Vous recherchez quelque chose ?

the elevation glows silently it flows entangled never leaves you and as the night is drawing on the light of day has gone the mystic river seizes youEdenbridge, groupe autrichien au palmarès impressionant de déjà sept albums revient en 2013 pour un huitième opus. Pour ce The Bonding, tout y est : orchestrations magistrales (avec un vrai orchestre symphonique ; oui Monsieur), mélodies envoûtantes, ballades romantiques, riffs solides et passages plus progressifs. On trouve même un peu de growl (expectorés par le nouveau bassiste Wolfgang Rothbauer) soupoudré sur Shadows of my Memory, et un morceau-titre symphonico-épique de (tenez-vous bien) quinze minutes vingt six secondes. Autant dire que le groupe ne s'est pas moqué de nous, du haut de cet album aux couleurs chaudes.  Tout cela se laisse plutôt bien écouter, puisque l'on reprend le best-of du genre, avant de le compiler dans un album solide, et plutôt bien produit. Jusque là tout va bien me direz-vous. Seulement voilà : Edenbridge n'a jamais été réputé pour son originalité. Et ce sera encore le cas ici.  En reprenant le miroir de ce que l'on vient de citer, ça donnerait quelque chose comme "orchestrations déjà vues, mélodies qui ne restent pas en tête, ballades pénibles et casse-rythme, riffs communs". Les growls saupoudrés se posent là parce qu'il fallait les mettre, de la même façon que The Bonding ne sert qu'à dépasser le précédent record de douze minutes établi par les autrichiens.  Un peu de nuance maintenant.  Alors bien sûr, tout n'est pas à jeter : la piste d'ouverture Mystic River est hypnotique, avec un refrain qui reste en tête jusqu'au bout de la vie de l'auditeur. Sept minutes où l'on ne tournera pas en rond, où les changements de rythme permettent de conserver l'attention, et où le clavier soutient intelligemment la composition. Les choeurs doublant le chant de Sabine Edelsbacher permettent également d'apporter un peu de profondeur au morceau. Le break orchestral post-refrain, bien que déjà entendu est fort en création d'atmosphère, et plonge directement l'auditeur dans l'univers des autrichiens. Le solo de guitare, inspiré vient nous rappeler que l'on écoute du metal avant un dernier refrain. Un grand morceau donc pour commencer l'album, et qui laisse espérer monts et merveilles pour la suite.  Le début de The Invisible Force est également réussi, cette guitare old school accompagnée de l'orchestre étant du meilleur effet pendant la longue intro d'une minute, laissant la place à une Sabine plus légère que jamais. Ce morceau est peut-être celui qui exploite le mieux l'orchestre invité pour l'album. Shadows of my Memory fait aussi partie de ces morceaux réussis, où les orchestrations soutiennent avec succès un morceau clairement metal. C'est peut-être la piste la plus rapide de l'album, profitons-en ! Son refrain est entraînant, et les choeurs le ponctuent au mieux.  Enfin la gargantuesque piste titre, The Bonding sait nous convaincre. Quinze minutes au long desquelles les thèmes se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Introduction symphonique, passage plus mystérieux, ambiance légèrement asiatique. Démarrage en douceur du chant, choeurs grégoriens malheureusement trop rares. Un mélange des genres réussi en somme. Les guitares électriques n'arrivent qu'avec un invité (Erik Martensson), quatre minutes après le début du morceau. Un long passage atmosphérique calme le jeu toujours dans cet univers asiatisant, avant une conlusion apposée avec grâce par Sabine et ses compères.  Du côté du moins bon, on trouve en premier rang les DEUX ballades de l'album (sur neuf morceaux ... Sérieusement les mecs ?). Star-Crossed Dreamer déjà, qui fait bailler dès les premières mesures. L'intensité ne prendra jamais, malgré l'explosion instrumentale en milieu de morceau. Death is not the End, bien que plus personnelle (elle évoque la disparition de la grand-mère de Sabine), ne parvient pas non plus à nous décrocher une larme. Et puis que c'est long ... Près de six minutes pour un morceau au rythme lancinant et invariable, qui mise tout sur l'instrument vocal.  Parce que sans surprise c'est bien le chant de Sabine qui permet à l'ensemble de garder la tête hors de l'eau. Chaud et suave, il permet de transformer quasiment n'importe quelle compo fade en morceau complètement écoutable. Bien qu'elle le varie peut-être moins que d'autres divas du secteur, elle le maîtrise parfaitement.  Je dis deux ballades, mais j'aurais presque pu en compter une de plus tant la mid-tempo Far Out of Reach s'en rapproche. Heureusement que le refrain fait son oeuvre, permettant au morceau de s'élever un peu et de transmettre de l'émotion. Même le single choisi par Edenbridge, Alight a New Tomorrow n'est pas si accrocheur, malgré un refrain réussi, un chant plus direct et moins éthéré et une guitare plus mise en avant.  En résumé : beaucoup de morceaux qui auraient gagné à être remplacés par un autre, peut-être plus inspiré. Ou plus rapide. Difficile de ne jamais s'ennuyer à l'écoute de The Bonding, qui n'est pourtant pas si long.  Finalement, c'est une impression de gâchis qui se fait sentir au terme de l'écoute ... On ressent de belles compétences, d'exécution déjà, mais aussi de composition (Lanvall y est pour beaucoup) et d'écriture au sein d'Edenbridge. Des compétences peut-être sous exploitées. Passe-t-on un mauvais moment en écoutant The Bonding ? Aucunement. Est-ce que ça suffit aujourd'hui pour convaincre un auditeur assailli de nouvelles sonorités de tous les côtés ? Peut-être pas. Et le groupe n'a malheureusement pas la notoriété requise pour convaincre de son simple nom.

0 Comments 11 octobre 2013
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus