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Cinq années après The Final Frontier, les anglais d’Iron Maiden remettent le couvert avec le nouveau (et double) album The Book Of Souls. D’abord il faut saluer le courage et le clin d’œil vers son passé dont Maiden fait preuve. Le courage, parce que proposer un double cd de 11 titres et d’une durée de 92 minutes aujourd’hui doit être souligné. En effet l’écoute de la musique a changé puisque on préfère écouter des titres plutôt que d’écouter des albums entiers. (On parle plutôt de « consommation » de musique et les études ont été faites par spotify et bandcamp entre outre). Courage donc mais aussi et c’est le deuxième message que ce double album annonce de façon implicite c’est que le groupe défend ongles et bec tous les titres. Au lieu de multiplier les formats (comme l’a fait Blind Guardian et son The Red Mirror avec 3 formats pour un album à 10 / 11 / 12 titres) ou de publier des B-sides comme pendant les années ’80 et ’90, Maiden sort un album et un. Le clin d’œil vers la passé c’est la tête d’Eddy sur la pochette. Il est évident le renvoi au premier album du groupe où Eddie se trouve dans la même position.

Musicalement l’album est dense et doit être écouté plusieurs fois avant de pouvoir l’apprivoiser. Écoute après écoute cet album s’enracine, prend pied, pousse et fleuri. Maiden a bien tiré des leçons à partir de ses derniers albums à partir de la réunion de 2000. Enfin et ce sont les principaux mérites de The Book Of Souls on peut constater ce qui suit :

D’abord la production de Kevin Shirley (producteur des albums de La Bête depuis 2000) est bonne. Mieux que par le passé. On entend bien tous les instruments et on ne peut que saluer le travail fait pour les prises de batterie et de basse. Ensuite les trois guitares ont une bonne visibilité (pardon, on les entend très bien) avec la première guitare à la gauche de son casque, la deuxième à droite et la troisième au centre (s'imprime au milieu du crâne). Les trois guitares ressortent bien de façon auditive mais même en phase de composition que ce soit en rythmique ou en soli on a droit à une très belle mise en avant. La longueur excessive qui taraudait (à notre humble avis) les compositions des derniers Maiden (Dream Of Mirrors, No More Lies et bien d’autres) n’est plus qu’un souvenir. Certes les titres sont longs mais il y a un vrai travail d’orfèvre. Avant les intros et les outro acoustiques étaient relativement longs et anonymes et surtout le refrain était chanté à l’infini. Du coup la longueur d’un titre était donnée par un effet de collage (intro+couplet+refrain très long+solo+ … outro). La longueur de The Book Of Soul est plus travaillée et aboutie. Exit les intros et les outro infinies. Exit aussi les refrains infinis. The Book Of Soul insiste plus sur les alternances de riffs, les soli, le chant et l’interprétation sans faille de Bruce Dickinson.

Deux exemples sur tous. The Red And The Black. Si on lit sur plusieurs sites italiens ce titre est l’un des point faibles du disque car rébarbatif et avec des ohh qui renvoient tout de suite et trop directement à The Wicker Man. Pour les ohh Maiden fait du Maiden. Et les ohh sur The Trooper en live ? et les ohh de Fear Of The Dark en live ? Plus subtil par contre The Red And The Black c’est le seul morceau écrit par Steve Harris tout seul et il faut bien l‘écouter. D’abord l’intro et l’outro sont vraiment raisonnables en longueur (une sorte de mise en bouche). Le refrain est accrocheur et ne tire pas en longueur et surtout à partir de 9 minutes et 9 secondes le titre accélère et offre des lignes mélodique et des soli à la Maiden certes mais qui donnent une fraicheur nouvelle à ce titre fleuve. The Red And The Black connaît donc un sursaut ou coda qui montre bien le travail de fond que Maiden a fourni pour cet album.

Le deuxième exemple vient du titre Empire Of The Clouds. Déjà ces mots collés proposent une jolie image. Les 18 minutes du titre passent sans que l’on s’en aperçoive. A condition de sa laisser embarquer dans ce titre fleuve. Empire Of The Clouds est un titre Maiden certes mais plus d’un album soliste de Dickison. En effet Bruce a écrit ce titre et à la base pensait l’utiliser pour son prochain album soliste (même chose pour If Eternity Should Fail). On a droit à tout : piano, violes, violons, interludes, cavalcades à la sauce Maiden, et tutti quanti. Le songwriting aussi est très inspiré. D’autant plus si on sait qu’Empire Of The Clouds relate le vol tragique du dirigeable R101 (dirigeable qui s’écrasa en 1930 en faisant 48 victimes) et que Bruce est un pilote aéronautique. Donc le vol, le pilotage, les avaries, il sait de quoi il parle. Ce titre vaudrait à lui tout seul l’achat de la galette.

Pour résumer, The Book Of Souls présente un groupe en très bonne forme physique (60 ans la moyenne d’âge du groupe) toujours aussi inspiré dans le songwrting et surtout un groupe qui a su limer et corriger certains défauts du passé. Cet album grandit écoute après écoute et s’avère une très belle surprise.

Nota bene 1 : cette chronique se veut généraliste c'est-à-dire donner une idée générale de l’album. Je réfléchi sur la possibilité d’en écrire une plus approfondie en futur mais pour cela il me faut plus de recul. A voir ce que vous en pensez dans les commentaires.

Nota bene 2 : si vous écoutez l’album sur le tube assurez-vous d’écouter à la bonne vitesse !

Explication : vous savez qu’on n’a pas les droits de poster sur le tube les morceaux dont on n’a pas les droits d’auteur. Il y a un logiciel qui analyse les morceaux postés et ensuite il vérifier la source. Si pour le tube vous n’avez pas les droits nécessaires on vous envoie un avertissement. C’est à vous de prouver que vous avez les droits requis. Sinon au deuxième avertissement on vous ferme le compte. Pour contourner ce logiciel « espion » ceux qui postent le font souvent (c'est le secret de polichinelle) soit en accélérant soit en ralentissant la vitesse du titre. Du coup le logiciel ne trouve pas mais celui qui écoute peut écouter de la bonne « daube » !

0 Comments 14 septembre 2015
Whysy

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