun on ne retrouve ce style unique (les influences étant vraiment trop présentes) et la force et la puissance des mélodies. Attention, tout ceci ne veut pas dire que Rivendell n’est pas digne d’intérêt, bien au contraire. Un groupe qui parvient à faire la fusion improbable entre les deux groupes précités sans jamais tomber dans la facilité ou le plagiat, mérite au contraire respect et attention. Mais Falagar n’a pas encore en lui l’inspiration divine qui lui permettra de sculpter sa propre identité et de s’imposer lui aussi sur cette « scène ».

Sur cet album, rien n’est mauvais en soi, mais on sent qu’il manque cruellement quelque chose. Rivendell n’a pas encore expérimenté les sonorités orientales et planantes qui feront des opus suivant de si belles réussites. Mais pour les fans de l’univers de Tolkien, n’hésitez pas à vous plonger dans cette œuvre, bien moins black et sombre qu’un Summoning, plus folklorique et moins linéaire qu’un Falkenbach, il serait dommage de passer à côté de ce beau voyage. Rivendell est même probablement plus accessible aux premières écoutes, plus mélodique que ses deux influences majeures, alors…Et puis, ce premier essai contient d’authentiques bons passages, qu’il serait regrettable de manquer ! Pour ceux qui aiment le genre, vous pouvez tenter l’expérience, même si les opus suivants sont bien plus recommandables. Pour les autres… à vous de voir !


Gounouman

0 Comments 26 février 2007
Whysy

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