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Réaliser un concept album n'est pas chose aisée, c'est un fait établi dans le monde du Metal et nombre de groupes talentueux se sont déjà cassé les dents sur cet écueil. De fait il est rare de voir un «concept-album» laisser indifférent, en général soit il fait l'unanimité, soit il déchaîne sur lui les foudres de l'enfer. Si les plus grands monuments du Metal mondial sont aujourd'hui des concepts, les pires bouses de la création appartiennent sûrement à la même catégorie...

A la lumière de cette expérience, le projet de Manticora de construire une trame narrative qui se poursuivrait sur deux albums rapprochés dans le temps (à la manière des trilogies hollywoodiennes) avait de quoi me rendre sceptique. Cependant le premier opus Black Circus – Part 1 – Letters avait fait étalage d'un scénario passionnant basé sur un concept pour le moins original : l'histoire d'un cirque bohémien provoquant à chacun de ses passages des évènements surnaturels. Le tout dans une ambiance de «Dark Fantasy» particulièrement prenante...

Ainsi Black Circus – Part 2 – Disclosure vient achever le travail, il commence exactement là où son prédécesseur nous avait quittés (vous pouvez donc mettre les deux albums bout à bout sans que la lecture ne soit coupée) et travaille l'auditeur dans la même ambiance mystique et inquiétante. De ce point de vue Disclosure est presque plus réussi que Letters les éléments de narrations «Ituneric» qui parsèment le disque sont de toute beauté et jouent pour beaucoup dans la cohérence du concept. Tantôt dominé par les violons, tantôt par des guitares bohèmes, parfois par une simple narration... ils permettent de faire habilement le lien entre les différentes étapes de l'histoire !

Le court laps de temps séparant les deux disques permet de rapprocher plus facilement les différents éléments. Il y a quelques mois j'avais reproché à Letters de ne pas comporter de titres réellement marquants. L'archétype de l'album inspiré et bien exécuté, faisant preuve d'une recherche d'originalité, mais qui ne parvient pas à séduire plus que ça... Disclosure pousse ce paradoxe à l'extrême avec des chansons beaucoup plus longues et de fait plus difficile à digérer.

Chacune comporte son lot de bonnes surprises et de bons moments, à l'image du titre de clôture «Of Madness In Its Purity» ou de «Gyspies' Dance – Part 2» qui marquent grâce à de très bons refrains. Pour le reste il faut vraiment être concentré pour apprécier à leur juste valeur les autres compos, pour la plupart peu accessibles à l'image de l'hermétique «All That Remains». Ainsi Disclosure reproduit les contradictions de son prédécesseur laissant Manticora le cul entre deux chaises, sans que l'on sache vraiment si le disque est un chef d'oeuvre ou une sortie anecdotique.

C'est pourtant la déception qui prime sur la satisfaction au moment d'attribuer une note d'ensemble à ce projet pharaonique entrepris par Manticora. Car pour soutenir un tel projet, censé marquer d'une pierre blanche la carrière du combo danois, il aura fallut signer une musique exceptionnelle à la hauteur du concept. Ce n'est malheureusement pas le cas, et malgré un vrai talent de composition et une homogénéité à toute épreuve, il y a peu de chances que Black Circus fasse date dans la discographie de Manticora. Dommage car la trame de fond aurait vraiment mérité un meilleur traitement... Pour le reste on se contentera d'une quarantaine de minutes de bon Power, sans plus malheureusement !

SMAUG...

0 Comments 12 juillet 2007
Whysy

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